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Article : Bye bye GWOT, hello OCO…

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Gwot le témoin défaillant de la menace qui rôde dans les articulations

Exocet

  27/03/2009

D’ailleurs à ce sujet.. ,le GWOT avait cette tare due au crépitement de la trame réticulaire de l’idéologie sans convictions, par défaut.  Ce qui n’était pas de bonne augure pour le systéme mise en demeure par l’ état de siége innoculé par la crise,  comme autant d’antécédents . Voir un côté ésotérique qui renfermait de par son côté éthéré, de telles croyances impalpables comme autant de dérives   criminelles que de représentations écartelés ,arbitraires et non négociables.(...)
ByeBye stupid and So Long!! La crise des âmes surfe sur la machine virtualiste, mêmes récalcitrantes du mirroir inversé de la globalisation.

Un article savoureux

Bilbo

  27/03/2009

D’autres ont fait le même constat que vous. Je vous propose par exemple cet excellent article de Pepe Escobar sur Asia Times :

http://www.atimes.com/atimes/South_Asia/KC28Df01.html

Dans cet article, l’auteur souligne que OCO sonne mieux que GWOT ou CAEWWTDUH (campaign against extremists who wish to do us harm).

On y trouve également une description du conflit afghan assez savoureuse. Celui-ci est décrit à la manière d’un Eastern Spaghetti (le Bon, la Brute et le truand version afghane) qu’Ennio Morricone n’aurait pas renié.

Un pur régal.

Les Russes veulent aussi se débarasser du Dieu dollard

Les Raisins De la folie

  01/04/2009

La Chine commence discrètement à contourner le dollard

Les Raisins De la folie

  01/04/2009

Pour une approche apocalyptique de la crise

Christophe Perrin

  06/04/2009

La rapidité avec laquelle la crise financière et économique s’intensifie et prend de l’ampleur, et sa visibilité portée par la présentation médiatique tant des faits que des analyses, quasiment en temps réel, tendent à masquer le caractère premier du bouleversement que nous connaissons. S’il est indéniable que son déclenchement est lié aux déséquilibres économiques et financiers, ceux-ci n’en sont qu’une expression très visible. Les racines de la crise sont plus profondes ; plus que des modes d’activité, la crise relève des fondements de ces modes d’activité : notre perception du réel.

Nous sommes les témoins et les acteurs d’une crise civilisationnelle, une crise qui met avant tout en cause le paradigme hégémonique de notre civilisation : la rationalité comme unique grille de lecture de la réalité et comme unique moyen d’action autorisé quelle que soit la sphère d’activité. La prépondérance de l’économie dans la civilisation capitaliste mondialisée favorise les tendances à limiter le questionnement aux questions économiques. Cette focalisation est compréhensible, tant la mise en cause de nos fondements de civilisation peut sembler effrayante. C’est bien le sol qui se dérobe sous nos pieds. L’accepter c’est faire preuve de courage mais aussi d’humilité ; ces vertu ont malheureusement déserté notre monde post-moderne.

Certes, les dommages qui se donnent à voir, qu’ils soient humains, sociaux ou écologiques, ont pour cause évidente l’activité économique telle qu’elle est pensée et organisée rationnellement, et que l’on désigne communément par le vocable de marché . Certes, en soi, la rationalité ne peut se réduire à la rationalité économique. Mais il est indéniable que l’une comme l’autre partagent le même projet de domination et de soumission du réel à leur axiomatique respective. Or même si elles diffèrent du point de vue des fins ; la première, au nom du bien de tous, prétend émanciper l’Homme et le conduire vers un horizon de progrès et de liberté, la seconde vise à maximiser l’activité de production et de consommation aux fins de réaliser les profits les plus grands et le bonheur du plus grand nombre possible de libres individus ; l’une comme l’autre se prétendent l’unique voie par laquelle l’humanité peut cheminer. Elles partagent ce paradoxe qui associe à la liberté une dimension indéniablement totalitaire.

La rationalité, comme la rationalité économique, permettent l’hétérogénéité à leurs marges, en ce sens elle sont tolérantes. Mais ce qu’elles tolèrent est sans danger, désarmé, rendu exotique par une opération de déconstruction conduite grâce à l’outil rationnel par excellence : l’esprit critique au service de leurs fins respectives.

Dans le domaine de l’économie, la mise en oeuvre du concept de partage par exemple n’est pas interdite, elle est même parfois encouragée, mais seulement dans le but d’adoucir, aux marges, les inégalités les plus tragiques produites par le système de concurrence généralisée régissant le marché. Le partage comme concept exotique peut aussi servir de ressource aux acteurs du marché soucieux de la moralité de leur image : les pires prédateurs transnationaux rivalisent en matière de philanthropie via leur fondation respective. Le concept est donc toléré, mais récusé par les tenants de la pensée économique rationnelle quant à sa pertinence comme paradigme central créateur d’un ordre économique viable dans un monde peuplé d’individus. Ils n’ont d’ailleurs pas tort car si en effet le monde n’est peuplé que d’individus, le partage ne peut faire sens que de manière limitée.

