GEO
03/10/2013
De hajnalka-vincze , Hongroise protagoniste d’une sorte de Gaullisme Européen.
29 09 13
Le « pivot » mis en perspective.
Un récent billet du Center for European Reform identifie pas moins de quatre différentes approches européennes par rapport à la réorientation des USA vers lAsie, annoncée brusquement en janvier 2012, sans ménagement aucun envers les susceptibilités euro-atlantistes. La première propose de nous joindre au pivot de lAmérique, en bons auxiliaires que nous sommes, puisque ce serait tellement bénéfique pour nos relations avec Washington. Lautre préconise dentamer notre propre pivot vers lAsie, pour des raisons commerciales avant tout, et sil y a complémentarité entre les deux, ce serait un bonus.
Une troisième ligne de pensée, celle exprimée par le ministre britannique de la défense, conseille de laisser les USA seul maître à bord en Asie. Dune part parce que nous naurions ni les moyens ni l’ambition de jouer à léchelle globale (curieux aveu de renoncement, en particulier venant de la Grande-Bretagne), de l’autre parce que cest en prenant en charge la stabilité de notre propre voisinage que nous pouvons être les plus utiles à lAmérique. Cest dans ce contexte que lon se plaît à citer les responsables US, lesquels ne se lassent pas de répéter à quel point ils sont maintenant devenus adeptes dune véritable défense européenne.
La quatrième approche consiste à se lamenter sur notre sort dalliés abandonnés. Certains en sont extrêmement inquiets, et font des pieds et des mains pour garder les prétendues garanties de sécurité US. Comme le remarque le billet : ces pays ne croient pas que des Etats européens puissent occuper de manière crédible le vide laissé par le retrait américain. Ajoutons que dautres veulent tout de même espérer que lintérêt affaibli de Washington pour notre continent (de pair avec lesdits encouragements à devenir soi-disant plus indépendants) servirait dadjuvant à lEurope de la défense.
Hélas, les appels incantatoires des Etats-Unis pour que leurs alliés prennent plus dautonomie montrent vite leurs limites. Comme le font remarquer lancien patron de lAgence européenne de défense et son co-auteur à propos de la nouvelle posture stratégique de l’Amérique : « Les États-Unis n’attendent certes pas des Européens qu’ils agissent en toute indépendance vis-à-vis de Washington. Ils voudront que laction transatlantique demeure pleinement coordonnée et que subsiste une interopérabilité aussi étendue que possible entre les forces et les capacités de façon, en particulier, à permettre l’utilisation d’équipements américains. »
Avec les coupes budgétaires US, et lintensification de la concurrence sur les marchés de lexport qui va avec, on nest pas près de voir un « désengagement » américain dans ce domaine essentiel. Pour ce qui est dacheter US, et de saborder nos propres projets susceptibles de faire de lombre aux champions américains, nous resterons toujours de très précieux partenaires.
Croire à un effet bénéfique du pivot pour lEurope, cest aussi sans compter avec un extraordinaire paradoxe. Comme noté auparavant, « lannonce de la réorientation stratégique américaine vers lAsie qui, de toute évidence, confirmait les thèses « euro-gaullistes » aurait donc normalement dû conduire à une remise en cause de loption ultraatlantiste des partenaires de Paris. Force est de constater que ce nest pas le cas jusquici. Au contraire, plus lAmérique semble séloigner, plus les Européens sempressent de lui donner des gages, en espérant ainsi rester dans ses bonnes grâces. Au lieu dune reprise en main de notre autonomie, on assiste donc plutôt à une crispation atlantiste. »
Finalement, pour expliquer cette déraison, il convient de se rappeler que lessentiel, pour la plupart des gouvernements européens, est de se débarrasser du fardeau financier, mais aussi politique et psychologique, que signifient les responsabilités liées à la défense de son propre pays. Cest en cela que lOTAN est irremplaçable, en raison du mythe du parapluie américain quelle est censée incarner. Tant pis si celui-ci na jamais été crédible au niveau stratégique (pour cela, il aurait fallu convaincre tous les adversaires potentiels que lAmérique prendrait le risque de son propre anéantissement juste pour courir à la rescousse de ses alliés). Limportant, cest de pouvoir faire baisser les budgets de la défense et occulter les questions militaires peu porteuses électoralement, en prétendant que lAmérique sera toujours là, le cas échéant.
