Alex Kara
20/04/2019
“Ils sont loin d’imaginer d’avoir affaire à l’antéchrist et qu’il n’est pas de victoire collective contre lui. La lutte contre l’antéchrist est individuelle, chacun est mis en face de sa responsabilité, c’est de l’ordre du libre-arbitre. L’individualisme est une vertu purement chrétienne.”
Merci pour ces phrases vraies et aux conséquences absolument dramatiques.
Je pense que désormais tout le monde attend la composante “catholique” des forces armées françaises au tournant.
Un officier ne peut pas être ignorant des facteurs techniques (surtout du feu, sans vouloir faire de jeu de mots) et s'il se veut catholique, il n'a pas pu rester sans s'informer sur cet événement, sans chercher à le comprendre, tout en gardant à l'esprit que le Mal trompe et dissimule.
Si l'on se base sur l'expert Mouton, nous devons conclure qu'une charpente comme celle de Notre-Dame de Paris n'a pas pu brûler accidentellement. Par conséquence, il ne sera pas possible pour ces militaires de dire “je ne savais pas”.
Ce qui suit est facile à écrire, j'en suis conscient, mais le jugement que l'on fera sera lui aussi très facile à faire.
Si ces hommes sont fidèles à leur foi catholique, ils ne devraient pas obéir à un pouvoir qui a attaqué directement leur Eglise. S'ils obéissent tout de même et pire, s'ils agissent contre ceux qui eux auront eu le courage de révolter, cela voudra dire que toutes leurs histoires de religion, c'était du cinéma.
Les Français dans la grande majorité ne vont plus à l'Eglise : si ce qui reste de la religion catholique française ne réagit pas, elle disparaîtra dans la dérision voire l'infamie, sans personne pour la regretter puisqu'il s'avère qu'elle était déjà morte
Tout le monde regarde, et jugera sur les faits.
Francois Cottet
20/04/2019
bonjour
"si dieu le père n'est pas alors tout est permis" telle était la pensée de Dostoievski.
Effectivement si le père est evincé par le fils alors la théologie tombe sur l'hérésie ( selon de dogme catholique) marcioniste. Je dis bien Marcion et non Macron.
Ainsi, selon Marcion, le dieu du passé, de l'ancien testamen est un dieu vindicatif, jaloux et légaliste, jesus quant à lui appporte la bonne nouvelle; il s'agit du bon dieu, le dieu de la compassion.
Il s'agit de résoudre le probleme ardu de la théodicee: de l'origine du mal que l'être humain percoit. Cette difficulté spirituelle fut résolue de façon radicale par les gnostiques en excluant le tiers: il existe un mauvais dieu créateur et un bon dieu spirituel.
En résumé: pour un gnostique la matière crée est totalement mauvaise, l'esprit est tout bon.
Cela peut se retrouver dans la tentation spirituelle de Platon qui l'a surmonté mais se retrouve chez Plotin, Philon, Spinoza et chez Hegel et cehez les existentialistes athés
Je crois qu'il s'agit non pas de l'humanisme mais plutôt de l'anti-humanisme N'est ce pas?
L'être humain se retrouve responsable de tout ce qu'il lui arrive, il est livré à lui même sans qu'aucune aide extérieure ne puisse advenir. La grâce n'est pas, le corps n'existe quant tant que machine mauvaise qu'il convient de brimer et de remplacer si une pièce n'obéit pas à la volonté de l'égo. L'esprit est totalement détaché de corps, l'esprit est personnel totalement individuel. Il n'existe pas d'esprit saint provenant du père, tout provient du fils. Il s'agit d'une rhétorique abhérante en fait.
Cela peut se concevoir dans le cadre d'une secte de type bouddhiste petit véhicule mais cela ne fonctionne pas dans un cadre catholique.
Elitiste antéchrist et antijesus en fait donc nihiliste n'est ce pas?
jc
20/04/2019
Je suis à peu près 100% d'accord avec tout ce billet. Seuls le troisième paragraphe et la fin de l'avant dernier me posent problème:
- "L’humanisme, c’est l’homme promu alpha et oméga, responsable d’établir par lui-même ici sur terre un paradis. Dès lors qu’on cesse de croire que le paradis est en soi par la connaissance de l’Esprit, on s’embarque dans le toboggan totalitaire. Ceux qui perdent de vue cette vérité continueront d’œuvrer politiquement pour instaurer la paix dans ce monde, ce qui est justement infaisable. C’est une quadrature. La résoudre nécessite d’employer la force, la violence, parfaitement excusable pour certains car la fin (terre pacifiée) justifie les moyens (coercition). Tous les despotes ont le bien de l’humanité en tête ou en bouche."
