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Article : Chronique du 19 courant… La métaphore de Steiner

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olivier taurisson

  19/07/2013

“Sublime chronique”

rappel

jean-jacques hector

  19/07/2013

Wiktionnaire

poésie:

“Du latin poesis (« poésie, art poétique, œuvre poétique »), lui-même issu du grec ancien ποίησις, poíêsis (« action de faire, création »)”.

Créateur ou créatif?

Bernard Scaringella

  20/07/2013

N’ayant rien lu de Steiner, peut-être suis-je dans l’erreur la plus absolue, mais mon esprit a “coincé” en lisant cet article, et voici pourquoi:

La position de Steiner, qui adoube l’Europe et qui a beaucoup publié n’est-elle pas contradictoire? Comment avoir tant “créé” dans un système de plus en plus autoritaire et totalitaire tout en faisant de ce même système un miracle? Que Steiner sache que le poète/créateur à besoin d’une dictature face à son esprit, n’implique pas automatiquement que celui qui écrit et publie soit un créateur, le savoir étant un moyen de la création.

Steiner n’est-il donc pas plutôt un “créatif” comme aiment à se définir la myriade de publicitaires et autres pseudo grands esprits? Et non pas un créateur dans sa propre définition? Etant semble-t-il largement diffusé par les système ne devient-il pas suspect de non-création? Comment n’a-t-il pas lui-même pris conscience de cette contradiction intime?

Reste la possibilité que son tyran, celui qui fait de lui un créateur et non pas un “créatif” ne soit pas le système. Seuls ceux qui ont lu ses textes peuvent répondre.

les souverains ne goûtent pas les louanges

marc gébelin

  20/07/2013

Georges Steiner est un érudit se délectant de son érudition et se délectant d’être flatté par les moins érudits que lui. C’est dit sans la moindre animosité. Le propre de notre époque est justement cela que des hommes puissants, travailleurs, intelligents, diplômés ou hyper-diplômés finissent par devenir insignifiants. Voyez Jacques Attali. Plus il écrit, plus il ennuie, plus il bave et plus on le loue et plus on l’invite dans les talk show. Voyez Michel Foucault en son temps. Combien ont gloussé sur sa « Volonté de punir »  et le cite pour justifier l’inanité ou la petitesse de leur thèse ?
J’irai jusqu’à croire que se mesure le vrai génie au fait qu’il reste quasi invisible de sa génération et n’est découvert que plus tard et encore, pas par tous ! Il faut aussi être « bien né » pour avoir la grâce de découvrir les vrais génies. Je veux dire que celui qui les découvre possède aussi une forme de ce génie, une graine de lui qui lui permet de reconnaître la plante entière issue de cette graine et de savoir aussi qu’il n’est qu’une graine et pas l’arbre admiré et admirable. J’ai souvent trouvé Steiner prétentieux enfonçant les portes ouvertes et, je le répète, je m’incline devant ses connaissances, sa maitrise mais il n’est qu’un commentateur pas un poète, pas un créateur comme Borges ou comme Céline.
Alors nous, on a Attali, les Allemands ont Reich Ranicki, deux Juifs savant voulant en remontrer à ceux qui ne le sont pas mais qui, s’ils l’étaient, n’en seraient pas « remontrés ». Pour les pas trop vieux mais les pas trop quand même jeunes rappelez-vous les articles dithyrambiques de Josiane Savigneau, lorsque féministe mysogine, elle régnait sur la page littéraire du QVM (le Quotidien Vespéral des Marchés, le « Monde »). Les Etatsuniens ont Chomsky qui dit aussi de grosses bêtises. Le Système a besoin de pontifes et le pontifical, il y a peu encore, avait son pontife en la personne de Benoit XVI plus théologien, c’est-à-dire Steiner de l’Eglise, que pape. Je doute qu’on relise sa théologie dans mille ans comme celle de Saint Augustin ou de Scott Erigène. Le Steiner de la nation française il y a cinquante ans c’était de Gaulle mais c’était un Steiner qui mettait ses mains dans le cambouis, c’est pourquoi lire ses « Mémoires de guerre » est peut-être plus formateur. Qui n’a du mal à dire de Hugo, cet homme immense, intelligent, sensible, érudit, et… féministe ! louant les femmes, les mères, les vestales dans ses discours et ses poèmes et ayant des besoins sexuels à la mesure de son génie pan-créateur. J’accepte sur ce plan, pour ce qui me concerne, plus sa face noire que sa blanche quand je vois ce que ce féminisme produit aujourd’hui comme immondices dans le monde moral et comme insanités dans tous les autres. Même un anticlérical convaincu peut difficilement accepter que des putains viennent, dénudées, hurler comme des possédées à Notre Dame. Baudelaire n’a-t-il pas écrit des absurdités à Wagner ? Je le pense mais je suis un petit garçon à côté de lui, tout en sachant que sa haine de la démocratie à son époque, ne justifie pas que ce qui pourrait vraiment être de la démocratie chez nous, un jour, soit honni. C’est vrai, la foule ne pense pas, la foule est bête. Il a raison. Seul un homme ou des hommes pensent pour elle. Ça c’est de la sociologie. Il ne faut pas tout mélanger. La révolution française pour de Maistre c’est, à quelque chose près, du satanisme. D’accord. Mais Rousseau est un grand penseur et Robespierre un grand homme qui aurait pu devenir un bon Talleyrand « si Dieu l’avait voulu ».
Le peuple qui aime les romans des grands écrivains, et qui pourtant ne sait pas écrire, est un juge aussi grand que Salomon mais que ce n’est pas une raison pour faire de la démagogie en lui faisant croire que tout le monde peu écrire. Il y a de petites intelligences qui jugent les grandes parfois sans en avoir la capacité intellectuelle, mais justement, c’est bien l’illustration que ce qu’a dit un homme génial « le cœur à ses raisons que la raisons ne connaît pas » est vrai, que les « demi-habiles » ne sont pas tous, nécessairement, ad aeternam, des crétins. Borges qui se moquait de Dieu, a dit des choses qui passent pour d’immenses pensées et qui ne sont que remarques théologiques privées de leurs enluminures. Exemple : L’avenir est inévitable, mais il peut ne pas avoir lieu. Dieu veille aux intervalles.
Merci à Philippe Grasset qui a produit ce texte qui mérite mieux que des compliments à deux balles.

