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Article : De la guerre qui n’a pas eu lieu en Syrie

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à propos du "système de la communication"

Léon Chibolet

  02/04/2012

Ce n’est pas un texte facile, en tout cas pas pour moi. J’ai retenu surtout les distinctions que vous établissez :
-entre le système DE LA communication et le classique système DE communication marqué par différentes techniques,
- entre ce système de la communication et le système de l’information.
Une bonne approche du système de la communication concerne sa capacité à créer des événements et sur ce point, vous avez raison.  Ainsi, s’agit-il surtout de créer des fictions et de les faire advenir? Au delà du marketing et des publicité, on retrouve encore le travail de fond entrepris par Bernays dès les années vingt, fondateur des “public relations” et auteur de “Propaganda”.
Cela dit, cette création d’événements, virtuels à vocation réelle, ne peut se faire qu’en sortant du cadre purement marchand pour s’inscrire dans les contextes stratégiques. Il
s’agit d’enraciner ces procédures marketing dans des analyses précises des tensions multiculturelles, historiques existant entre des groupes humains appartenant à l’histoire et/ou au territoire du pays choisi pour être victime de l’offensive du système de la communication.
Je me demande à ce propos, s’il ne serait pas mieux de donner un autre nom à ce concept de système de la communication trop marqué par des concepts proches phonétiquement et sémantiquement.

Média de masse, instrument de contrôle de la ploutocrassie

Daniel

  02/04/2012

“expression oxymorique comprenant le mot “contrôle” et le mot “information””

Je ne crois pas que contrôle de l’information soit un oxymoron ; l’information est ce qui permet de donner une forme, forme déterminée par la volonté de l’informateur.
Je crois plutôt que l’apparence d’oxymoron est due à l’acceptation encore répandue de la prétention à l’objectivité de nos me(r)dias…

De l'article qui a été écrit!

Christian

  03/04/2012

Excellent article de synthèse sur la vérité historique de ce temps (2011-2012)!!! (...dont on ne sait s’il faut regretter qu’il ne soit plus largement diffusé, tant cela se ferait sous l’égide du Système…)

Il sort de toute cela l’impression très claire que, puisque le “sous-système de la technologie” semble avoir atteint son point terminal de contre-productivité, d’inefficacité et d’effondrement (JSF, moyens opérationnels et logistique en ruine, faillite budgétaire), le Système se sert du “sous-système de la communication” pour tenter de continuer son action nihiliste (mieux qu’entropique) sur le monde.

Autrement dit, là où le hard power (la force armée) ne peut plus renverser des régimes et détruire des pays comme lors de la séquence précédente (Irak, Afghanistan), on se sert de ce qui reste, à savoir le soft power, pour tenter d’aboutir au même résultat (Lybie, Russie, Syrie – à quoi on peut sans autre ajouter l’attaque (réussie, elle) sur la zone Euro via l’attaque sur la Grèce (attaque de communication également, qui a servit à assécher la capacité de financement de la Grèce sur les marché et neutralisé l’Euro devenu tout entier occupé à régler les dettes de sa zone).

Il est assez estomaquant de voir à quel point ce Système est obtus et têtu dans sa volonté de tout détruire (monde, environnement, relations structurantes, cultures, tissu social, psychologies) : même en faillite, même amputé de l’un de ses deux principaux sous-systèmes (technologisme), même voué à l’échec, même en voie de déstructuration accélérée, il s’obstine, encore et encore… 

(Cela dit, les Russes (victimes de plus d’une révolution colorée dans des pays proches, de plus d’une attaque financière depuis 1991), au niveau de leur gouvernement, l’analysent assez exactement en ces termes (certes depuis 2012, mais cela devait couver avant). Voir ce long, complet et très clair article de Poutine du 27 février, déjà signalé et accessible en français ici : http://fr.rian.ru/discussion/20120227/193517992.html

Après ACTA, ça empire encore

Daniel

  03/04/2012

L’empire ne renonce pas à l’information :

Vous souvenez-vous du réseau Échelon qui espionne les télécommunications et les courriers électroniques de toute la planète en fonction de mots clés ? Ce système piloté par Washington, inclut les participations également du Canada, du Royaume-Uni et de l’Australie.
Eh bien Échelon, c’était une petite brise de mer par rapport à Vent Stellaire (Stellar wind). Avec ce projet l’espionnage des communications mondiales va passer au stade industriel. Et cette fois, la NSA refuse de partager les informations recueillies avec quiconque, Vent Stellaire est au profit du complexe militaro-industriel américain, et de lui seul.

