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Article : DIALOGUES-23 : angoisse constructive

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l'angoisse du monde ou une faille dans la carapace mentale

ashatit bayle

  17/02/2011

Le mental de l’homme fonctionne de manière linéaire. Il ne peut rien sortir d’autre de lui que ce qu’il contienne déjà.

Face aux événements du monde se déroulant à un rythme accéléré, ou une crise chasse l’autre, ou personne ne sait d’où surgira la suivante, ou les problèmes structurels, identifiés depuis longtemps, restent sans solution et même sans commencement de solution, on peut, on devrait être pour le moins inquiet et pour les plus sensibles angoissé.

Il est possible de considérer différentes perspectives à la crise du monde.

La perspective la plus répandue est, qu’après tout, une solution ou une série de solution sera trouvée. La science fera ce que l’on attend d’elle. C’est l’idée la plus commune, car elle correspond le mieux au cadre psychologique de la société moderne. Vient ensuite le credo de la solidité de nos institutions, la grandeur de la démocratie, la liberté d’expression, internet, etc. Enfin, la confiance en la raison humaine. Ce qui revient à dire, tout va très bien Madame la Marquise.

L’autre face de ce credo, sa face négative si l’on peut dire, est que si rien, dans cette étroite perspective, ne se passe c’est la catastrophe, la tragédie, le drame. Guerres civiles, catastrophes naturelles, famines, dictatures. C’est le retour de la barbarie, le retour aux âges sombres. Bien sûr le pire, car c’est le règne de la peur.

Hors de ce paradis ou de son enfer attitré il n’y a rien, le vide, une béance. C’est ici que l’angoisse surgit, et pourtant c’est ici que c’est intéressant.

L’intuition de Philippe Grasset de la métahistoire, d’une période eschatologique et maestrienne est selon moi très pertinente. Cela implique qu’il y a d’autres forces à l’œuvre, qu’il y a une autre(s) dimension(s)  à la dimension mentale qui est la nôtre. Elle s’ouvre à un inconnu créatif. C’est une faille, une brisure dans la linéarité mentale. Et c’est fondamental.

Car il y a, selon moi, une autre alternative aux deux précédentes déjà cités. Celle que l’humanité traverse un processus puissant et irrésistible d’évolution accélérée et que la catastrophe ne sera pas nécessairement celle qu’on attend (à part pour ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas sortir de leurs convictions catastrophiques) mais qu’au contraire des qualités nouvelles et donc des capacités nouvelles vont émerger.

Et si la crise n’était que la crise de la raison humaine, de la conscience mentale et de ce fait de la civilisation ou du système qu’elles ont bàti…

C’est pourquoi je pense que dans la situation actuelle la meilleure attitude, et aussi la plus sûre, est d’observer avec acuité les mouvements en marche et de chercher à s’ouvrir à des dimensions nouvelles de l’être. L’intuition haute en est une.

Ashatit