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Article : Contre-pied de crise

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Crise de quel Système, au fait?

Franck du Faubourg

  20/03/2009

Tout d’abord, un avis “pesé” de Paul Jorion:
http://www.pauljorion.com/blog/?p=2372
Ensuite, un papier d’Ivashov- via Voltairenet.org- qui a le mérite de dresser une identification probable des “patrons du système”
..et des événements qui ont marqué cette dernière décennie:
http://www.voltairenet.org/article159301.html
Synthèse absolument fondamentale, à mon sens..

tout serait deja decidé

jean pierre SIMON

  20/03/2009

Un scandale pour cacher un évènement historique

Bilbo

  20/03/2009

Le scandale des primes AIG occupe le devant de la scène et semble occulter l’aspect historique de la décision prise par la Fed ce mercredi : elle devient acheteuse des bons du trésor américains à hauteur de 300 milliards de dollars.

C’est la crédibilité du dollar et donc des USA qui vient d’en prendre un sacré coup au niveau mondial. Les marchés boursiers ne s’y sont pas trompés puisque l’or prit plus de 8% dans l’heure qui suivit et l’euro prit plus de 5% face au dollar.
Mais le plus important est au niveau géopolitique : c’est presque un casus-belli pour tous les pays détenteurs de bons du trésor et en particulier pour la Chine dont le premier ministre rappelait très fermement la semaine dernière encore l’attente d’une politique monétaire étasunienne responsable.

Pour finir je ne résiste pas à remettre le commentaire de Paul Jorion sur cette décision historique :

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Le 18 mars 2009 : fin du capitalisme
Publié par Paul Jorion dans Economie, Histoire, Monde financier, Monnaie

  Ce texte est un « article presslib’ » (*)

La date d’aujourd’hui, le 18 mars 2009, sera retenue par l’histoire, tout comme celle du 29 mai 1453 le fut pour la chute de Constantinople ou celle du 9 novembre 1989 pour la chute du mur de Berlin, comme celle qui signa la fin du capitalisme.

Aujourd’hui en effet, la Federal Reserve Bank, la banque centrale américaine, a annoncé son intention de racheter des Bons du Trésor (dette à long terme des États–Unis) en quantités considérables (pour un volant de 300 milliards de dollars), son budget atteignant désormais le chiffre impressionnant de 1,15 mille milliards de dollars. Pareil au serpent ouroboros dévorant sa propre queue, les États–Unis avaleront donc désormais leur propre dette, un processus désigné par l’euphémisme sympathique de « quantitative easing ». Pareille à celui qui tenterait de voler en se soulevant par les pieds, la nation américaine met fin au mythe qui voudrait que l’argent représente de la richesse : dorénavant la devise américaine représentera uniquement le prix du papier et de l’encre nécessaire pour imprimer de nouveaux billets. Elle se coupe aussi, incidemment, de la communauté internationale, mais baste !

Le dollar cessa de valoir de l’or quand, en 1971, le président Nixon mit fin à la parité du dollar avec ce métal. En 2009, le président Obama, en permettant à la Fed d’imprimer autant de dollars qu’elle le jugera bon, a mis fin à la parité du dollar avec quoi que ce soit, faisant de l’arrogance de la nation américaine la seule mesure restante de la valeur de sa devise. « Your Mamma still loves you ! » : le gosse, tout faraud, présente son premier spectacle et sa mère qui n’a pas voulu que son amour-propre courre le moindre risque a acheté tous les tickets !

Si la Chine attendait un signal pour se débarrasser de ses dollars, le voici ! Un article très intéressant dans l’Asia Times d’aujourd’hui, signé par Joseph Stroupe, explique comment la Chine, tentant de se délester en douce de ses dollars, les transfère discrètement à des fonds qui achètent des ressources minières et pétrolières. Stroupe, faisant reposer ses analyses sur des chiffres rassemblés par Rachel Ziemba, une collaboratrice de Nouriel Roubini, calcule que la Chine pourrait atteindre son objectif de réduction massive de son exposition au cours du dollar en un an environ. Nul doute que l’on ne dormira pas beaucoup cette nuit à Pékin et à Shanghai, tout occupé que l’on sera à acheter fébrilement des mines et des puits pétroliers aux quatre coins du monde !

Ah oui, j’oubliais : la bourse de New York, considérant qu’il s’agissait d’une bonne nouvelle, a clôturé en hausse.

Source : http://www.pauljorion.com/blog/