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Nicolas Bonal confond peut être Don Pernety et Corneille de Pauw.
C'est ce dernier qui critiquait les américains en des termes outranciers. Mais nous ne sommes pas expert et n'avons passé que dix minutes sur Gallica pour recouper l'information qui nous était donné.


On m'avait donné une grande idée de l'ouvrage de Mr. de P. qui a pour titre:  recherches philosophiques sur les américains. Je me le procurai.  Je le lus une première fois avec précipitation j'y trouvai bien des recherches, beaucoup de réflexions très sensées, mais aussi beaucoup d'assertions très hazardées, pour ne rien dire de plus, avancées en même temps avec un ton affirmatif, un style vif, & une confiance qui devoient en imposer aux lecteurs peu au fait des matieres qu'il traite.


La dissertation de Dom pernety comprend trois chapitres :

I   Du sol de l'Amérique
II  Des qualités Physiques des Américains
III Des qualités du coeur et de l'esprit des Américains


Pour appuyer cette hypothèse Mr de P. nous les représente comme des hommes dont les facultés font encore tellement engourdies qu'on  n'a pu jusqu'à présent, les développer pour en faire des hommes. Si nous en croyons cependant ceux qui ont vécu longtemps avec eux, ils ne manquent pas d'esprit, & il n'a besoin que de culture. Ils raisonnent fort bien, & ne font rien qu'ils n'y ayent mûrement pensé. Ils consultent toujours entr'eux avant que d'entreprendre quoique ce soir, prennent l'avis des anciens, auquel ils déferent beaucoup, à cause de leur expérience.
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ils ont naturellement du penchant pour la gravité, ce qui les rend très circonspects dans leurs paroles & dns leurs actions.
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Curieux article qui permet une confusion entre Indiens des Amériques et colons anglais. Pernety n'avait aucune idée de la cause de la forme d'asthénie qui rendait, aux Indiens d'Amérique centrale et du sud, très difficile l'autonomie (asthénie attribuée par certains à l'oppression Inca telle qu'elle est popularisée par Mel Gibson dans Apocalipto, mais c'est un autre débat). C'est la raison pour laquelle furent crées les réductions qui organisaient collectivement la vie. Quand aux spectacles et à l'apprentissage de la musique aux Indiens (qui ont composé de la musique baroque de bonne facture), il correspond à une forme d'acculturation du catholicisme qui utilise le caractère sacré de la musique dans l'animisme des Indiens pour y substituer le catholicisme. Qu'un prêtre mondain comme Pernety n'y comprenne rien ne peut surpendre, il est plus que d'autres représentatif du pourrissement des élites française aux XVIIIe siècle et l'idée de mission lui était totalement étrangère.