Alex Kara
16/04/2019
(le titre reprend le slogan "police partout, justice nulle part")
On touche ici quelque chose qui est l'essence même de notre époque, à savoir le détournement du symbole pour des significations à court terme. C'estle règne suprême des Myhtologies de Roland Barthes ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Mythologies_(recueil) )
Les commentaires télévisuels navrants de stupidité tout au long de l'événement disent bien ce qu'est devenu cette course au symbolisme fourre-tout, ce qui à la fin devient de l'ordre de l'irrationnel puisque finalement il n'y a besoin d'aucune preuve lorsqu'on fait des rapprochements hâtifs (l'incendie c'était à la fois les Gilets Jaunes, la crise de la Chrétienté, le péril islamiste etc etc).
C'est bien là le drame du complotisme à la petite semaine. En contraste, l'analyse du 11 Septembre part d'abord de la stricte observation (entre autres choses : la police aérienne clouée au sol, les grattes-ciel WTC2, WTC1, WTC7) pour en tirer des conclusions qui rendaient la version "officielle" caduque.
De même la spiritualité se fonde sur l'expérience du monde et de la vie, et c'est ainsi que nous pouvons l'approcher. Partir d'un fait pour immédiatement le relier à ceux que l'on n'aime pas, c'est très exactement la même chose que d'attribuer la Grande Peste aux Juifs ou l'incendie de Rome aux Chrétiens.
Alex Kara
16/04/2019
Je parlais dans mon message précédent des commentateurs et de leurs commentaires.
Maintenant, nous vivons dans une époque où la paranoïa est de mise, grâce notamment à cette hystérisation permanente qui suscite le besoin politique de créer le buzz (attaques chimiques de la Ghouta, destruction de Palmyre etc etc). On en peut rien exclure quant à cet événement, car rien ne permet de le faire.
Peut-être est-ce là le vrai but de la chose : le doute. La publicité a en son temps crée la société de consommation, qui a tout détruit sur son passage. La politique du doute permanent donne de la vie à un peuple de démons conspirateurs (islamistes, Mossad, reptiliens, Profonds, korrigans, la liste est longue) dont le pouvoir secret est immense puisque tout naît de l'imaginaire et non des faits.
jc
16/04/2019
Commentaire à chaud(!).
Dans la tradition chinoise le feu et le ciel sont associés au yang, et l'eau et la terre au yin. Les Anciens Grecs (les pythagoriciens? les platoniciens?) ont associé le feu au tétraèdre et l'eau à l'icosaèdre.
Le tétraèdre est qualifié par les matheux d'auto-dual (il reste lui-même en échangeant ses faces et ses sommets): symbole à la fois de l'auto-destruction et de l'auto-construction, symbole du passage obligé de tout changement.
Alors que le tétraèdre est le solide de Platon le plus pointu et auto-dual, l'icosaèdre n'est pas auto-dual mais c'est le solide de Platon le moins "pointu", le plus doux au toucher, le plus proche de la sphère qui, elle, est infiniment douce à la caresse -et auto-duale?): symbole de la permanence.
J'ai toujours été frappé par l'allure trappue de la cathédrale de Paris, avec ses deux grosses tours et ses puissants arc-boutants, donnant une forte impression d'emprise sur la terre et de stabilité (mergitur peut-être, fluctuat sûrement pas). Je n'avais jamais remarqué qu'il y avait une flèche (et je me suis toujours demandé pourquoi les deux tours n'étaient pas surmontées de clochers, comme pratiquement partout ailleurs).
Il me semble -je n'y connais rien- que les églises romanes sont moins "phalliques"; Notre-Dame a été érigée à la charnière moyen-âge/Renaissance.
Le symbole de la partie céleste, masculine -la flèche qui se brise- qui s'efface devant celui de la partie terrestre, féminine, symbole qui apparaît alors dans toute sa puissance: Notre Dame. L'eau a fini par avoir raison du feu.
Remarque 1: Cf. éventuellement mon commentaire d'hier "Invisibilité et indivisibilité". écrit avant d'avoir connaissance de l'incendie.
Remarque 2 (pour matheux): Cf. le chapitre 5 -en commençant éventuellement par la fin- de http://www.entretemps.asso.fr/maths/Livre.pdf
jc
16/04/2019
Ceux qui lisent mes commentaires savent que je milite depuis un certain temps déjà pour que la femme retrouve toute sa place dans la société (et le bouquin "Le mythe de la virilité" de la philosophe Olivia Gazalé, que je viens de lire, montre ce qu'ont eu à endurer les femmes depuis -disons- l'âge de fer).
Il m'apparaît de plus en plus nettement que nous sommes en train de quitter une ère masculine (Kali Yuga) pour rentrer dans une ère féminine (Satya Yuga). Si l'on en croit la Tradition (Guénon..) la durée de chacun des quatre âges est dans le rapport 4,3,2,1 -la tétraktys- et donc le Satya Yuga risque de durer 4 fois la durée l'âge de fer: ça laisse un bon bout de temps à la domination féminine.