Le projet a été voté par le congrès en 2008 sous Georges W. Bush, malgré l’opposition du ministère de la justice qui jugeait Vent Stellaire inconstitutionnel. En effet, il s’agit d’espionner toutes les communications qui rentrent aux USA mais aussi à l’intérieur, donc de légaliser la surveillance permanente de la population américaine. Grâce à quelques entourloupes législatives le projet fut néanmoins voté relativement discrètement.

Le principe de base est assez simple, il s’agit de surveiller au moyen du DPI (deep packet inspection) tout ce qui passe par le réseau. Le système fonctionne à deux niveaux. Soit comme Échelon à partir d’un système de mots clés : dès que le mot apparaît dans une communication le système enregistre toutes les données de l’utilisateur (contenus de e-mails, des tchats, pages internet consultées, comptes bancaires, feuilles d’impôt, etc). Soit en partant des numéros de téléphone, du moment que le système a un numéro de téléphone, il enregistre toutes les données correspondantes automatiquement. La NSA a donc bien sûr signé des accords avec les plus gros opérateurs de téléphonie (AT&T) pour avoir accès à toutes leurs données.

Mais Vent Stellaire ne veut pas simplement faire du super-Échelon. Le but est aussi d’explorer le deepnet : les pages ou les données sécurisées par mot de passe, certains échanges de fichiers par FTP par exemple, les communications cryptées des gouvernements, etc…

Et là ça se complique un poil. L’algorithme de cryptage utilisé aussi bien par des navigateurs web usuels, que par des États, des institutions financières, ou bien sur des terroristes, l’AES (Advanced encryption standard) est pour l’instant impossible à casser.
Sauf à utiliser la méthode dite de la « force brute » (recherche exhaustive). Pour ce faire il faut deux choses. D’abord, cela paraît évident, des ordinateurs surpuissants qui peuvent attaquer le cryptage. La NSA y travaille actuellement dans le Tennessee. Mais ensuite, pour pouvoir casser le cryptage AES il faut pouvoir stocker le maximum de données pour chaque source. Plus le nombre de messages stockés est important, plus il sera facile de repérer un schéma récurrent dans le cryptage permettant ainsi de le casser.

Mais où stocker tout cela ?

Visiblement dans l’Utah près de Salt Lake City. Le projet s’était fait un peu oublier depuis 2008, il n’a pourtant pas été abandonné, loin de là. La NSA s’est lancé dans la construction d’un complexe pharaonique. Une enquête très complète sur ce complexe vient d’être publiée par Wired. Le but est de pouvoir stocker des quantités astronomiques de données. Le complexe est conçu pour traiter des yottabits de données, en voyant large un yottabit se stocke sur une surface d’environ une main, le complexe fera une surface d’un million de m2.

La NSA se donne donc les moyens de la surveillance totale dont elle rêve. Un pas de plus vient d’être franchi dans le fichage, le flicage et la destruction de la vie privée, et ce à l’échelle planétaire. Le futur s’annonce merveilleux.

http://fr.novopress.info/110751/apres-echelon-voici-vent-stellaire/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+novopressfrance+%28%3A%3A+Novopress.info+|+Agence+de+presse+ind%C3%A9pendante%29

En ce qui concerne ACTA, le fichage généralisé :
http://www.frontnational.com/acta-halte-a-loffensive-antidemocratique-contre-le-partage-de-la-culture-sur-internet-lancement-dune-petition-par-lequipe-de-marine-le-pen/