jc
23/11/2018
En réaction à la chute de l'article.
Il me semble avoir déjà pas mal tourné autour du pot à ce sujet dans mes commentaires sur ce site (l'unique sur lequel je commente). La raison est qu'être à la fois une chose et son contraire heurte la logique occidentale, celle d'Aristote, Descartes, Kant, etc. telles que je les imagine*. Aristote dit -principe d'identité- qu'on ne peut être en même temps une chose et son contraire. Aristote permet donc ainsi le changement: on peut être à la fois affamé et repu, mais on ne peut pas l'être en même temps.
Il me semble que Trump change d'avis tellement vite qu'on a l'impression qu'il est quasi-simultanément une chose et son contraire, qu'il est un oxymore permanent.
Est-il pour autant simultanément Système et antiSystème? Pour moi non. Car je vois Trump comme quelqu'un de viscéralement Système, qui détruit le Système depuis l'intérieur du Système parce qu'il est incapable de penser et d'agir autrement. Selon moi Trump ne peut même pas imaginer qu'il existe autre chose que l'univers intellectuel dans lequel il se meut, à savoir l'univers-Système du "manger ou être mangé" et du "pognon roi" qui inspire toutes ses décisions.
Trump pense évidemment en "mangeur" et se fout de ce que peuvent penser les "mangés". De même le pognon n'est pour lui une Valeur d'échange -type don et contre-don par exemple -, c'est quelque chose qu'il s'agit de capitaliser, point barre. (Selon la définition que Thom donne de l'intelligence -"la capacité de s'identifier à autre chose, à autrui"- Trump l'instinctif, Trump le pragmatiste, est donc un con parfait -et Macron le rationnel, Macron le positif, n'en est sans doute pas très loin.)
Ces exemples particuliers incitent à passer au général qui est l'oxymore sur lequel le Système est, j'en suis convaincu, en train de buter: le capitalisme affamé est sa propre proie, il se dévore littéralement lui-même, et on s'en aperçoit au nombre diminuant (10%,1%, 0,1%, etc.) de riches de plus en plus riches.
Pour Thom "l'assertion de nature translogique "Le prédateur affamé est sa propre proie" est à la base de l'embryologie animale" et il associe cet oxymore à la catastrophe "fronce". Peut-être sommes-nous au seuil d'une métamorphose* sociale où la société humaine, précédemment confinée dans une vision prédateur-proie d'elle même, alias struggle for life basique associée à la catastrophe fronce, va rentrer dans une vision struggle for life supérieure, harmonie homme-femme, associée à la catastrophe double fronce?
J'écris tout ça complètement au flair car je n'ai pas compris grand chose de la catastrophe fronce et du lacet de prédation*** (et déjà de la catastrophe pli), a fortiori de la double fronce. Mais ça me fait du bien de penser ça, ça me donne un petit frisson orgasmique…
*: Je n'ai, comme -je suppose- presque tout le monde, rien -ou presque rien- lu d'eux…
**: telle la chenille qui devient papillon.
***: Dans le lacet de prédation thomienne il y a une phase de bimodalité où le prédateur est sa propre proie, où il est dans la situation du chat de Schrödinger. Thom invoque l'effet tunnel pour expliquer le fonctionnement du psychisme du prédateur… Être en même temps Système et antiSystème emmène peut-être en territoires inconnus.
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