Alain Vité
06/05/2014
En psychologie, il y a un processus assez répandu et basique, qu’on appelle la projection.
Quelqu’un vit des intentions ou des émotions ou un comportement, et il les attribue aux autres. Une inversion et une contradiction de partielles à complètes.
Exemple typique de projection : ” ! ! ! MAIS PUTAIN, T’ENERVE PAS ! ! ! ”
Le bloc BAO tient tout entier dans cet exemple.
La communication est déformée car le sujet se regarde dans un miroir déformant en étant persuadé qu’il voit l’autre.
La projection est d’abord le fait d’une obsession de son nombril, d’une tentative de rejeter ce qu’on y voit et qui ne colle pas avec ce qu’on veut croire de soi. Ca a beaucoup à voir avec la vanité, alors si en plus tout le monde regarde… C’est le fait de personnes s’imposant un modèle et refusant ce qui ne s’y conforme pas.
Plus vous refusez ce que vous voyez de vous-même, plus vous avez besoin d’un ennemi à accuser des conséquences de vos propres actes. Plus votre interlocuteur vous met face à votre contradiction, plus vous l’en accusez. Et cela peut devenir un cercle vicieux, qui vous absorbe toujours plus dans cette obsession, de plus en plus déniant le réel. Là, on entre dans le cas grave et rare, symptôme d’une pathologie.
Le plus souvent, c’est assez anodin et facile à surmonter, car bancal et ponctuel. Ca touche presque tout le monde de temps à autre, un peu comme la colère : une légère irritation n’a rien de grave, aller jusqu’à la rage meurtrière est très rare.
Le bloc BAO est un cas d’école sidérant par la profondeur, l’échelle, l’endurance et la constante augmentation de sa projection et de son déni. Une psychose multi-nationale.
Alain Vité
06/05/2014
L’exclamation “mais putain, t’énerve pas !” est une projection si elle est hurlée aux oreilles de quelqu’un qui est calme.
Si ce sont des énervés qui crient tous, ça peut être une projection aussi, mais c’est nettement moins pertinent que trouver un moyen de calmer l’atmosphère.
Par ailleurs, cette exclamation ainsi écrite en majuscule et au milieu d’une page, dans le texte, apparaît d’une grande violence. En minuscules aurait été largement assez pour le propos. Mes excuses pour cet excès - il vient d’un souvenir vécu, l’explosion de voix du type avait été spectaculaire.
Mais bon, ça va ? personne n’est sourd, pas de tympan crevé ?
Alors, bonne soirée tout le monde.
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