Ce processus de délégitimation n’est pas propre à l’économie, les apôtres du marché n’en sont pas plus les inventeurs que les initiateurs. Les penseurs comme les acteurs du marché mondialisé n’ont pas fait oeuvre de création pour arriver à leurs fins. Les esprits étaient déjà convertis tout comme les outils étaient disponibles. Le processus de délégitimation participe en effet de la rationalité dès son origine. Sans projet d’émancipation de l’Homme passant par la déconstruction de tous les liens qui s’y opposent, énoncés comme illusions aliénantes, le marché transparent, libre de toute entrave et non faussé, c’est-à-dire investi des seuls intérêts individuels, n’aurait pu voir le jour, d’abord comme projet puis comme réalisation humaine et enfin en tant qu’étalon à partir duquel toute chose doit être évaluée. Sans l’invention de l’individu en quête de progrès, sans ce petit être solitaire et avide s’identifiant à la chose pensante, doté de tous les pouvoirs sur la chose étendue, l’économie monde telle que nous la connaissons n’aurait jamais vu le jour.

Mais le fait que l’analyse sur la crise se focalise sur l’économie, portée, comme nous l’énoncions en introduction, par la priorité qui lui est donnée par les médias, ne peut s’expliquer par ce seul fait de communication. La prépondérance de la rationalité économique ne tient pas à quelques caprices de journalistes ou de faiseurs d’opinion. Nous émettons l’hypothèse que cette prépondérance est un fait qui s’explique par la colonisation de la rationalité par la rationalité économique. La seconde s’étant substituée partout à la première, ce qui veut dire que parler de l’une ou de l’autre aujourd’hui, c’est parler de la même chose, de rationalité économique. Nous sommes en quelques sortes pris au piège d’un golem que nous avons nous même façonné. Imaginer les voies susceptibles de nous conduire hors de ce piège nécessite de comprendre Pourquoi et comment cela s’est produit ?

Le premier élément de réponse doit être tiré de l’échec de la rationalité en tant que projet visant à émanciper l’homme tout en le conduisant en Eden grâce au Progrès. La rationalité dans ses dimensions anthropo-psycho-politique et scientifique a échoué. L’émancipation individuelle, lumineuse et positive sous bien des aspects, possède aussi sa part de ténèbres. Elle a été, elle est toujours d’ailleurs, une formidable machine de guerre servant à éradiquer le lien sous toutes ses formes. Elle s’en est même fait un ennemi personnel. Le lien de par sa nature n’est pas quantifiable, on ne peut mesurer sa progression. Crime de lèse majesté, il récuse la pertinence du dispositif du laboratoire. La rationalité devait donc se construire contre lui, et si possible l’abattre partout où elle le rencontrait. Pour caractériser ce pouvoir destructeur de la rationalité, le concept de « colonialité du pouvoir » forgé par Henrique DUSSEL, théoricien de la théologie de la libération, nous semble parfaitement convenir. DUSSEL et MARX avant lui, ont saisi l’importance de 1492 comme événement fondateur permettant le déploiement du projet rationnel par le pillage et l’accumulation primitive du capital, mais aussi par l’extermination radical des cultures indiennes participant à la construction de l’identité de l’individu démiurge européen.

Et pourtant le lien résiste, et joue parfois quelques tours à ceux qui le traquent. La crise épistémologique des sciences, crise du lien par excellence entre les disciplines scientifiques, n’est pas le moindre de ses tours. Qu’importe cette persistance, la machine à déconstruire trouve toujours de nouveaux terrains d’action. Ainsi, la quintessence de l’avant garde déconstructionniste entend nous faire comprendre par sa théorie du queer que la polarité des sexes qui nous lie à l’univers polarisé ne relève en fait que d’une économie culturelle de rôles parmi lesquels il nous est loisible de choisir, et grâce à la technique de modifier notre corps en conséquence.

En déconstruisant les liens de toute nature, la rationalité a produit une humanité faible dans le sens où celle-ci a perdu le sens de sa défense par le lien au collectif et par celui qui la lie à l’écoumène. La perte de ce sens est certes inégalement partagée aujourd’hui, mais il est parfois total, comme chez ces citoyens américains qui vivent dans la même rue, à qui « l’on » saisi les habitations, et qui réagissent en acceptant intellectuellement ce qu’ils subissent par une analyse de la conjoncture économique justifiant le système. Il ne nous semble pas injustifié de penser que la faiblesse corporelle et psychique des individus, nécessitant une technologie médicale de réparation des corps et une ingénierie de remise aux normes psychiques toujours en expansion, puisse en grande partie découler de ce processus de déliaison. L’utopie de l’émancipation débouche sur un être, parfois plein de savoirs abstraits, le plus souvent déboussolé, triste et malade.