- "La lutte contre l’antéchrist est individuelle, chacun est mis en face de sa responsabilité, c’est de l’ordre du libre-arbitre. L’individualisme est une vertu purement chrétienne."
Le titre et la toute fin de l'article me laissent penser que l'auteur du billet est chrétien -et plus précisément catholique-. (Contrairement à son habitude PhG n'a pas mis de chapeau de présentation au billet…).
Le début de phrase "Dès lors qu’on cesse de croire que le paradis est en soi par la connaissance de l’Esprit" m'est ambigu: connaissance bottom-up ou top-down? L'homme contient-il ou non en lui-même son propre principe (immanence ou transcendance de l'Esprit)?
Il me semble que pour René Thom -des idées duquel j'essaye de faire la promotion sur ce site- la réponse est, dans une certaine mesure: oui. Deux citations thomiennes pour argumenter ça, la deuxième encore plus métaphysique que la première:
-: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés."; (SSM, 2ème ed., Conclusion)
-: "Peut-être que Dieu n'existera pleinement qu'une fois Sa Création achevée: "Premier selon l'Être, dernier selon la génération." (ES p.216)
(Mon "dans une certaine mesure" renvoyant à ma croyance -ma foi- en l'adéquation¹ entre la mathématique sous-jacente -celle de la théorie thomienne des catastrophes- et la réalité.)
Comment accéder à la connaissance de l'Esprit? Par les mathématiques². (Pas plus tard qu'hier j'ai été assez remué par la profondeur de vues sur les mathématiques de la philosophe -non mathématicienne- Simone Weil³ -et ravi qu'il s'agisse d'une femme, cf. ci-dessous-.)
La fin de l'article suggère que la chrétienté est la seule à être en bonne position pour terrasser la contre-civilisisation représentée en France par "notre" président. Pourquoi pas? Mais j'ai bien peur que la chrétienté et les deux autres grandes religions abrahamiques ne soient elles-mêmes terrassées dans l'opération si elles ne donnent pas (enfin!) à la femme le statut qui lui revient dans la société: le premier. (C'est une intuition qui m'est venue sur ce site il y a maintenant deux ans environ; elle s'est affermie à l'aide de sources aussi diverses que les métaphysiciens René Guénon, René Thom et Alexandre Grothendieck et arrive maintenant à maturité, c'est-à-dire à une profonde conviction.)
Remarque: Le troisième paragraphe -cité plus haut- suggère l'impossibilité d'un Paradis terrestre. Je suis moins pessimiste… à la condition expresse que la femme retrouve, après plusieurs millénaires de règne masculin sans partage, le statut social qui lui revient (afin que la progestérone puisse réguler la testostérone).
Nb: "Une quadrature" ça ne veut rien dire. (Résoudre la quadrature du carré⁴ est un exercice qui n'est pas nécessairement tautologique.)
¹: Adéquation qui se résume en la véracité de l'analogie "profonde" entre différenciation biologique et différentiation des fonctions. Cf. SSM, 2ème ed., p. 32.
²: Thom: "Dans beaucoup de philosophies, Dieu est géomètre. Il serait peut-être plus logique de dire que le géomètre est Dieu." ("Infini opératoire et réalité physique.")
³: https://www.laurentlafforgue.org/textes/SimoneWeilMathematique.pdf
⁴: https://fr.wikipedia.org/wiki/Quadrature_du_carr%C3%A9
Alex Kara
21/04/2019
"Mais j'ai bien peur que la chrétienté et les deux autres grandes religions abrahamiques ne soient elles-mêmes terrassées dans l'opération si elles ne donnent pas (enfin!) à la femme le statut qui lui revient dans la société: le premier."
JC je comprends votre point de vue, malheureusement en l'état la situation est beaucoup plus simple : fait-on déjà ce que l'on prêche, ou non ?
M. Benjamin Mouton a fait ce que sa conscience lui a dicté. Pour l'instant c'est le seul, le seul, qui a dit certaines choses importantes.
Si comme je le crains d'autres catholiques "dans les positions de pouvoir" ne parlent pas, à l'instar de Jacques de la Bollardière jadis ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_P%C3%A2ris_de_Bollardi%C3%A8re ) c'en est fini du catholicisme en France.
Une manière simple de dire cela c'est "vazy y a des mecs qui crament ton église et toi t'es comme un cocu, tu dis rien."
Une autre sera de dire que finalement le catholicisme relève de l'identitaire, c'est un costume. On est catholique comme d'autres sont gothiques ou gays, mais attention quand les choses deviennent sérieuses on est Valeurs-de-la-République telles qu'édictées par BFMTV.
