GEO
30/04/2011
Wallerstein poursuit sa propre chronique du déclin des USA.
http://fbc.binghamton.edu/303fr.htm
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Lun des objectifs majeurs de la politique étrangère des Etats-Unis depuis la chute de lUnion soviétique a consisté à empêcher les pays dEurope occidentale de développer des politiques autonomes. Mais aujourdhui, cest ce que sont en train de faire les trois grandes nations que sont la Grande-Bretagne, la France et lAllemagne. Ni la ligne dure de George W. Bush ni la diplomatie plus douce de Barack Obama ne semblent pouvoir ralentir ce mouvement. Le fait que la France et la Grande-Bretagne demandent désormais à lAmérique dexercer plus activement son leadership dans la lutte contre Kadhafi et que lAllemagne dise exactement le contraire est moins important que le fait que tous les trois disent ces choses-là très haut et très fort.
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Madeleine Albright appela, dans une expression fameuse, les Etats-Unis la « nation indispensable ». Ce pays est toujours le géant de la scène internationale, mais un géant au pas lourd, ne sachant pas vraiment où il va et quel chemin prendre. Une bonne mesure du déclin des Etats-Unis est de constater jusquoù ses alliés jadis les plus proches sont prêts à défier ses souhaits et à le dire très publiquement. La mesure du déclin des Etats-Unis est de voir à quel point ce pays ne se sent pas capable de dire publiquement ce quil fait et dinsister pour dire que tout est vraiment sous contrôle. Les Etats-Unis viennent de devoir « cracher » une très grosse somme dargent pour organiser la sortie de prison dun agent de la CIA au Pakistan.
La conséquence de tout cela ? Bien plus danarchie dans le monde. Qui tirera profit de tout ceci ? A lheure actuelle, la question reste très ouverte.
Immanuel Wallerstein
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