jc
15/06/2021
La dégringolade du niveau universitaire aux USA et en France est vertigineuse. Comment les générations futures vont-elles juger notre époque? Ci-joint la vidéo d'un exposé pour moi magnifique (pour le talent pédagogique de l'orateur -tout n'est pas perdu!) sur le nombre racine de 2 (https://video.umontpellier.fr/video/0014-le-fabuleux-destin-de-la-racine-carree- de-2/) dont je recommande la vision du début à 10'50 et de 24'35 à 25'15.
jc
16/06/2021
(Le titre pourrait laisser penser que je vais m'intéresser aux LGBTQ. Ce n'est pas le cas.)
À la suite du scribe de Babylone jugeant notre façon moderne d'extraire les racines carrées (cf. Tout n'est pas perdu) on peut se demander comment nous avons fait pour perdre à ce point les pédales. Voici la réponse de Thom :
"Pourquoi, au début de la pensée philosophique, les Présocratiques, d'Héraclite à Platon, nous ont-ils laissé tant de vues d'une si grandiose profondeur? Il est tentant de penser qu'à cette époque l'esprit était encore au contact quasi-direct de la réalité, les structures verbales et grammaticales ne s'étaient pas interposées comme un écran déformant entre la pensée et le monde. Avec l'arrivée des Sophistes, de la Géométrie euclidienne, de la logique Aristotélicienne, la pensée intuitive a fait place à la pensée instrumentale, la vision directe à la technique de la preuve. Or le moteur de toute implication logique est la perte en contenu informationnel : Socrate est mortel renseigne moins que Socrate est un homme. Il était donc fatal que le problème de la signification s'effaçât devant celui de la structure de la déduction; (...) La formalisation -en elle-même, disjointe d'un contenu intelligible- ne peut être source de connaissance."
L'ère du numérique? Une formidable machine à perdre les pédales. Je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement avec :
"Notre dialogue a tout de l’incongru, apprécié d’un certain point de vue: vous, esprit qui affectionne la méthode scientifique, qui en est instruit, qui a en cette méthode, me semble-t-il, une certaine foi; moi, tout le contraire en un sens, écartant la méthode scientifique (ou bien, impuissant à la comprendre et donc à en user), sans aucune connaissance scientifique sérieuse et rétif à cela, tout entier emporté par l’intuition et constatant ma méthode après coup, – après l’avoir construite, si j’ose dire, sans la moindre méthode."
(https://www.dedefensa.org/article/dialogues-1-questions-de-sens)
PS: Ceux qui auront visionné la conférence de Benoît Riffaut (qui, aparté, se classe parmi les "climatoréalistes") auront remarqué l'harmonie dans la façon géométrique d'approcher racine carré de 2 : on passe d'un rectangle initial de petit côté 1 et de grand côté 2 à un rectangle de petit côté 4/3 et de grand côté 3/2, de même aire 2 que le précédent mais plus proche du carré de côté racine carrée de 2. De l'unisson à l'octave, de la quarte à la quinte; la musique du monde… Tout est nombre pour les pythagoriciens. Mais pour eux il s'agit de nombres sacrés et non de nombres profanes, de nombres profanés par les banquiers. Qui, de nos jours en sciences, se préoccupe d'harmonie?
jc
18/06/2021
Dans mon précédent commentaire j'écrivais que l'ère du numérique était pour moi une formidable machine à perdre les pédales. Depuis l'arrivée des ordinateurs, une bonne partie des scientifiques ont pratiquement arrêté de penser pour se consacrer à la tâche de formaliser leurs connaissances, en gommant au passage toutes les singularités qui ne sont pas au format des machines électroniques et de leur langage. Le résultat? Une forte accélération de la mécanisation et de la solidification du monde (celle même dont parle René Guénon dans "Le règne de la quantité..."), solidification que je préfère appeler rigidification, car je vois dans ce processus qui nie le vivant une rigidification cadavérique : du formel au formol.
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