zoulikha chergui
19/08/2015
avant que de lire que vous avez décidé de changer DDF, je m’interrogeais sur l’opportunité de réagir aux deux derniers articles: celui sur la “tradition” et celui relatif aux annonces eschatologiques d’un septembre 2015 à venir et donc de la constatation de l’entrée dans la crise haute..
Alors en attendant le changement annoncé je me décide à partager le fruit de mes réflexions sur ces deux articles.
La “crise”( terme lieu commun commode qui permet d’englober les convulsions du siècle passé et celui qui s’est ouvert il y a quinze ans) n’est , à mon sens ni plus “haute” ni plus “basse” que celles sur les quels déminents écrivains des siècles précédents se sont penchés avec le même sentiment de solitude (que vous soulignez d’ailleurs si bien en la personne de J. De Maistre) que celui qui étreint les sentinelles du temps présents, dont vous êtes.
Je citerai Thomas MANN qui pose, à la veille de la première guerre mondiale, les termes du débat du déclin de l’Occident, débat qui est l’essence même de celui qui nous agite ,et qu’il fait porter par Naphta et Settembrini; la Montagne Magique , lieu symbole que Castorp gravit avec un corps sain, venant rendre visite à son cousin malade et qui restera 7 ans, contaminé qu’il est dès son entrée dans le monde huppé et “malade” du sanatorium.
Dans le même temps Proust, homme malade, s’il en est écrit un roman de même facture qu’il intitule de façon si éminemment prophétique “à la recherche du temps perdu” sans le moindre intérêt aux autres, préoccupé pour l’essentiel de retenir dans un style inégalé ce monde qui s’écroule dans les plaisirs vains des salons qui n’entendent pas le son du canon.
Deux guerres impitoyables, ne sont pas venues à bout du “système” et ont laissé sans vainqueur ni vaincu les débatteurs prophétiques, Proust et Mann sont toujours là le talent en moins comme ces hobereaux aux costumes élimés qui poursuivent une conversation dans une chaumière sans confort avec la même insolence que s’ils étaient dans leurs salons lambrissés.
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Il semblerait que le système soit “auto-immune”, devenu un zombie persuadés de son pouvoir infini , qui bien que mort depuis longtemps (comme il sied à un zombie), se porte comme un charme et répète à l’infini , les fautes et erreurs du passé, n’ayant rien appris dans l’au delà faute d’y avoir pénétré se refusant la délivrance de la mort et l’accès à la connaissance de son destin..
Je reviendrai encore sur la filmographie hollywodienne qui explique bien des travers de la société qu’elle filme si complaisamment; il s’agit des films tel le “retour vers le futur” qui pose l’obsession de reprendre le moment avant lévénement fatal dans le passé pour empêcher qu’il ne se produise, lequel arrive quoique le héros s’ingénie à faire (sauf à la fin bien sûr car il ne faut pas désespérer le cave qui regarde , il pourrait se rebiffer en sortant de la séance).
il ne fait aucun doute que septembre 2015, comme les mois qui suivront nous apporteront leur lot d’horreurs et d’espoirs, de douches froides et d’angoisse, car les temps sont mauvais.
Je ne me hasarderai pas à donner foi à un Gérald Celente, mais pour l’avoir lu et entendu quelquefois, l’individu a, sur la durée ,un meilleur jugement que la plus part des experts patentés et mondialement célébrés.Il a été un des premiers à évoquer (à partir de 2010 si mes souvenirs sont bons) de grandes turbulences dans les pays de l’Est , il ne s’est pas trompé de sphère sinon de pays (il voyait la Hongrie, ce fut lUkraine).
Quant aux prémisses d’une III ème guerre mondiale, je dirai qu’elle est déjà là pour un certain nombre de peuples, et depuis un moment; mais feriez vous (bien contre votre gré) de l’européocentrisme en ne considérant qu’il n’y a de guerre mondiale que si Paris est occupé et Londres bombardée?
Les maliens, syriens, irakiens, yémenites,libanais, kurdes, ukrainiens, afghans, tunisiens, grecs (eh oui eux aussi vivent une guerre)qui font face aux bombes, meurtres, déplacement de populations, ça ne suffit pas pour faire une guerre mondiale? Sachant que le tout est mené par les “Etats profonds” ces puissances zombies, dont il est question ci-dessus ?
Par ailleurs et pour la beauté du débat, il est sans doute possible que l’extension du domaine de la guerre soit pour des temps proches car comment comprendre que , selon J24news, 340 rabbins auraient écrit au congrès pour appuyer l’accord nucléaire avec l’Iran? Ne serait-ce pas la crainte d’une situation incontrôlable en cas de rejet? n’entendent -ils pas d’autres rabbins se réjouir de l’imminence de la guerre nucléaire (pour septembre d’ailleurs, coincidence, cas fortuit?) accoucheuse du Messie qui ne saurait tarder , pour les sortir d’une impasse où l’irredentisme des colons les ont conduit. voila pour la crise haute.
J’avais réagi vivement il y a quelques jours sur votre site aux propos de Regis Debray quant à la conscience soudaine qu’il a eu de l’imbécillité d’une position mortifère à l’égard de l’Iran.
Il découvrait les vertus du chiisme comme Monsieur Jourdain la prose. Le monde bouge, ce que j’ai constaté une fois encore :
J’ai eu le plaisir d’entendre un certain ONFRAY athéiste proclamé et idole des bien- pensants de “riposte laïque” à Libération (l’une pour son athéisme proclamé, l’autre pour sa profession de foi de philosophe de gauche), revenir à une analyse sérieuse sur le délitement de l’Occident, la perte de toute référence aux racines (au sens le plus noble) des populations, obsédées par l’instantanéité de leur existence,et regretter que la continuité entre les êtres par l’apprentissage des mots, la liaison avec le passé et la projection du monde à venir soient considérés comme pensées “nauséabondes” pouvant vous conduire au bûcher des “complotistes” par .. il n’a pas osé les nommer mais bon, il est des mots qu’il est inutile de prononcer tant ils résonnent dans votre tête par association ...
Il constate les ruptures entre ces trois fondamentaux qui nous constituent: hier aujourd’hui et demain.Mais tout en le déplorant, il nous invite à rester sur le Titanic, à attendre la fin, une coupe de champagne à la main.
Peut être qu’il finira par entrevoir d’autres finalités à notre destin que son athéisme encore bien enraciné l’empêche d’envisager.
Un certain homme religieux avait eu débat avec un athée: les termes étaient les suivants: pensez vous qu’il n’y a rien après la mort?
L’ athée répond non rien; vous considérez donc bien que la vie peut être une somme de souffrances? oui répond l’athée. Pourquoi donc vous accrochez vous tant à la vie, si la mort vous délivre de la souffrance? Pas de réponse: il était sur le Titanic, un verre de champagne à la main, il attendait le canot de sauvetage car il était sur le pont des riches. Cette réflexion répond à l’article sur la tradition
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