olivier taurisson
19/10/2013
Si ce monde-là a plus du venin que d’une substance nutritive, il provoque sans nul doute toutes les nuisances d’une drogue; il est porteur de nombreuses addictions, et pléonasme compris, ” insidieuses”, et “pernicieuses”. Je partage votre sentiment: je n’aime guère le monde dans lequel je vis.
Arrou Mia
20/10/2013
Ce monde-ci est en train de s’achever.
À chacun de contribuer avec
vaillance
prudence
ténacité
amour
oui avec foi
à l’élaboration de celui qui tarde à naître car justement désespérer est un péché mortel.
Théo TER-ABGARIAN
20/10/2013
Jai lu, Monsieur Philippe Grasset, avec beaucoup de plaisir votre lettre sur le désamour du monde. Jai fait le rapprochement immédiatement avec linterview de Finkielkraut il y a quelques jours par un journaliste de France-Inter dont je nai pas retenu le nom. Evidemment, ce malheureux journaliste nétait pas à la hauteur de ce qui lui était dit, une seule chose le préoccupait essayer de déconsidérer Finkielkraut à laune de ses clichés de leur idéologie de plomb, le renvoyer à la mélancolie, à lamour des morts, au culte du passé. Voilà donc enfin clairement énoncé que le Beau, le Bien, le Juste des Mazdéens est à balancer aux débarras des accessoires périmés. Car, soyons lucides, le culte du moche, du con, du violent, cest leur société. Et ils nous limposent comme LA modernité. A cela Barbey dAurevilly qui a eu à subir la bêtise de son temps avait répondu magistralement : «je ne suis pas moderne, je suis vivant».
Car voilà le paradoxe, le journaliste de France Inter qui se faisait hérault de la modernité face à Finkielkraut, navait, en fait, rien dun être vivant. Vivant = vibrant. Barbey dAurevilly vibrait. Ces «agresseurs furieux» qui nous imposent ce monde hallucinant de médiocrité et de mocheté, mocheté des Zones Commerciales dentrée de villes, mocheté des plateaux télés, mocheté des programmes électoraux, mocheté des grouillances humaines qui ont choisi (oui, choisi) de survivre dans un univers sans cesse envahissant de mocheté et de bêtise. « Cest quoi ton problème ? », cest la réplique lancinante à ça sur les forums dInternet. Syndrome de Stockholm des ovins parqués à vie dans le laid, le con, linepte. « Mon problème ? » cest quils nous imposent leur mode de vie sans vie, ce sont eux les mortifères. Voyez comme le monde agréable à vivre se réduit comme une peau de chagrin. Brèves-sur-Yonne, Nièvre, 2013, un site immaculé à côté de léglise, des prés, des tilleuls centenaires, tout cela détruit en un clin dil par un crétin qui a gagné le gros lot à la Française des Jeux, et maintenant là se dresse, monstrueuse, en placoplâtre, une réplique de la villa d «Autant en Emporte le Vent ». Cest ça, lavancée irrémédiable de la connerie toute puissante.
On nous renvoie à la nostalgie. On pense aux Lamentations dIpw-Wr, un des plus anciens textes qui est la nostalgie dun homme à la fin de sa vie sur le passé. Ce texte il faut le lire parce quil nest pas de cela que vous évoquez ni ce quévoque Finkielkraut et que feignait de croire le garde-chiourme de France-Inter, le nud du problème actuel : cest que les horizons sont maintenant fermé. Quelque chose dirrémédiable sest perdu parce que nous sommes 7 milliards dindividus qui avons quadrillé cette Terre où les espaces vierges ne sont plus, où le ciel la nuit na plus détoiles visibles (ce que ne pouvait pas dire Ipw-Wr) et où le monde immonde a tellement infiltré les lieux quil ny a plus de replis possible nulle part, à moins davoir fait son deuil des lieux et de se résoudre, sur injonction des garde-chiourme, à se faire parquer en stabulation betonnée. La qualité de la vie sera un combat, ne comptons pas sur les écologistes pour ce combat-là, ils sont trop obsédés de croissance.
Disciple égaré
20/10/2013
Merci pour ce bel article, dans la lignée de celui de janvier et de tant d’autres. Son auteur aime encore assez le monde pour lui tenir un langage de vérité. Pour cela aussi, merci.
Arrou Mia
21/10/2013
un paysage, un site, cela se refaçonne.
c’est la perte irréversible du sentiment d’empathie qui fait tenir l’humain qui est à craindre
c’est là et ça c’est plus que moche;
pierre
21/10/2013
merci pour ce sublime texte, très personnel mais dans lequel je pense que beaucoup d’entre-nous se seront reconnus
pierre
21/10/2013
rebonjour,
un nouveau scandale dont est coutumier l’industrie agro-alimentaire nous donne une petite idée de la profondeur abyssale dans laquelle nous pataugeons aujourd’hui.
En effet, en Europe, nous mangeons désormais parfois des anus de porc à la place de calamars…
Métaphore parfaite, me semble-t-il, de la diarrhée cosmique dans laquelle nous a plongée la modernité...
On pourrait presque en rire.
Presque.
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