Vincent
02/06/2009
J’appuie sans doute là où cela fait mal, mais comme suit un premier commentaire pertinent d’un contributeur se posant la même question, je déplore dans cette affaire de JSF, l’absence totale de Dassault, et de son Rafale, et donc de ce manque d’opportunisme diplomatique et de stratégie du contournement. Il serait pourtant “facile” de reparler du Rafale, puisque le mérite de ce dernier est de voler déjà depuis quelques années. Dans le cadre d’une “confrontation” technique, je serais intéressé de savoir se qu’en pensent les eminents spécialistes des revues spécialisées citées trés régulièrmement par l’auteur de ce blog…
Je n’arrive d’ailleur pas à comprendre le silence assourdissant des pays européens à propos du JSF, la veille stratégique dans ce domaine est pourtant à la portée du premier stagiaire.
Pour finir sur un hors-sujet, je tiens à féliciter M Grasset pour la pertinence et la justesse de ses analyses; Et je me pose une question : pourquoi donc, habitant ce pays improbable qu’est la Belgique, M Grasset ne fait pas de billets tant bloc-notes que d’analyses, comme le JSF, voire même une chronique, sur la disparition annoncée dudit pays, tant il y aurait à dire et écrire sur cette partie de l’Europe. J’imagine que cette absence est calculée, car je ne puis croire que Mr Grasset n’aie ni avis, ni théorie à nous soumettre sur la question et l’avenir géopolitique de la Wallonie, région qui nous concerne, nous, français et belges romans, au premier chef .
J’ai bien entendu ma petite idée, et beaucoup d’espérances à ce sujet, mais je préfère n’en rien dire pour le moment.
CMLFdA
03/06/2009
Il faut noter que vendre un Rafale n’est pas comme vendre une savonette, et qu’il ne suffit pas d’avoir un avion de grande qualité et de faire de la publicité (d’en parler) pour gagner des marchés…
Dassault peut sembler silencieux et timide, mais ils ont déjà essuyé des échecs considérables dans les dernières années et ils ont compris beaucoup de choses. La raison de ces échecs n’étant evidemment pas liée à la qualité de l’avion… (voir les commentaires positifs des militaires hollandais, coréens, etc).
Depuis le refus de la France de se lancer dans l’aventure Irakienne aux côtés des USA, TOUS les marchés importants ont été interdits à la France et au Rafale par les Etats Unis. Et désormais, avec la crise, il est fort probable que la competition americaine ne sera encore plus rude qu’avant - malgré la “bonté” et les élans multipolaires d’Obama…
L’actuelle tactique est la discrétion, et Dassault est en train de travailler sur plusieurs marchés avec l’aide du gouvernement. Mieux vaut ne pas trop en parler pour éviter les coup bas (comme par exemple la corruption de fonctionnaires indiens qui ont declaré publiquement que le Rafale était hors competition, pour être démentis peu après par le gouvernement Indien.. Les operations de com’ vont bon train. Je ne suis pas sûre qu’il soit très sage de se lancer dans une bataille de com’ avec les anglo-saxons, car la France perdrait sans doute. Ce serait une guerre assymétrique!
Dassault-Thalès ont choisi d’être silencieux, prudents et efficaces: l’idée est de “sécuriser” d’abord les commandes françaises, ensuite de démontrer l’efficacité de l’avion en combat, et surtout d’installer le premier radar à antenne active européen (AESA) sur l’avion. Il faut bien se rendre compte que le succés du Mirage à l’exportation n’est avenu que lorsque l’avion a été fermement établi en France.
L’avenir nous dira si cette tactique de discretion et de prudence paiera ou non. Mais en fait, l’élément principal qui pourrait faire pencher la balance en faveur du Rafale (à part un possible embourbement du JSF…) est sans doute l’affaiblissement du pouvoir militaire americain, et une réalisation de la part de certains pays acquéreurs qu’ils auraient peut-être interêt à “diversifier”....Certes, c’était plus facile en temps de guerre froide, mais la crise US actuelle pourrait redonner une oportunité à la France.
La base française au Emirats Arabes Unis est un pas dans la bonne direction…. Il me semble qu’après les erreurs et les négligeances des dernières années, le gouvernement français soit parti dans la bonne direction. Nous verrons bien.
En conclusion, j’ai remarqué que les commentateurs des media main-stream en France font beaucoup de bruit sur le fait que le Rafale ne se vend pas et que la France est stupide et incapable….
Sur France TV, Marie Drucker à Droit d’inventaire avait fait des allusions au fait que le Rafale ne se vendait pas.. Heureusement, elle avait aussi invité Charles Edelstenne qui avait répondu très sagement à cette question provocatrice.
Plus recemment, des experts ont déclaré que le Rafale “était plus cher” que ses concurrents (Eurofighter, F-16, F-18 etc): ceci est faux! Et ne parlons pas du prix du JSF…. Personne n’a mentionné que le Rafale était vendu avec des transferts de technologie et la “souveraineté operationnelle”, contrairement à ses concurrents US, et était testé en combat et équipé d’un radar AESA.
Notons donc un certain “french bashing” parmi les commentateurs français: defaitisme typiquement français, ou parti de l’etranger en action? Tout ce tapage négatif et ironique fait mal au Rafale. Il faudrait expliquer sereinement la problematique et faire une com’ plus intelligente et raffinée. Mais ce qui importe surtout, c’est le travail diplomatique et politique qui se fait en secret, et la demonstration par les faits de l’excellence de l’avion.
La bataille industrielle et commerciale reste difficile devant un concurrent comme les USA, son industrie et ses réseaux. Dassault est un peu dans la position de David contre Goliath.
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