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Article : Ça marche… Le candidat démocrate a été fait prisonnier par l’administration GW

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Dissonances - La Maison Blanche face au retour démocratique

dfitz

  03/08/2004

Je découvre à peine ce site, et je n’ai pas mis longtemps à l’adopter.

En lisant il y a deux heures ce papier mettant en exergue la façon dont la Maison Blanche compte user de l’effet “menace terroriste” durant cette campagne, je me suis dit : “il y a des chances pour que les documents exhumés de l’ordinateur du terroriste pakistanais arrêté la semaine dernière soient vieilles de plusieurs années”. A cet instant, je n’avais pas encore lu le compte rendu des enquêtes du Post et du NYT par Le Monde (cf : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3222,36-374389,0.html).

D’après ces deux enquêtes, de haut responsables impliqués dans les officines américaines chargées de la sécurité estime que les données dont a fait état Tom Ridge, et à sa suite G.W. Bush lors de sa conférence de presse de dimanche dernier, daterait de plusieurs années. Ci fait.

Au-delà de tout cela, qui a un irresistible caractère cocasse, la question que je me pose est la suivante : Si l’intoxication du citoyen à l’effet “menace terroriste permanente’ a bel et bien fonctionné à plein durant la préparation de la guerre en Irak et durant les premiers mois de l’offensive, il semble qu’une fois détaché du conflit le risque d’un effet boomerang à la Aznar soit de plus en plus grand, d’où ma question : les armes de communication massive de Bush (Guerre en Irak, sureté nationale, risque permanent d’une attaque terroriste, etc.) ne sont-elles pas devenues tellement instables qu’il ne pourra plus les manipuler ? Le cas échéant, de quelles armes dispose-t-il ?

Certes Kerry se fait coincer par la logique médiatique quand il approuve le relèvement de l’état d’alerte au bénéfice du doute provoqué par l’annonce de GWB, mais puisque les grands quotidiens ont eux décidé de s’affranchir de l’esprit de mobilisation générale (cf le mea culpa du NYT), les campagnes d’intoxication vont faire long feu et Kerry retrouvera une sorte de légitimité sans prendre le risque majeur de contredire Bush le jour où ce dernier aura eu raison (ce qui peut arriver, à force de crier au loup…).

Reste une interrogation plus profonde que toutes les autres : les Américains feront-ils payer ou non à Bush d’avoir menti sans cesse avec la sincérité d’un bon Américain dévoué corps et âme (et portefeuille) à son pays ? Partagent-ils ou non, ce sens de la démocratie et de la vérité qui a si souvent (mais pas tout le temps, loin s’en faut) fait l’honneur de ce pays ?

C’est là que la portée d’un film comme F911 a une dimension historique que l’on pourrait rapprocher de Thoreau le jour où il a refusé de payer ses impôts à cause des états esclavagistes du sud, provoquant indirectement la guerre civile.

Nous verrons bien, en tous cas, la présidence de Bush restera dans les annales comme un tournant majeur dans l’histoire de la démocratie de masse.