Or, le substitut rationnel aux liens, le contrat social construit sur la seule volonté, ne pouvait faire sens dans la durée qu’à la condition que l’émancipation ne cesse de rendre l’Homme plus libre et conscient, plus engagé volontairement dans son actualisation. Sorti du corps des hommes et placé devant eux, donc fragilisé par ce processus d’extériorisation, le contrat nécessitait que les hommes ne cessent de toujours se mieux portés pour le nourrir. Nous voyons ce qu’il en est advenu.

Le projet politique démocratique né sur le socle de la rationalité s’est fracassé sur la faiblesse de l’Homme, mais aussi sur le manque de vigueur du lien qu’il proposait . Par la force des choses, ou plutôt par leur faiblesse, le personnel politique issu essentiellement des classes bourgeoises, plus désemparé qu’adepte du complot, a intégré de manière inconsciente l’échec du projet émancipateur dans sa dimension politique. Ce personnel politique a alors été conduit pour conserver sa légitimité à intensifier ses connexions avec les sphères d’activités économiques, toujours porteuses du projet rationnel sur le plan des réalisations matérielles justifiables par la mesure quantitative, ainsi que de l’idée de progrès.

L’abandon du projet politique émancipateur initial et le transfert de sa part de l’utopie rationnelle vers l’activité économique ne sont pas sans conséquences.

D’abord, il induit une dégradation évidente de la rationalité du fait de la disparition de l’un de ses principaux objectifs, et de fait, de l’un de ses acteurs héroïque, l’Homme en tant qu’horizon des hommes. N’étant plus acteur mais ne pouvant disparaître totalement l’Homme s’est momifié et a été satellisé à distance du monde de l’action ; de la position d’acteur de l’histoire, il est devenu outil publicitaire et juridique, mobilisable à volonté par les autres agents du projet rationnel. Les Droits de l’Homme, déconnectés du substrat vivant, représentent en effet une formidable ressource pour imposer tant les recherches scientifiques équivoques que l’ouverture des marchés ou la multiplication de structures politico-bureaucratiques.

Ensuite et surtout, du fait de l’effacement précédemment énoncé, cet abandon a provoqué un déséquilibre dans les rapports entre les autres groupes d’agents héroïques de la rationalité - les scientifiques, les politiques et les entrepreneurs - au profit de ces derniers. Le transfert de la part humaine de l’utopie rationnelle aux acteurs économiques a modifié les rapports de forces à leur profit et leur a donné toute latitude pour redéfinir le projet rationnel a partir de leurs propres objectifs. Et de fait, afin de survivre et ne pas être évacué de la scène rationnelle, le personnel politique a recomposé son discours en adoptant le discours et les objectifs des modernes entrepreneurs. La question de la légitimité populaire, difficilement contrôlable voir anti-rationnelle dans ses manifestations, se réglant par la professionnalisation de la fonction politique. Là encore, nulle trace de complot. Les protagonistes sont en fait moins acteurs que sujets mastriens subissant une dynamique de moins en moins contrôlée, mise en action dès la genèse du projet rationnel. Il est assez ironique de constater que la gauche gouvernementale française, travaillée par une sorte de remord moral inconscient réalise son « coming out » et déclare sa flamme au marché tardivement, au moment où ce dernier entre en crise terminale. Les derniers convertis sont souvent les plus virulents, leur hébétude aurait quelque chose de tragi-comique si l’heure n’était pas si grave.

Reste un acteur héroïque dont nous avons jusqu’à présent peu parlé pour une raison de clarté de discours. Sur ce point, nous tenons à préciser que le processus historique que nous décrivons n’est pas un processus divisible en phases bien ordonnées. Les forces dynamiques que la rationalité détermine se mêlent et se séparent, s’alignent les unes par rapport aux autres ou s’affrontent, mais toutes réunies poursuivent le même objectif final, la transparence ultime par déconstruction de toute réalité, ou dit autrement la fin de l’écoumène, notre monde habité. Mais revenons à nos derniers héros, les énonciateurs des tables de la Loi.