C'est encore dans le livre d'Olivia Gazalé (p.356) que j'ai découvert qu'une certaine variété de lézards a connu une période à deux sexes distincts suivie d'une période d'extinction des mâles, période où les femelles ont récupéré leur autonomie⁰. En période de domination féminine il peut y avoir chez les femmes la tentation d'éradiquer les mâles¹ en gardant seulement quelques spécimens pour la reproduction de l'espèce. En thomien je pense que ce ne serait pas une bonne idée.
Car je flaire qu'il y a une synergie homme&femme qui est plus que l'ensemble des parties homme+femme, comme l'ombilic parabolique est plus que la somme des ombilics elliptique (masculin) et hyperbolique (féminin).
Remarque² (pour matheux):
Lorqu'on examine les germes des deux catastrophes ombilic elliptique et ombilic parabolique, je me demande si on n'y voit pas la différence des façons masculine et féminine de penser:
- Le germe elliptique se représente par la surface d'équation z=x³-3xy², à trois lignes (droites) asymtotiques en étoiles, la surface elle-même étant en "col de singe" reliant trois sommets (et trois vallées), le vrai, le faux, le ni vrai ni faux (logique intuitionniste qui viole le tiers exclu);
- Le germe hyperbolique se représente par la surface d'équation z=x³+y³, qui a une seule ligne asymptotique (la droite horizontale d'équations x+y=0 et z=0, qui sépare la surface en deux parties séparées par cette ligne, l'une positive (le vrai), l'autre négative (le faux), et sur laquelle on a simultanément le vrai et le faux (logique paraconsistante qui viole le principe de non-contradiction.
Y aurait-il derrière l'équation du germe de l'ombilic parabolique z=x²y+y⁴ une véritable³ synthèse, une synthèse en quelque sorte amoureuse, de ces deux logiques? En route vers une évolution de l'espèce comme les cnemidophorus?
⁰: https://fr.wikipedia.org/waiki/Cnemidophorus#Reproduction
¹: J'ai lu qu'en Inde la technologie -l'échographie qui permet de connaître très tôt le sexe de l'enfant à naître- a eu pour conséquence une augmentation significative des avortements de foetus féminins.
²: PhG: "La sagesse, aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée."
Thom: "La voie de crête entre les deux gouffres de l'imbécillité d'une part et le délire d'autre part n'est certes ni facile ni sans danger, mais c'est par elle que passe tout progrès futur de l'humanité."
³: La fausse synthèse est, typiquement pour moi, la logique booléenne, celle choisie par Alain Badiou (d'après ce qu'en j'en flaire après la lecture de son "Éloge des mathématiques").
patrice sanchez
16/04/2019
Et du brasier de l'enfer surgirent les deux Tours encore vaillantes. N'étais-ce pas ce cher René Guénon qui écrivait que la vérité, et l'héroisme dont ont encore une fois fait preuve les soldats du feu, finiront par triompher sur le mensonge et la manipulation…
Merci pour ce beau texte Monsieur.
Denis Monod-Broca
16/04/2019
Il y eut le lieu du sacrifice,
puis la pierre du sacrifice qui en fixait l’emplacement,
puis l’autel, pierre soulevée, première construction,
puis le temple qui abritait l’autel sur lequel avait lieu le sacrifice, puis l’église n’abritant plus, par le pain et le vin, qu’un sacrifice symbolique,
puis enfin il y eut le monument historique qu’est désormais une église, vénérable objet de culte touristique…
Et, lorsque cet objet brûle, tous unanimement s’émeuvent, se recueillent, prient, font des offrandes, comme lors d’un sacrifice primitif…
Il y a du religieux, au sens païen, au sens le plus archaïque du terme, dans l’émotion soulevée par l’incendie de Notre-Dame de Paris.
Cet accident est terrible, désastreux, c’est indéniable, mais qu’est-il au regard des torrents de sang et de larmes qui coulent quotidiennement, dans l’indifférence générale, aux quatre coins du monde ?
L’amour du prochain n’est-il pas préférable à l’amour des vieilles pierres ?
patrice sanchez
16/04/2019
Et l'humanité en est arrivé à un tel état de déliquescence et de déréliction morale avec l'ère du matérialisme que malheureusement, cet incendie catastrophique si chargé de sens était nécessaire selon moi pour nous remettre dans le droit chemin ! En attendant que les hommes du futur prennent enfin conscience qu'ils sont tous inter-reliés et interdépendants par l'univers quantique créateur de réalité, nous n'aurons d'autre alternative que de nous aimer et de nous entraider dans le respect des lois traditionnelles et universelles…
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