Quand à la position de la femme dans cette imposture, c'est pour l'instant celle-là :
C'est un chouette costume, attention, ça fait vachement classe pour les mariages. Et puis c'est un super réseau, à mon mariage il y avait le général Machin.
Mais quand ça va mal, je préfère invoquer l'aide des cristaux magiques ou de l'homéopathie, les magazines on dit que ça marchait bien.
Jacques Maurice
21/04/2019
Pour vous répondre jc :
J’ai été baptisé dans l’Eglise catholique et aujourd’hui encore, avec recul, je lui garde une préférence par rapport à ses jumelles protestantes et orthodoxes. Mais en ce qui concerne la chrétienté, je rejoins complètement Kierkegaard lequel dit : « la chrétienté a aboli le christianisme ». La chrétienté de faire de la figure du Christ un objet de dogmes, d’érudition théologique, lui confère une dimension bien trop abstraite écartant le caractère vécu de la foi, d’une relation intime et personnelle avec Dieu. Autrement dit, selon moi, la foi est bien plus existentielle qu’incantatoire et liturgique. Et je me dis chrétien non au sens d’appartenance à l’Eglise mais en tant que disciple du Christ, tout simplement.
De ce fait je ne crois pas que la chrétienté et l’Eglise aient un rôle à jouer dans la crise actuelle.
Je considère que la seule condition pour que la terre devienne paradis est que chacun ressemble au Christ, que chacun atteigne sa perfection. Autant dire que je ne crois pas au paradis ici-bas. Du reste son royaume n’est pas de ce monde, c’est assez clair.
En fait l’humilité la plus élémentaire c’est reconnaître qu’on n’est en rien parfait. Partant de là, et à plus forte raison à l’échelle collective, chacun peut deviner que le politique ne sera jamais que du moindre mal. Dès qu’il cesse d’être un moindre mal, sortant de son rôle, il devient totalitaire. Une société qui cherche le bien, veut le bonheur, est une société totalitaire. Sans l’ombre d’un doute. Et qu’est-ce que la modernité sinon le millénarisme idéologique. Millénarisme au sens créer un ordre social parfait. C’est pourquoi je dis que les sociétés modernes comportent par nature, dans leur essence, un humus totalitaire.
Si vous croyez les sociétés humaines perfectibles alors vous êtes millénariste donc à l’opposé de ma pensée.
Je ne saisis pas trop votre foi en la femme. La femme a les mêmes tares que l’homme et l’homme les mêmes que la femme. En revanche je crois qu’il y a une part de féminin dans le masculin et vice versa. Que l’homme accorde trop d’intérêt à cette part de féminin en lui et il verse dans l’homosexualité ; s’il la refoule, il verse dans l’homosexualité refoulée. Je crois que l’homme accompli est celui qui devine et accepte cette part de féminité, consacrant par là sa virilité au sens le plus vrai, à savoir la force de Jésus : la force de la douceur.
Francois Cottet
21/04/2019
à lire certains comentaire, il me semble que la pensée de Valentin, gnostique fort connu au debut du christianisme a lourdement influencé les penseurs. Il s'agit de la tentation de l'esprit humain de tout vouloir expliquer. Volonté et représentation. Cette chute dans le bouddhisme a entrainé la chute des civilisations. La raison en est l'aquoibonnisme.
La chair du christ est virtuelle selon Valentin. Alors à quoi bon faire des enfants physiques, alors pourquoi s'emmerder avec ça?
jc
21/04/2019
(Il n'est pas d'usage sur ce site d'échanger entre commentateurs -et je trouve que c'est très bien ainsi, connaissant la vitesse à laquelle de tels échanges peuvent diverger de l'article qu'ils étaient censés commenter. Je le fais cependant parce ce qui est en rapport avec un thème dont je suis absolument convaincu qu'il est central pour PhG.)
JM: "Faire de la figure du Christ un objet de dogmes, d’érudition théologique, lui confère une dimension bien trop abstraite écartant le caractère vécu de la foi, d’une relation intime et personnelle avec Dieu."
Chacun vit sa foi comme il le veut/peut. Ce que j'ai lu avant hier de la philosophe Simone Weil¹ m'a convaincu instantanément et viscéralement qu'elle vivait intensément sa foi à un niveau d'élévation abstraite qui a laissé pantois un mathématicien comme Laurent Lafforgue, médaillé Fields, qui sait ce qu'abstraction veut dire.