Le monde des scientifiques n’est pas homogène. Quelques uns sont d’éminents chercheurs, libres, capables d’intuitions fulgurantes, et perpétuant l’esprit d’aventure des origines du projet rationnel, ils se font rares. La plupart des scientifiques sont aujourd’hui de médiocres tâcherons dont les pratiques taylorisées visent à produire de « l’innovation » rapidement commercialisable. C’est actuellement chez les bidouilleurs de gènes que cette médiocrité est la plus frappante. S’ils diffèrent dans leurs pratiques, la quasi majorité d’entre-eux a toujours veillé à dénoncer les interrogations sur le projet rationnel. Toute approche globale du réel non réductible et inassimilable par les techniques de laboratoire, toute validation culturelle de la prééminence du lien, les trouvent sur leur chemin, sujettes d’abord à leurs ricanements puis au passage à la moulinette de la déconstruction.

Les scientifiques ne sont finalement que très peu intervenus directement dans le jeux des acteurs rationnels tant que la promesse d’émancipation offrait aux hommes un horizon. L’échec de cette promesse a conduit quelques uns d’entre-eux a sortir de leur silence aristocratique sur les affaires des hommes et a s’émouvoir. Mais trop peu nombreux à le faire, se tenant à distance des réalités mondaines et peu structurés contrairement aux politiques et aux entrepreneurs, leur parole manqua de puissance. Quoiqu’il en soit,le travail de déconstruction n’attendait pas, et finalement même réduit à l’état de fiction irréalisable, l’instrumentation politique de l’émancipation présentait l’avantage de désamorcer toute intervention populaire et irrationnelle dans la détermination des nouveaux champs de recherches. C’est bien connue, la science est en marche et rien ne doit ralentir son mouvement.

Les modifications de rapports de pouvoir aux détriments des politiques et aux profits des entrepreneurs évoquées précédemment ont indéniablement été perçus comme un potentiel d’opportunités par nombre de scientifiques. La capacité des entrepreneurs à mobiliser des moyens considérables, en mettant en oeuvre des procédures de décision très courtes, et dans un premier temps sans imposer de conditionnalités excessives, contrairement aux politiques, s’est traduite dans le chef des hommes de science en la possibilité de pouvoir mener tous les travaux possibles et imaginables mais aussi celle de connaître enfin l’aisance matérielle. Mais comme pour les politiques, l’acceptation de cette sujétion ne pouvait pour les hommes de science, de manière automatique, ne pas se traduire par une dégradation de la qualité de leur pouvoir. De fait, ils abandonnaient une part de la colonialité de ce dernier aux entrepreneurs, qui ne tardèrent pas au regard de leurs objectifs s’inscrivant dans un temps court, et même de plus en plus court au regard des nécessités imposées par l’accélération des opérations des marchés, à réclamer des retours sur investissement sonnants et trébuchants. Assumant le leadership quant à la mise en oeuvre du pouvoir rationnel, les entrepreneurs se doivent d’énoncer les fins et les modalités de son exercice. Si celles-ci permettent l’expression de ce qu’il y a de pire chez les hommes, et si ce pire, de la cupidité à l’insensibilité en passant par l’exercice multiforme de la violence, s’exprime particulièrement dans les intentions et les actes des entrepreneurs, cela tient en partie à la faiblesse de la qualité humaine de ces entrepreneurs, mais surtout au fait que rien ne vient contraindre l’exercice hégémonique de la colonialité du pouvoir qu’ils assument seuls à présent.

Pour revenir à l’énonciation des fins et des modalités de la rationalité par les entrepreneurs , nous en avons un parfait exemple dans l’actuel projet de réforme de la recherche française qui vise à faire de l’évaluation des retours sur investissements l’alpha et l’oméga de l’activité scientifique . Cela ne posera pas problème aux légions de tâcherons qui servent avec zèle Monsanto, Areva ou Véolia. Les quelques autres qui pensent, doivent saisir rétrospectivement la nature du piège qui les a capturé et qu’ils ont contribué à construire en toute liberté.

Mais ce problème ne leur appartient pas, car de fait, nous sommes aujourd’hui tous piégés, et il est certain que dans quoi l’écoumène est enchâssé, la planète, n’attendra pas longtemps avant de nous signifier le prix des conséquences de nos illusions. LE problème peut être discuté, mais discuter ne suffit pas pour qu’émerge une solution. Avant toute chose, LE problème ne relève pas de la discussion mais de la conversion. S’il nous apparaît évident que la perception et la compréhension du lien sont au coeur de cette conversion, il nous semble également évident que des paradigmes tels que le sang ou le religieux réactualisés ne sont porteurs d’aucune réponse répondant aux défis de ces temps apocalyptiques.

Par la grâce de l’esprit critique nos yeux sont ouverts, sommes-nous en mesure d’ouvrir la voie de sa re-qualification afin de le rendre spirituel, c’est-à-dire de créer un nouveau rapport entre les hommes mais aussi entre les hommes et le monde, afin de nous permettre de retrouver le pouvoir commun que nous avons perdu ?