jc
04/08/2021
"Au commencement était le Verbe". Je préfère traduire "ἀρχή" et "principium" par "principe", au cas où le commencement serait à la fin (ou au cas où il n'y aurait ni commencement ni fin).
PhG : "C’est par la reconquête du Verbe que se fera la transmutation des valeurs, du vernicular-Covid, terminus de l’impasse où nous nous sommes aventurés bien imprudemment et sottement, à l’Effondrement du Système."
Terminus de l'impasse, effondrement du Système : fin d'un monde, eschata. Reconquête du Verbe : apocalypse. Si j'en juge par le wiktionnaire le sens premier, le sens étymologique de dévoilement, de révélation du mot apocalypse a été complètement perverti : sens 3 : fin du monde ; sens 4 (extension) Catastrophe générale comparable à la fin du monde.
[ Quitte à majusculer et tireter PhG prend en général grand soin de préciser sa terminologie -cf. son glossaire- en fonction de l'évolution des concepts qu'il utilise, dans le droit fil thomien selon moi :
1. "Il faut au contraire concevoir que tout concept est comme un être vivant qui défend son organisme (l'espace qu'il occupe) contre les agressions de l'environnement, c'est-à-dire, en fait, l'expansionnisme des concepts voisins qui le limitent dans l'espace substrat : il faut regarder tout concept comme un être amiboïde, qui réagit aux stimuli extérieurs en émettant des pseudopodes et en phagocytant ses ennemis.";
2. "... dès qu'un mot est utilisé fréquemment une signification différente de sa signification initiale, il en résulte une certaine tension sur les parois de la figure de régulation du concept, tension qui pourrait fort bien la briser; le concept alors se défend en suscitant la naissance d'un mot nouveau qui canalise cette nouvelle signification. La formation de néologismes est ainsi une illustration -difficilement réfutable- du principe lamarckien: la fonction crée l'organe. Elle illustre aussi l'accélération énorme qu'a opéré le transfert du génétique au cérébral." (MMM, ed. 1974, pp. 218 et 219) ]
Si on se met à confondre le début et la fin, je crois qu'on est mal partis. Maistre l'a remarqué il y a longtemps : "En effet, toute dégradation individuelle ou nationale est sur-le-champ annoncée par une dégradation rigoureusement proportionnelle dans le langage’… ”. Le mot "apocalypse" est tagué 75 fois dans le moteur de recherche Dedefensa. Toujours dans le même sens ? (je n'ai pas vérifié...)
Puisque je suis dans l'étymologie, un postillon est en premier sens : Calque de l’italien postiglione, de posta. Tiré de poste dans le sens de « relais de chevaux ». En troisième sens (sans préciser le rapport avec le premier) : Gouttelette de salive que l’on projette en parlant. L'actuel postillonneur en chef? Jeff Bezos, généralissime d'une armée de postillonnaires-livreurs? (sur le mode donateur/donataire).
NB. Thom cite Heidegger dans Apologie du logos : "... de Platon et Aristote à Descartes et Pascal, de la lourdeur de Kant aux fulgurances de Hegel, et jusqu'aux remontées étymologiques d'Heidegger, tout philosophe se fabrique son univers propre, cet idios kosmos [écrit en grec] qu'Héraclite attribue au rêveur endormi. (...) Dans ma propre écriture…" (p.503).
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