Pour arriver au thème central de PhG, j'extrais de (¹) la citation suivante: LL: "Simone Weil parle de la brutalité de la matière qui résiste à notre propre volonté et reste à jamais insensible mais dit que cette brutalité est douceur parce qu'elle est obéissance à Dieu." (p.8)
La phrase qui résume le thème central de PhG est une citation de Daniel Rops à propos du "Balzac" de Rodin: "Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice (...)".
Depuis la lecture de (¹) j'associe dorénavant -et cette association me plaît- la rétivité de la matière à la mathématique. (Ce qui m'a fait remplacer un peu hâtivement "volonté créatrice" par "liberté créatrice" pour signifier par là que la volonté créatrice trouvait face à elle le mur de la mathématique.)
Car une autre citation de Simone Weil (p.6) -que je trouve absolument merveilleuse- m'a fait changer d'avis:
"La droite tracée à la craie, c'est ce qu'on trace à la craie en pensant à une droite. De même un acte de vertu c'est l'action que l'on accomplit en aimant Dieu. 5Le rapport est le même. On ne trace pas n'importe quelle droite… On n'accomplit pas n'importe quelle action."
"Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et le désir de procréation"?
¹: https://www.laurentlafforgue.org/textes/SimoneWeilMathematique.pdf
Francois Cottet
22/04/2019
bonjour à tous.
Comme beaucoup de Français, mon enfance fut bercée par le rituel dominical de la messe. Mes parents me trainait par habitude passer une heure le dimanche matin à user mon fond de culotte sur les bancs de l'église. Il s'agissait d'une épreuve à laquelle je ne comprenais rien. Dès l'adolescence mes parents renoncèrent à poursuivre ce cérémonial qui leur semblaient en fait superflu.
Il va s'en dire que sans éducation adaptée la religion catholique parait être complètement archaïque, dépassée, inadaptée au monde moderne dont tous les messages subluminaux font l'apologie des différents péchés. Les vertus traditionnelles sont l'objet de moqueries; pour s'en convaincre il suffit de voir sur quoi repose l'essence de la publicité actuelle.
Depuis lors, mon passage à l’Église n'était lié qu'aux cérémonies précédents les enterrements; il est d'ailleurs notable que le nombre de crémations est en forte augmentation, ce qui devrait faire réfléchir un peu le commun des mortels.
Tout ce préambule pour faire comprendre ce qui suit.
Un jour une idée simple m'est apparue: "Pourquoi tape on encore sur la religion catholique quasi défunte en France?", "pourquoi tirer sur le corbillard de catholicisme "
Oh la réponse fut longue à trouver, le chemin ardu tant la gangue de non dits ou de mal dits fut longue à percer. Beaucoup de lectures pas faciles d’accès mais aussi de réflection lentes très lentes. Parfois une petite vérité me laisser croire que j'étais arrivé à mon but mais très rapidement cela retombait comme un soufflé. Alors dépité, je recommençais à chercher. Merci à internet qui permet de trouver tous les livres rapidement: les livres fondamentaux: les Veda, les upanishads, les livres bouddhiques, les evangiles apocryptes, confusius et taoisme, les religions perses, égyptiennes.
Dire que je comprenais bien tous ces textes serait un peu présomptueux mais petit à petit les pièces s'assemblaient.
Et je lisais aussi les textes des grands philosophes: Platon m'ouvrit Augustin Avicenne et Philon, Aristote m'offrit Thomas et Averroes. Kant Hegel ne m'apprirent pas grand chose. Nieztsche et maitre Eckart m'ouvrirent le droit de penser au delà des mots, sentir les mots et qui dit sentir les mots dit voir la pensée de l'homme écrivant. Les Poutrelles que je démontais autrefois se mirent à se recontruire et je découvris l'édifice.
Cela me prit un quart de siècle pour comprendre un peu ce qu'est l'Eglise catholique. Il s'agit pour moi maintenant d'un chef d'oeuvre de la pensée humaine en tant de communauté. Cet assemblage de franciscains, de dominicains et de jésuites unis par le vicaire du Christ représente pour moi une agora stable et chaque pape essaie de redresser les excès de chaque pilier afin que chaque parole puisse s'exprimer. Mais l'Eglise n'est pas parfaite et l'apôtre Pierre a trahit le christ mais ayant reconnu ses erreurs Christ pardonna à ce disciple et lui donna les clefs.
Mais je suis un mauvais fils et je n'ai pas encore vraiment compris la dette que je dois et qu'il me faudra accomplir en allant à la messe le dimanche.
Il ne suffit pas de comprendre l'esprit de la lettre, je me faudra aussi remercier l'institution
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