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Article : “Coup” ou pas “coup”, le nœud gordien est là...

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Toute émotion retenue

Ni Ando

  02/03/2014

L’attitude russe semble ici rationnelle. C’est le bloc occidental qui, à l’évidence, à décidé de balayer d’un revers de main à Kiev tout le cadre juridique qu’il prétend habituellement promouvoir : état de droit, constitution et élections libres (qu’on l’aime ou pas le pouvoir de Yanoukovitch a été sanctifié tout à fait démocratiquement en 2010 et en 2012), et accords de sortie de crise jetés aux orties quelques heures à peine après avoir été signés par les “Européens”.. et ce sont bien les Russes eux-mêmes qui ont demandé sans cesse le respect du cadre légal et institutionnel ukrainien. En science politique, et si les mots ont encore un sens, ce qui s’est passé à Kiev il y a une semaine est bel et bien un coup d’Etat et que la cause soit bonne ou corrompue est une autre question. Dés lors que les régimes de l’ouest favorisent et encouragent ouvertement cette manière très particulière de gérer l’alternance ils affichent par la même leur mépris du droit et l’idée dangereuse que la force prime le droit. Puisque c’est cette toile de fond que ces régimes décident de promouvoir on voit mal pourquoi la partie russe devrait, elle, s’accrocher à des principes qu’elle serait, dans le cas d’espèce, seule à devoir respecter.

Vouloir redessiner les frontière de l’Europe à l’occasion de la crise ukrainienne est une entreprise dangereuse, et il est à priori difficile d’approuver l’annexion probable par la Fédération russe d’un territoire reconnu comme ukrainien. Cependant, le cas est ici très particulier, puisque le territoire en question est authentiquement russe et que ses habitants rejettent le nouveau régime de Kiev, nationaliste et agressif. Par ailleurs, il est parfaitement prévisible que les puchistes de Kiev, une fois leur nouveau pouvoir affermi (ce qui n’a à ce jour rien d’évident), et compte tenu de l’hystérie nationaliste qui s’y développe, vont exiger de la Fédération russe qu’elle renonce au port de Sébastopol, privant ce pays de son accès à la Méditerranée. Le revers stratégique serait considérable, l’ampleur de l’enjeu peut justifier une guerre. Voir la flotte de guerre russe de Sébastopol remplacée par les navires étasuniens doit faire frémir toute la classe politique russe!.