Comme noté précédemment, « tant que lEurope fut au centre des préoccupations (du fait de la confrontation bipolaire) ou quil ne le fut plus mais cela ne se disait pas tout haut, on pouvait, à la limite, se bercer dillusions sur limportance de notre vieux continent sur la liste des priorités de la Maison Blanche. Tel nest plus le cas. Le pivot vers lAsie y a porté le dernier coup de grâce. La subordination volontaire des Européens aux Etats-Unis apparaît comme elle est : au dire de lambassadeur de la Chine à Bruxelles, une servilité pitoyable. »
Posted by Hajnalka Vincze at 15:04
http://blog.hajnalka-vincze.com/2013/09/le-pivot-en-perspective.html
Alain Vité
04/10/2013
Le valet est nu.
Tout fout le camp.
Alain Vité
04/10/2013
Ma remarque précédente, si profonde et pénétrante et qui change l’univers vous en conviendrez, répondait à la contribution de GEO, particulièrement la conclusion :
“La subordination volontaire des Européens aux Etats-Unis apparaît comme elle est : au dire de lambassadeur de la Chine à Bruxelles, une servilité pitoyable. »”
Désolé pour le désordre.
Jean-Paul Baquiast
04/10/2013
Nous sommes heureux de retrouver l’humour si particulier, et le regard si pénétrant, de notre ami Grasset concernant le JSF.
Ceci dit, on peut se demander s’il existe encore des gouvernements européens pour envisager de s’équiper de cet avion…Il semblerait…Qu’ils se décident alors, que l’on puisse rire un peu.
On peut se demander aussi pourquoi d’autres ne se décident pas à se précipiter sur le Rafale.
Il est vrai que celui-ci a le tort d’être français et que le gouvernement de ce pays semble avoir oublié de le promouvoir;
En passant, un grand salut à Mme Vincze. On ne se lasse pas de la lire
Chérif OULD
05/10/2013
Il semble,Cher Philippe, qu’un évènement intéressant concernant le F35 vous ait échappé ou - cas plus probables - paru secondaire voire anecdotique !
Il s’agit de l’acquisition par LM en 2011 d’un ordinateur quantique (?) pour l’aider (?) dans la mise au point du JSF. Pour ne pas vous faire perdre votre temps ni vous encombrer voici 3 articles qui m’ont paru assez pertinents sur le sujet :
http://www.futura-sciences.com/magazines/high-tech/infos/actu/d/informatique-d-wave-aurait-vendu-premier-ordinateur-quantique-bluff-30570/
http://pro.01net.com/editorial/533761/larmement-us-se-dote-du-premier-ordinateur-quantique/
http://www.futura-sciences.com/magazines/high-tech/infos/actu/d/informatique-google-lance-ordinateurs-quantiques-d-wave-systems-46601/
Pour ma part, bien qu’étant ingénieur de l’aviation civile, je m’intéresse beaucoup aux ordinateurs quantiques et très peu au JSF et je trouve que ce fut un triste personnage, celui qui le premier a songé à monter une arme sur un avion !
Ceci-dit, pour votre démonstration, on peut se demander si cette acquisition est, comme le propose l’un des articles, une manière de payer pour voir, de la part de LM - et on a aussitôt envie de demander pour voir quoi ? - ou peut-être et plus surement une indication que LM est réellement perdu dans la mise en ordre des interactions intempestives, inévitables et imprévisibles des nombreux systèmes qui équipent l’engin F35 car les ordinateurs classiques - même les plus puissants - s’avèreraient incapables de résoudre les problèmes monstrueux qui leur sont soumis ?! Le recours à l’ordinateur quantique (?) serait alors une solution de désespoir !
Stephane Eybert
08/10/2013
Ca ne serait pas lui notre messie tant attendu ?
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