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Article : De la haine fulgurante du destin

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La sensualité, première victime...

Ardwenn

  22/07/2023

Le drame, et c'est une tragédie, c'est qu'en fait tout ce salmigondis profane, en même temps, ET les sens, ET les instincts .
Qu'est ce qui pousse un homme vers une femme, sinon ce même instinct qui les invite tous deux à se perdre ensemble dans l'immensité d'un ciel étoilé, comme il en est ainsi depuis les débuts de l’humanité ?
Et c'est ce même instinct que nient les borborygmes transwokistes, prétendant les remplacer par des constructions mentales, généreusement inspirées par les producteurs de fantasmes.
Quant aux sens…
Peut-on imaginer quelque chose d'encore moins sensuel qu'une représentation de drag-queen ?
Peut-on imaginer une société aussi loin du plaisir sensuel qu'elle en vient à interdire, par le port du masque, le simple plaisir de respirer ?

Du provincialisme au nombrilisme

laodan

  23/07/2023

J'emprunte les phrases suivantes du texte de Pecchioli. Elles me semblent résumer parfaitement son message :

"Le voyage est terminé. Nous ne nous demandons plus si une chose est bonne ou mauvaise, bien ou mal, mais si elle est “techniquement” possible, réalisable et rentable.
...  Ou plutôt, la fin, c'est l'hybridation avec l'artificiel, la machine, le produit technique.
... Nous vivons une transition décisive où la modernité va perdre son masque et dévoiler son visage. "

Tout descriptif supplementaire me semble superflu.
___________

Le fait est que l'affirmation du dépassement de l'homme par la machine, que Pecchioli nous présente comme conclusion de l'aventure humaine, est une conclusion issue de la rationalité de la Modernité Occidentale elle-même.

Le fait est que le dépassement, de l'évolution biologique par l'évolution sociétale, est contredit par "les principes premiers de la vie" ("the first principles of life"). L'évolution culturelle et sociétale dérivent en effet de l'évolution biologique. Cela veut dire que tout ce qui va à l'encontre de l'évolution biologique fini par etre anéanti.  Le dépassement de l'homme par la machine n'est rien d'autre que l'aboutissement du mythe scientiste qui veut que la science a reponse à toutes les questions possibles. Nous savons tous comment le virus Covid-19 a cassé les dents à ce mythe

Je pense personellement que l'affirmation "le voyage de l'espece humaine est terminé" est un signe fort du provincialisme Occidental.

En tant qu'Occidental je préfere baigner dans l'optimisme  des "nations-non-Occidentales". Pour moi cela signifie baigner dans l 'esthétique, de la compréhension, du pourquoi et comment l'Occident a emprunté le chemin de son propre suicide. Une reponse coherente à cette question suggère en effet que les "nations-non-Occidentales", qui representent 85% de la population mondiale, ont encore une chance d'échapper au piege de la Modernité Occidentale.

Suis-je le seul Occidental  à penser, que le futur de 85% de la population mondiale, est plus important pour l'esprit de la vie sur terre que le nombrilisme Occidental ?

Parménide, Héraclite, .... , Finkielkraut

jc

  23/07/2023

Roberto Pecchioli : "Vexé de ne pas être créateur de lui-même, l'homme décrète la victoire d'Héraclite : tout coule, panta rei, l'eau du fleuve n'est jamais la même.".

"Vexé de ne pas être créateur de lui-même", c'est pour moi équivalent à "Vexé de ne pas être auto-immanent, c'est-à-dire immanent selon l'acceptation usuelle".

René Thom, mon gourou, aimait provoquer. Il l'a fait en 1985, en français, lors d'un congrès organisé au musée Salvador Dali de Figueras sur le thème du hasard ("Proceso al hazar") où les langues officielles étaient l'espagnol et l'anglais : https://www.youtube.com/watch?v=BXxKQVQFnRo . Le titre de son exposé : "Determinismo y innovationnes".

Les onze premières minutes sont consacrées à commenter un tableau à deux colonnes. Dans la première se trouvent : +, Parménide, Unité, Simplicité, Ordre, Déterminisme, Cosmos ; dans la seconde : -, Héraclite, Multiplicité, Complexité, Désordre, Hasard, Chaos. Thom y explique pourquoi il est passé de la colonne "Changement" (une catastrophe thomienne est une rupture phénoménologique, donc un changement brutal) à la colonne Permanence" : "Je me suis finalement retrouvé du côté de Parménide (lapsus de Thom à 7'30 qui parle d'Héraclite). Je pense que la théorie des catastrophes est fondamentalement une théorie qui vise à la restitution de la permanence à travers un changement phénoménologique apparent.".

Roberto Pecchioli : "Au commencement était le Logos, le Verbe, la raison illuminée par la transcendance qui vainc le Chaos.".

Thom fait remarquer à 6'20 : "Héraclite a mentionné abondamment le logos, c'est-à-dire un principe de stabilité des choses.". Et, à 11'20, il place résolument la transcendance dans la colonne "Héraclite" et l'immanence dans la colonne "Parménide".

Remarque. Thom est parfois présenté -de façon pas toujours désintéressée- comme le père de la théorie du chaos. Son exposé à Figueras met donc les choses au point. Ceci dit il est vrai qu'il s'est beaucoup intéressé à cette théorie avec  -entre autres- le mathématicien américain Stephen Smale et son collègue physicien de l'IHES David Ruelle. Et il conçoit le développement embryologique comme une marche au chaos, c'est-à-dire comme une succession de déblocages de degrés de liberté, illustrant son propos par le pour moi dorénavant fascinant "Boléro de Ravel" chorégraphié par Maurice Béjart : https://www.youtube.com/watch?v=wkfXZSYzUxA

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Alain Finkielkraut :  “Nous ne disposons plus aujourd’hui d’une philosophie de l’histoire pour accueilli les événements, les ranger et les ordonner. Le temps de l’hégéliano-marxisme est derrière nous. Il est donc nécessaire, inévitable de mettre la pensée à l’épreuve de l’événement et la tâche que je m’assigne, ce n’est plus la grande tâche métaphysique de répondre à la question ‘Qu’est-ce que ?' mais de répondre à la question ‘Qu’est-ce qu’il se passe ?’... ».