Schlachthof 5
24/02/2011
Vu sur un site anarchiste, un éclairage intéressant de l’insurrection égyptienne :
http://www.anarkhia.org//article.php?sid=3020
D’abord détruire le Système, après on verra ?
Francis Lambert
25/02/2011
“Nous avons coutume de penser que les banquiers, tout comme les politiciens, nous mentent une fois sur deux ...
Selon une étude (d’une sommité de la finance comportementale de l’université de Chicago, le professeur Richard Thaler), il ressort que les banquiers de Wall Street nous mentent 93% du temps !
C’est-à-dire qu’ils ne nous diraient—délibérément ou inconsciemment—la “vérité vraie” qu’une seule fois sur 13. (...)
C’est là qu’a surgi d’un coin de notre mémoire cette statistique demeurée célèbre : selon les bureaux d’études des principales banques introductrices, 98% des entreprises estampillées du label dot.com ou “nouvelle économie” bénéficiaient d’une recommandation de type “achat” ou “achat fort”. (NB une bulle précédent celle des subprimes et concernant les valeurs technologiques, principalement internet) (...)
Et quelle ne fut pas notre surprise, mercredi après-midi, de découvrir une déclaration étourdissante au sujet du risque systématique bancaire, faite par Thomas Hoenig—qui n’est autre que le “President of the Kansas City Fed”.
Il estime que le danger d’implosion du système financier est bien plus élevé en 2011 qu’en 2008.
Par ailleurs, selon lui, la taille des méga-banques issues de la reconfiguration du secteur (sous la houlette de Hank Paulson, son collègue Ben Bernanke et Tim Geithner) constitue une menace insupportable pour la stabilité de la société américaine.
Il plaide pour le démantèlement de ces super-ensembles aux activités hétéroclites, dont les niveaux de risque se télescopent—le mauvais risque chassant le bon. Il préconise l’extension de la Volcker Rule (inspirée du Glass-Steagall Act qui instaurait la séparation entre les métiers de banque de dépôt et de banque d’investissement), et l’exclusion d’activités non-essentielles au fonctionnement de l’économie de la garantie couverte en dernier ressort par les contribuables. (...)
Chercherait-on à tuer une seconde fois le système bancaire en le privant des moyens de gagner confortablement de l’argent ? A quoi serviraient les prochains assouplissements quantitatifs, dans ces conditions ? Autant injecter de l’argent directement dans l’économie réelle ! On nage en plein délire !
L’argent de la Fed ne contrôle plus rien. C’est même tout l’inverse puisqu’en rajouter ne fera qu’amplifier la flambée du prix des céréales et des carburants. C’est la recette imparable d’une déstabilisation sociale et politique—non seulement des dictatures, mais également des démocraties à l’échelle planétaire.
De mauvais esprits pourraient considérer que si c’était le but poursuivi, il ne serait pas loin d’être atteint, au grand dam des chancelleries du monde entier qui n’ont apparemment rien vu venir… à 93% !”
Extraits de Philippe Béchade http://www.la-chronique-agora.com/articles/20110224-3434.html
Jean-Paul Baquiast
25/02/2011
Je vous suis très volontiers dans la production de concepts étendant le concept de crise, chaine crisique, temps crisique, crise eschatologique…Je vais vous les emprunter à l’occasion, si vous voulez bien.
Je me demande cependant s’il ne faut pas revenir sur le concept de crise. Qu’entend-on par là? Si je comprend bien, il s’agit pour vous d’une suite d’évènements (de plus en plus liés et dramatiques, certes) échappant au contrôle (au prétendu contrôle) de l’homo sapiens. Il s’agit d’évènements intéressant en priorité le Système anthropotechnique global, puisque l’on ne pourrait dans cette optique qualifier de crise la chute toujours possible d’un astéroïde, aussi destructrice soit-elle.
Ceci nous ramène à la suggestion que j’avais faite et à laquelle je crois cher Philippe que vous avez souscrite. Les systèmes anthropotechniques obéissent à des déterminismes complexes que la raison humaine ne peut que constater (et encore) qu’à posteriori.
Dans cette perspective, on pourrait nommer crise, y compris eschatologique, l’incapacité de la prétendue rationalité scientifique actuelle à pouvoir analyser de façon suffisamment globale des chaines de phénomènes qu’elle n’est même pas capable d’observer en temps utile. Mais les phénomènes eux-mêmes ne sont pas des facteurs de crise. Ils sont, point final.
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