Crapaud Rouge

  21/07/2013

C’est une chronique complètement hallucinante ! Je ne sais pas si vous mesurez à quel degré d’absurdité vous êtes amené à force de jouer dans la subtilité. Borges a donc raconté que les dictatures sont “mères de toutes les métaphores”, et vous en faites une justification des dictatures par “pression interposée”. Il avait besoin de se justifier, c’est tout, il avait besoin de se sentir “en contact” avec la dictature, ce qui peut être un stimulant intellectuel parmi d’autres, mais ne saurait être une cause universelle. Les dictatures, matrice de la poésie… C’est la meilleure de l’année !  Et c’est un intellectuel juif qui a dû fuir la pire des dictatures qui s’en fait l’écho ! Comme si Borges était le seul écrivain au monde digne de ce nom !

Pour ce qui est de la démocratie, “ennemie même de l’excellence ?”, donc terreau de la médiocrité, je vous signale qu’elle n’interdit à personne, y compris aux intellos les plus verbeux, de développer tous leurs talents, et dans n’importe quel domaine. Les masses, elles, se contentent de peu, les petits plaisirs de la vie leur suffisent, mais, philosophiquement parlant, cette option de vie, aussi involontaire soit-elle, n’en a pas moins ses mérites. La vie n’assigne à personne aucun but, et il est aussi stupide et/ou intelligent de jouer aux cartes que de dessiner des figures dans le ciel, ou de lire Homère dans le texte.

Quand vous, les intellos élitistes, en aurez fini avec votre “excellence”, vous aurez peut-être plus d’égard pour les “masses incultes”, et vous découvrirez ENFIN que vos belles constructions se font une à une récupérer par “le système”. Ce que vous appelez le “déchaînement de la matière” ne se fait pas sans un habillage intello emprunté aux meilleures sources, et ce ne sont pas celles des anar, mais ceux des gens comme vous.

le syndrome de Saura

Michel DELARCHE

  24/07/2013

je crois que ce que veulent dire Borges (et Steiner à sa suite) peuvent s’analyser à partir du cas du cinéaste Carlos Saura dont les meilleures oeuvres (Pippermint frappé, La Cousine Angelique, Ana et les loups, Cria Cuervos…) furent produites sous le franquisme dont la censure aussi vétilleuse qu’absurde donnait de l’amplitude et du souffle à ses métaphores. Après la fin du franquisme, Saura n’a plus produit grand chose de vraiment intéressant, comme si la fin de la nécessité de contourner les contraintes imposées par le système avait en quelque sorte asséché sa créativité narrative.
On peut faire des remarques similaires sur quelques uns des grands écrivains russes soumis aux pressions et à l’oppression du système stalinien (et parmi lesquels je ne rangerais pas Brodsky qui n’est comme Soljenitsyne qu’un auteur assez mineur à qui sa position d’opposant emblématique a offert un costume un peu trop grand par rapport à son talent proprement littéraire) ; je citerais plutôt Boulgakov,  Grossman ou Tarkovski.
Il me semble que c’est l’incroyable absurdité des contraintes imposées par les dictatures qui stimule et enrichit la création plutôt que les multiples souffrances que les dictateurs infligent (et je ne crois pas que les souffrances et humiliations subies aient jamais rendu les artistes meilleurs.)

balolet à la DGSE

pierre

  30/07/2013

bonjour,
le post de Théo TER-ABGARIAN mériterait d’être en ouverture libre,  éventuellement développé, pour pouvoir être “twitté” et diffusé.
bien à vous
pierre