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Article : Dissonances tactiques

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Métahistoire

jc

  13/11/2023

Je suis étonné par ce qu'écrit PhG :

"Nous sommes dans une époque métahistorique sans stratégie.".

J'aurais en effet attendu de la part de PhG : "Nous sommes dans une époque métahistorique dont la stratégie nous dépasse."

Je ressors encore une fois à ce propos l'une de mes citations thomiennes préférées (qu'on lira ici en remplaçant évolution par métahistoire) :

"Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme [des espèces, c'est moi qui rajoute] et des sociétés." ;

augmentée de celles qui suivent :

"Il ne m'est pas évident qu'en dernière analyse on ne puisse identifier les comportements dynamiques de la nature inanimée avec des comportements intentionnels ou psychiques d'entités convenablement définies"

"(...) je suis convaincu qu'il y a, en effet, place en science pour une sorte d'analyse dynamique qui soit parfaitement indépendante de la nature des substrats ; qu'on ait affaire à un objet matériel ou à un objet idéel, on peut raisonnablement s'attendre à ce qu'ils aient des comportements, dans certaines circonstances, parfaitement isomorphes."

Pour moi ce qui est important -bipolarité oblige!- en cette période conflictuelle c'est la catastrophe de don et de contre-don*, car elle me parait absolument nécessaire à l'équilibre (dynamique) du système considéré ici (à savoir la société humaine).

* ou de prédation et de contre-prédation puisque, c'est bien connu, la vie s'entre-dévore.

Thom au psychopathologue Benoït Virole :

"La typologie des catastrophes élémentaires peut être utile au début, mais il ne faudrait pas s'y attacher rigidement. Après tout l'échange commercial don + contre-don est socialement assez fondamental, mais il n'existe aucune singularité de codimension < 4 qui le réalise ... Il faut garder l'esprit libre de tout dogmatisme, même mathématique ..."  (Les ... sont de Thom)

Thom encore, pour finir :

- "L'idée qu'une suite de transformations stables de notre espace-temps peut être dirigée, programmée, par un centre organisateur qui est une structure algébrique extérieure à l'espace-temps lui-même, pourra sembler d’une abstraction difficile à admettre. L'essentiel, comme toujours, est de n'y voir qu'un langage destiné à faciliter l'intuition de la coordination globale à tous les systèmes partiels régis dans ces transformations. Nous appliquerons ces idées en Biologie et au langage courant."

- "Les échecs du déterminisme ne sont que les échecs de notre imagination."

 

Pour JC

Philippe Grasset

  13/11/2023

D'accord, j'aurais pu écrire:

"Nous sommes dans une époque métahistorique, sans stratégie humaine" ; ou bien mieux,



J'aurais dû écrire:

"Nous sommes dans une époque métahistorique, DONC sans stratégie humaine"



Pardonnez au fou errant, qui écrit plus vite que son ombre et qui jongle avec le "cela va de soi" pour se faciliter la vie. 

@ PhG : cela va de soi

jc

  16/11/2023

PhG : "Pardonnez au fou errant, qui écrit plus vite que son ombre et qui jongle avec le "cela va de soi" pour se faciliter la vie.".

Ce qui va de soi pour vous ne va pas nécessairement de soi pour moi.

Ce qui nous sépare ou nous rassemble -ma position n'est pas encore fixée- concerne le rôle de la matière. Ce qui est clair pour Guénon (la Matière c'est le Mal) ne l'est pas nécessairement pour vous (on s'en aperçoit dans la conclusion du tome II de "La Grâce de l'Histoire" qui laisse entendre que l'on découvrira votre position dans le tome III), et ne l'est certainement pas pour moi.

Sans passer complètement du coq à l'âne, je m'intéresse actuellement à la pensée de Lacan. Ne parlant pas du tout le lacanien j'ai été heureux de trouver un site résumant de façon intelligible l'indispensable à savoir sur le nœud borroméen en seulement quatre minutes (temps de lecture indiqué sur le site…) : https://nospensees.fr/le-noeud-borromeen-en-psychanalyse/ .

Un mot m'a accroché : inconnaissance. Où ? Dans la phrase suivante :

" Le réel. Il s’agit de ce qui ne peut pas être représenté par des images ou par le langage, c’est-à-dire l’impensable, l’inconnaissable. Il se différencie de la réalité dans laquelle nous retrouvons la manière dont nous comprenons le monde et qui s’inscrit dans un registre symbolique et imaginaire ; le réel, lui, manque de sens."

Je ne suis pas d'accord avec la chute ("le réel lui, manque de sens"). Pour moi le réel a un sens qui est le bon sens ; et ce dont manquent cruellement "nos" élites c'est justement de ce bon sens-là.

Des gardiens de l'intelligible, des gens qui, comme vous, savent différencier une narrative d'une vérité de situation, c'est ça qu'il nous faut dans cette étrange époque.