ashatit bayle
28/12/2010
Le texte de Philippe Grasset est excellent; il sagit, selon moi, davantage dune compréhension interne de la situation du monde que dune analyse intellectuelle, quoiquelle en prenne la forme et en serve le propos.
Je partage absolument cette vision. Point par point.
Il est exact de dire que le Système ou le monde dans lequel nous vivons seffondre de manière irrésistible. Quoique nous fassions individuellement ou collectivement ne peut que renforcer ce processus de désintégration. La situation est bien pire encore pour les élites qui doivent chaque jour prendre des décisions car ces décisions ne seront, ne pourront être, que des mauvaises décisions qui ne feront que renforcer la dynamique de leffondrement.
Pourtant, lorsque je regarde leffondrement du système et de ce fait de notre réalité (et cest poignant) il y a, me semble-t-il, une question fondamentale qui se doit dêtre posée.
Il y a quelque temps jai posté un commentaire dans lequel je posais la question de notre perception du monde et de la perception que nous avons de nous mêmes. Je me demandais dans quelle mesure la réalité du monde pouvait être directement liée à la perception que nous en avons, et plus encore dans quelle mesure la modification de la perception que nous avons de nous mêmes ne serait pas la base dun changement concret du monde. La réalité que nous percevons nest certainement pas la totalité du monde. Elle est en partie la projection dun ensemble de mécanismes qui sévertuent à se présenter comme objectifs et de ce fait indiscutables. On pourrait même dire que la réalité du monde sévertue à être exactement ce que nous croyons ou voulons quelle soit.
Je considère que le monde daujourdhui, ou le Système (pour utiliser la terminologie du moment), ne sont que la projection de notre conscience ou de ce que notre conscience peut appréhender de la réalité du monde. Si notre conscience ou notre perception du monde demeurait identique à ce quelle est aujourdhui, il est évident que le monde demeurerait tel quel jusquà sa nécessaire destruction finale. Je considère quil y a corrélation entre la vie que nous menons, le monde dans lequel nous vivons et la perception intime et profonde que nous avons de nous mêmes. Plus vaste ou plus haut est notre niveau de perception et plus large et plus haute est la réalité concrète dans laquelle nous évoluons.
Il est parfaitement exact que la raison nest pas un instrument de connaissance. Il est un instrument dorganisation. Il existe des plans de conscience qui sont supérieurs à la raison et lintuition en est un. Il existe aussi des plans de conscience qui sont supérieurs à celui de lintuition. Passer du domaine de la raison (domaine de lorganisation matérielle du monde) au domaine de lintuition (domaine de la connaissance directe) représente un changement de perception absolument radical.
Cest ainsi, que la question que je me pose ne concerne pas les aléas de notre système dorganisation collective (cet aspect du problème est en grande partie résolu ou en cours de solution par effondrement) mais concerne notre capacité à changer de perception de façon radicale. On pourrait supposer que lacharnement et la capacité du Système à détruire tout ce quil touche et à ne rien laisser de côté qui ne soit finalement corrompu, nest que laiguillon indispensable pour pousser irrésistiblement lhumain, ou sa conscience, ou sa perception à faire un saut qualitatif pour enfin VOIR, tel un visionnaire, dans un acte créateur, afin de la manifester, la Réalité du monde. Cette réalité sera évidemment tout autre que ce système de mort que nous appelons civilisation. Cest pourquoi, il nest plus question daméliorations ou darrangements. Il faut vivre selon dautres critères, sur dautres bases, à laide dautres instruments.
Je pense que la capacité de changement ou la clef du prochain pas se trouve ancrée au sein même de lhomme. Mais il semblerait que selon léconomie supérieure du monde, ou a cause de certaines spécificités de lhomme dans son processus ascendant, quil soit encore nécessaire que tout faillisse afin que nous fussions contraints par la force des circonstances à faire le prochain pas. Ce changement est essentiellement un changement de conscience et il se concrétise au niveau individuel.
Ce quil y a de plus radical, de plus irrésistible, cest de changer de regard.
laurent juillard
29/12/2010
“Ce quil y a de plus radical, de plus irrésistible, cest de changer de regard.” Merci a ashatit de nous rappeler si clairement cette aphorisme que notre raison a tant de mal a apprehender et donc tant de facilite a l’oublier. Et merci a Philippe dont le travail quotidien m’aide, meme inconsciemment, a changer ce regard sur notre monde et donc a participer plus consciemment au changement de monde.
Jean-Paul Baquiast
30/12/2010
Ce petit message pour vous dire que j’ai bien reçu cet article très important de Philippe Grasset. Mais il me faut quelques jours pour essayer d’y répondre, surtout dans la perspective qui si je comprends bien est la vôtre à tous, changer de regard. A bientôt
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