swisswatch
11/11/2006
Je pense que l’adhésion à l’UE de la Pologne (son plombier étant involontairement la partie émergée de l’iceberg) est le cas parfait pour disserter de l’élagissement, de l’UE, en fait pour parler entre lecteurs.
Je veux évoquer trois (ont pourrait en prendre moultes autres!) données: L’histoire, la géographie et la politique.
Historiquement, la Pologne, celle qui est coloriée en rose sur mon atlas édité en ... 2001, ou 1965, ou… mais sûrement pas avant 1945 et encore moins avant 1914; La Pologne actuelle, donc, fait partie des états récents. Il y a dans l’UE des états anciens, (les listes suivantes ne sont pas exhaustives!) tels que l’Espagne, la GB, la France ou les Pay-Bas; Les états crées au XIXe siècle, tels l’Italie, l’Allemagne ou la Belgique; Les états crées après la première guerre mondiale (la Hongrie, ou les defuntes Tchécoslovaquie ou yougoslavie ...) et enfin les états crées après la seconde guerre mondiale, dont effectivement la Pologne fait partie. “Effectivement”, oui, dans ses frontières et dans son peuplement actuels. Bien sur il y a eu un état polonais, géographiquement très élastique, du Xe au XVIIe, puis de 1918 à 1939 (état multi-ethnique, balafré par le corridor de Dantzig), mais la Pologne que nous connaissons aujourd’hui, dans ses frontières du 11 novembre 2006, est celle créee par les alliés après 1945, celle crée avec les millions de réfugiés chassés d’URSS, celle créee en se débarassant de ses millions d’allemands. La Pologne que nous connaissons est vieille de trois générations. Pour être encore plus exact, la Pologne libre n’est vieille que d’une seule (1989).
Dans la perspective historique, oui, la Pologne fait partie de l’Histoire de l’Europe, avec ses Jagellons, Copernic, le sauvetage de Vienne et de la chrétienté contre les turcs, la déclaration de guerre à l’Allemagne en 1939, Varsovie etc… Mais cette image est historique. Elle n’a rien à voir avec l’actualité. C’est une première cause de méprise que de comparer historiquement en tant qu’états, disons l’Italie ou le Portugal, qui, peu importe quels soient leurs régimes, passés ou actuels, ont des populations depuis des siècles sécularisées et surtout des frontières créees par eux seuls. Si historiquement l’intégration de la Pologne dans l’UE va de soi, je suis cartésien et tiens à affirmer qu’il y a deux Pologne et que celle qui a intégré L’UE n’est certainement pas la Pologne historique.
La géographie ou géopolitique.
Géopolitiquement, la “zone tampon” entre .... hum, comment les nommer??? l’URSS et l’Europe de l’Ouest? Non c’est trop vieux-jeu… L’UE et la Russie? Mais non! L’UE et la Russie ne sont pas en guerre, ni en conflit larvé... à moins qu’il faille non pas parler de l’UE mais de l’OTAN. Voilà! Avec l’adhésion de la Pologne à l’UE, la “zone tampon” entre l’OTAN et la Russie s’est déplacée de la Pologne à L’Ukraine/Bielorussie.
Il faut là bien faire la différence entre les visées géographiques/géopolitiques de l’UE et celles de l’OTAN. L’UE n’a pas de limites géographiques déclarées ni de visées hégémoniques (les états-membres en ayant eut - les anciens “colonisateurs” - seraient les premiers à s’y opposer, sachant ce que celà coûte!) Nous touchons là le coeur du non-dit entre l’UE et l’OTAN! Les deux entités ont en commun de ne pas avoir en leur essence de frontières géographiques définies. La différence en ce qui concerne leurs élargissements réciproques tient à un seul principe: La volonté du plus fort.
La volonté du plus fort dans l’OTAN est la volonté US. L’élargissement de l’OTAN ne dépend que des intérêts US. Je ne veux pas développer ici plus en avant cette théorie, classique, et les lecteurs de “dedefensa” attendront avec indulgence, j’espère et compréhension (j’espère également! :-) ) de futurs courriers de ma part.
La volonté du plus fort dans l’UE: ???? Il n’y en a pas! Il y a des volontés, mais pas de plus fort! La Pologne dans l’UE ou la Pologne dans l’OTAN? Qui profite?
J’en viens pour finir à la politique, ... et à la Pologne. La Pologne est, selon ma vision, un état en formation/devenir. Elle s’appuie sur toutes les forces extérieures qui peuvent la consolider. Etre devenue état-membre de l’UE lui apporte beaucoup de droits. Etre devenue membre de l’OTAN élargit son importance (“Bedeutung” en allemand).
La Pologne joue de l’OTAN contre l’UE. La Pologne prend, avec raison semble-t’il, comme fait accompli que l’UE “paiera”, et qu’en échange de de quelques (beaucoup) réformes (qu’avait-elle à perdre de plus à la sortie du soviétisme?) elle sera économiquement soutenue, aussi longtemps que nécessaire par Bruxelles. Oui, l’UE paiera, car il n’y a personne pour dire “Stop!” ni personne pour fixer les lignes à ne pas franchir. L’UE est un club de “gentlemen” dont on attend du “fair play”. Se peut-il que certains de ses membres abusent de règles aussi lâches que “un pour tous, tous pour un”?
Politiquement la Pologne a deux objectifs:
La reconnaissance en tant qu’état, nouvel état, et celà elle le recherche auprès de l’OTAN (US).
Le bien-être matériel, d’où l’UE.
La Pologne, nouvel état, applique une vieille politique, celle de manger à tous les rateliers. Celà lui a réussi jusqu’à présent, mais le vent tourne… Puissance des USA… Interêts germano-russes?... Destin de l’UE?... Mondialisation….
La Pologne peut actuellement profiter d’une EU et d’une Russie faibles et jouer les chevalier-servants de l’US/OTAN. Elle doit si elle veut continuer à vivre en tant que nation gagner le respect des autres.
PHR
12/11/2006
Evoquer DIEU dans les relations internationales. Mon Dieu, dirait l’un !
Et de se souvenir de Georges W. Bush.
et à juste titre. Car cela ne doit se faire qu’avec un grand idscernement. Et l’autorité de l’Eglise.
Essayons, sans donner toutes nos raisons, cette bève mise au point : Dieu ne se désintéresse absolument pas de l’histoire des hommes. bien au contraire. mais il agit à sa manière qui n’est pas la notre : Dieu ne fair pas de “petite politique”. Et comme le dit le Cardinal Lustiger, il “prépare ses coups lontemps à l’avance”.
On ajoutera qu’une bonne connaissance de la Bible, une bonne dose de prière et de soumission à Rome, sontd es éléments clefs pour tenter de comprendre ce que nous pouvons comprendre.
Ainsi, voilà la synthèse : la France demeure la fille aînéed e l’Eglise. fille aînée turbulete, et passablement rebelle depusi 1789. La Pologne s’est, elle vue attribuée une mission très humble mais pas secondaire, celled e rappeler les pays par trop infidèles, à leurs missions.
Jean-Paul II “s’explique” ainsi. La France semble avoir compris le message (29 mai 2005). Et la Pologne, telle saint Jean-Baptiste, s’efface ensuite.
Lech Walesa : “un jour viendra où les Européens remercieront les Français d’avoir voté “non” au referendum”. (Déclaration rapportée par le Figaro, 2005).
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