Vincent
23/10/2009
On reste confondu devant la vitesse de désagrégation de la puissance US, qui s’accélère de manière exponentielle; à tel point que l’on pourrait se demander si cet enchaînement d’évènements, glissant tous sur la même pente fatale (pour les USA) depuis environ 6 mois ne le sont déja plus (des évènements ayant leur propre logique et force) mais de simples réactions en chaîne, comme des dominos.
Le monde vient d’enlever ses lunettes roses et voit que le Roi est nu, ainsi que ses féaux : Ils ne font plus peur. J’imagine que l’épisode turco-israëlien est là pour le rappeler : l’Etat juif voit s’éloigner le parapluie qui le faisait paraître plus puissant qu’il ne l’est en réalité....
Bilbo
23/10/2009
Le site russe Ria Novosti apporte un éclairage intéressant à cette problématique des relations entre le pays du soleil levant et l’empire du soleil couchant (USA) : l’essor de la Chine qui en fera le leader incontesté économique et militaire de l’Asie de l’Est et les essais nucléaires nord-coréens.
Les réactions japonaises face aux divers essais coréens des derniers mois ont montré l’extrême nervosité des politiques et des militaires de l’archipel.
Le lien : http://fr.rian.ru/world/20091023/123644114.html
En voici une grande partie :
“Le nouveau premier ministre du Pays du Soleil levant, Yukio Hatoyama, a l’intention d’exiger une plus grande “égalité” dans les rapports entre le Japon et les Etats-Unis. Comme l’a fait remarquer de façon évasive un diplomate japonais à l’auteur de ces lignes, Tokyo apprécie hautement l’alliance avec Washington, mais il ne peut pas méconnaître les changements qui surviennent dans le monde. La perspective de devenir un avant-poste des Etats-Unis en cas de confrontation éventuelle avec la Chine qui joue déjà un rôle trop important dans l’économie et la politique mondiale n’est nullement attrayante pour Tokyo.
Si l’Amérique se soucie, pour l’ensemble, de ses positions en Asie-Pacifique, dont la solidité est déterminante pour son influence globale, le Japon est serré entre deux processus régionaux. D’une part, les lancements démonstratifs de missiles nucléaires par la Corée du Nord visent, pour l’essentiel, Tokyo. De l’autre, la transformation de la Chine en leader économique et, en perspective, militaire absolu de l’Asie de l’Est promet des rapports difficilement prévisibles avec Pékin.
C’est probablement dans cette optique qu’il faut interpréter également les discours de Yukio Hatoyama sur la “fraternité est-asiatique” qui comprend la Chine, le Japon et la Corée, mais qui ne prévoit pas la participation de l’Amérique. Pour l’instant, ce n’est que du domaine de l’abstraction, de même que l’”égalité” avec les Etats-Unis, mais le sens des raisonnements est tout à fait clair.
Tout cela signifie probablement le début du changement peu aisé des rapports en Asie-Pacifique compte tenu du nouveau rôle de la Chine. Mais Pékin fait tout son possible pour ne pas dévoiler ses plans à long terme, par conséquent, les autres acteurs n’ont rien d’autre à faire qu’à manuvrer dans l’espoir d’occuper une place avantageuse dans le futur rapport des forces.”
Les Japonais ne semblent plus guère avoir confiance dans les Américains. Comment le pourraient-ils avec les fiascos irakiens et afghans, l’abandon des Géorgiens et des Ukrainiens non-membres de l’OTAN et les récents reculs en Europe de l’Est avec l’abandon du BDME tous sacrifiés sur l’autel des “bonnes” relations avec la Russie ? Les dirigeants japonais ont bien compris que les Chinois obtiendront au moins autant de concessions de la part des USA que les Russes.
C’est désormais le sauve-qui-peut qui est à l’ordre du jour dans les anciens protectorats américains. Seule l’UE tarde à réagir, mais il faut dire qu’elle dispose d’atouts militaires et économiques qui expliquent cette indolence. Le jour où elle commencera à bouger, la messe sera dite. D’ailleurs c’est peut-être ce qu’espèrent les clients potentiels du Rafale : que la France assume son rôle et qu’elle réveille l’Europe.
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