CdC
03/06/2008
et même chose, l’appauvrissement de la diversité, qui n’est rien d’autre qu’une simplification extrême du vivant et donc sa précarisation et de façon ultime sa disparition à la plus petite variation des constantes de son milieu, et le changement climatique.
La révolution Verte s’est accompagnée de la mécanisation de l’agriculture et d’emploi d’intrants chimiques utilisant tous deux le pétrole, de destruction de forêts (déficit de résorption du CO2, perte de la diversité végétale) de sélection d’espèces en particulier céréalières utilisées à une échelle gigantesque et monomorphe, lesquelles ayant les tiges raccourcies ne fournissent pas la paille nécessaire aux animaux et pas de substrat suffisant aux bactéries et moisissures du sol.. etc
les élevages intensifs ont alors eu recours à des céréales comme le maïs détourné de sa destination première, l’alimentation humaine, ce qui a généré encore une fois dans une boucle de rétroaction positive un appauvrissement des sols , une consommation excessive des eaux des nappes phréatiques etc..
pour aboutir à une anomalie majeure, transformer les vaches paisibles ruminants en carnivores..
L’autre anomalie pas moins “majeure” a consisté à répandre dans la nature des espèces qui mixe aléatoirement des gènes d’origine animale et d’origine végétale ( les OGM en champ) pour traiter la faim induite dans le monde.
...
Le capitalisme est destructeur de tous les modes de production et de vie différents , et maintenant de toute vie?
Thierry
03/06/2008
Bonjour Dedefensa,
On ne saurait mieux dire…
“Notre monde est au coeur d’une civilisation dont l’effet avéré, mécanique et inéluctable, est la destruction de la beauté du monde” - on pourrait également y ajouter celle de l’humain lui-même d’ailleurs - “le saccage de la mesure, des équilibres, des architectures sublimes.”
Au delà du système en tant qu’édifice, s’il restait une dernière chance d’éviter la catastrophe, celà entraînerait surtout la remise en question de tout les concepts et notions qui ont fait le modernisme, “valeurs” dites des lumières, humanisme, liberté, démocratie,etc…
Sans oublier la superstition du “rationnel” en tant que définition de l’intelligence humaine.
Celà reviendrait carrément à douter de la notion même de progrès!
Comment voulez-vous que des prêtres apostasient leur propre religion, base de leur vision du monde et dans laquelle ils ont leur seul fond de commerce…
Il me souvient avoir ressenti la même chose il y a quelques années devant ce que l’on pourrait appeler “le syndrôme du Monde Diplomatique” (pourquoi s’interdire le plaisir d’être pédant?)
Je m’explique: le Monde Diplo est un excellent journal, ses dossiers sont fouillés, c’est un des seuls en France, en dehors du “Canard Enchaîné”, à mériter d’être lu.
Mais quand on a fini de le faire, on a le choix entre se tirer une balle et sauter par la fenêtre!
Car les seules issues proposées aux scandales et catastrophes annoncées, c’est en substance “que les peuples prennent conscience de leur pouvoir et s’organisent pour résister à l’injustice, que les politiques se montrent dignes des responsabilités qui leur ont été confiées, que les industriels aillent contre les règles économiques par respect des valeurs humaines, et enfin que les financiers se limitent d’eux-même dans leurs abus et leurs dérives”.
Evidemment, si l’on compte là-dessus, il ne reste guère d’espoir!
Mais c’est un syndrôme tout à fait caractéristique
des esprits rationnellement intelligents, brillants même, qui composent nos élites, mais à qui il manque une dimension : la capacité de tout remettre en question et de “sortir du cadre”.
La grande erreur qui est la nôtre est de nous imaginer encore et toujours que ces “élites” d’experts et de spécialistes puissent avoir la moindre capacité de servir à quelque chose d’autre que de tourner en rond dans ce labyrinthe qu’ils nous ont bâti et dans lequel ils se sont enfermé. Même s’il avaient le pouvoir d’y trouver une issue, il la refuseraient, puisqu’elle ne serait pas “acceptable” ni “moderne”.
L’ironie de la chose, c’est que nous voilà revenu au temps de Molière, quand il fustigeait les “Docteurs” en médecine; mais c’était moins la médecine en elle-même qu’il critiquait, que les “experts” figés et bornés qu’ils étaient devenus.
“Vous préférez mourir dans les règles, ou guérir hors des règles?”
On pourrait aujourd’hui le pasticher ainsi : vous préférez que ce monde s’effondre dans les normes du système et de nos sciences, ou que l’on trouve une issue hors de ces normes et de l’illusion du “progrès”?
Cordialement Thierry
Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier