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Merci encore une fois à Philippe Grasset pour cette clairvoyance au sujet du véritable “combat”: c’est en quelque sorte le choix entre le rien et le tout,  “l’abdication ou l’initiation” (et c’est peut-être une des expériences mystiques les plus essentielles). Et si “le plus petit être, le plus infime des résistants,” qui “porte dans son opiniâtreté à rester égal à lui-même le témoignage que cette immense bataille n’est pas perdue” n’a pas conscience de cet enjeu, il n’en reste pas moins que le monde est encore là parce que cette armée “d’infimes résistants” existe, mérite d’être comptée et reçoit ici ses lettres de noblesse.
Petite remarque tout de même: il semble bien que le rien pèse de tout son poids sur cette petite colonne bleue qui a tant de mal à virer au vert de l’espérance… et pourtant, combien sommes-nous à lire les belles pages blanches sans publicité de Dedefensa, dont on retrouve des extraits jusque sur le site de la radio francophone iranienne…
L’initiation signifie aussi notre responsabilité de ne pas faire taire, écrasée sous le poids du rien qui remplit aussi la petite colonne, une des rares voix qui font encore vibrer la musique et la poésie des choses premières en contrepoint au fracas du chaos. Peut-on citer ici le Pape François: “en face de l’harmonie il n’y a pas la disharmonie, il y a le chaos” (Discours de la veillée de prière pour la paix du 7 septembre 2013). Et à l’inverse, en face du chaos, il n’y a que l’harmonie de ces choses premières qui nous sauvera.