jc
04/01/2021
PhG : "cette matière, – le Droit, – prodigieusement complexe et formant l’essentiel de la légitimité des fondements de la Grande République."
À vingt ans, on a les dents mais on n'a pas l'argent. À soixante ans (et plus…), on a (peut-être) l'argent mais on n'a plus les dents.
Je crois que le vieillissement est un processus général, qui vaut pour les sociétés comme pour l'homme (1), et que les organisations religieuses (l'église catholique par exemple) comme les régimes politiques (la république américaine par exemple) vieillissent comme des êtres vivants. En math, la (très lente) conquête de la géométrie par l'algèbre (deux millénaires pour une démonstration algébrique du théorème de Pythagore) peut être considérée comme un (très lent) vieillissement. Cette courte introduction permet d'en venir à la citation initiale.
On peut en effet considérer que la légitimité qui fonde la Grande République (entre autres) est lentement mais inexorablement conquise par la légalité, comme la géométrie l'est par l'algèbre. Mais si cette conquête se fait par un accroissement de la complexité ("cette matière, – le Droit, – prodigieusement complexe"), on doit s'attendre à un inéluctable issue létale. Et les calculateurs électroniques accélèrent considérablement cette complexité -on le constate tous les jours-, accélérant par là même cette issue fatale.
Thom : "C'est parce que la mathématique débouche sur l'espace qu'elle échappe au décollage sémantique créé par l'automatisme des opérations algébriques." ; "(...) en fait, la Dynamique n'est rien d'autre qu'une théorie générale du vieillissement. Qui pourrait nier qu'il ne s'agisse là d'un problème essentiel ?"
(1) Je rappelle ma citation thomienne favorite : "Les situations dynamiques qui régissent les phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés."
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