Ni ANDO
05/03/2009
Les nations de vieille culture résistent infiniment mieux aux catastrophes que les pays qui en sont dépourvus. L’histoire européenne regorge de guerres, de crimes politiques, de troubles sociaux, de massacres, de famines (la “peste noire” qui emporta 40% de la population européenne à l’ouest) sans même évoquer les inombrables crises financières (en France John Law puis les assignats sous la Monarchie) et retournements économiques. Tout ceci constitue un terreau de plus de 2000 ans d’histoire et qui, paradoxalement, permet d’envisager l’avenir avec confiance. Il n’y a guère que les civilisations matérialistes qui ont peur de l’avenir. Pour le reste, il s’agit d’un conflit entre experts appointés, l’un par le Kremlin (et c’est de bonne guerre), l’autre par les réseaux d’influence étasuniens. S’agissant de la Russie, à ma connaissance, le seul cas où ce pays a essuyé une défaite globale en 1200 ou 1300 ans d’histoire (et non défaite locale comme la guerre de Crimée ou la guerre ratée contre le Japon en 1905) ce fut lors des invasions mongoles du 11 ième siècle.
Philippe Philippe Citti
05/03/2009
On ressent à travers le monde, la tentation de l’éclatement des grands ensembles constitués.
C’est vrai aux USA et correspond à des tendances latentes d’opposition Nord/Sud, Ouest/Est. Il y a les tendances indépendantistes, certes folkloriques, de la Californie ou des Keys en Floride. “L’indifférence” de Bush lors de la destruction partielle de la Nouvelle Orléans par un cyclone. La méfiance maladive des américains envers l’Etat Fédéral est aussi bien connue. Nombreux sont ceux qui ont d’ailleurs remarqué le soin qu’à pris le nouveau Président à présenter des aspects essentiels de son plan de relance, à travers le pays, en dehors de la capitale fédérale. Il n’est pas inimaginable que des problèmes politiques importants relatifs à l’Union se fassent jour et qu’à force de ne pas vouloir toucher à la Constitution on en soit obligé de passer par la fondation d’une “IIième République” sous la pression du peuple. S’il y avait un éclatement je pense qu’il ne serait que transitoire. A moins de penser que l’Amérique plonge dans le sous-développement et rejoigne le chaos Africain. Nous n’en sommes pas encore là, mais Obama devra jouer sa partition subtilement….
Si la crise continue nous verrons le même effet sur l’UE. Comment celle-ci peut elle régler à la fois les problèmes dramatiques des Etats les plus à l’est et de la Grèce tout en empêchant la GB, la France et l’Allemagne de sombrer dans la récession. Après les baisses de taux, la BCE est sur le point de lancer la planche à billets. Mais sans action politique concertée ! On peut juste espérer qu’elle arrive à réformer ses institutions et qu’une nouvelle gouvernance soit mise en place. Ou ça sera son abdication et le retour au chacun pour soi dans les pays européens.
La chine elle même est soumise à de fortes tensions centrifuges et des régions entières se voient mise sous surveillance plus que rapprochée par Pékin. Les tensions économiques mettent des millions de gens à la rue et vont déclencher des émeutes. Un vrai risque, que Pékin a déjà pris en compte et cherche à endiguer par la montée d’un nationalisme tout “Communiste”. Pour preuve son agressivité diplomatique inquiétante qui dépasse les bornes depuis des mois.
jean pierre SIMON
05/03/2009
A ce sujet relire les preditions de Vanga (sans doute piloté par l’ex KGB) sur l’avenir des USA .
thierry .
05/03/2009
Bonjour,
l’article de Mr Panarine est intéressant en effet.
Mais on ne peut s’empêcher d’y voir aussi une jubilatoire “réponse du berger à la bergère”.
Rappelez-vous : il n’y a pas si longtemps, on avait parlé de certains projets, caressés dans les milieux néo-cons américains, de fragmentation de l’ensemble russe en plusieurs tronçons pour en dégager la Sibérie et les zones pétrolières ; s’il n’était pas apparu de pouvoir fort sous la présidence de Mr Poutine, capable de mettre un coup d’arrêt à ces projets, il est possible que l’encerclement et la déstabilisation de la Russie aurait pu continuer.
Certain milieux russes un peu clairvoyants ne l’ont assurément pas oublié, et se font un plaisir de renvoyer la balle à l’expéditeur…
L’actualité africaine et dans les balkans illustre très bien les manières des stratèges américanistes, et nous nous sommes laissé dire que dans le cas du Darfour lui-même…
Cordialement Thierry
Dedef
06/03/2009
Je suis étonné que P. Grasset n’ai pas fait à cette occasion une allusion au decoupage du moyen-orient de notre cher Ralph Peters, qui a fait l’objet d’au moins un article sur dedefensa.
au passage relire: Les cinq stades de l’effondrement Dmitry Orlov 11 novembre 2008 http://www.orbite.info/traductions/dmitry_orlov/les_cinq_stades_de_l_effondrement.html
Francis Lambert
09/03/2009
A propos d’imagination courte, mais plaçons ceci dans la convergence des crises.
Rapidement résumé et traduit de http://www.marketoracle.co.uk/Article8768.html
par Eric deCarbonnel de http://www.marketskeptics.com
Cartes 1 La production agricole en 2006
2 Le même avec les “régions asséchées” : China, Australia, Africa, South America, ou les USA
La Chine combat déjà l’hyperinflation, une sécheresse record s’ajoute aux difficultés. (Elle produit 18% des céréales mondiales.)
L’Australie connait une sécheresse perdurant depuis 2004, 41% de son agriculture souffre de la pire sécheresse en 117 ans. Le fleuve Murray ne coule plus, des lacs sont évaporés, des marécages toxiques se créent. Bizarrement on ne médiatise ces problèmes qu’à propos de l’Australie.
La Californie connait sa pire sécheresse de l’histoire. Le Texas y arrive. Le bétail meurt sur pied. Voir la carte : toute la moitié sud des USA.
L’Argentine connait sa pire sécheresse depuis 50 ans.
L’Afrique est en face des restrictions et de la famine.
Le Moyen-orient et l’asie centrale également.
Conjoncture aggravante :
- la Nina (effet météorologique mondial) aura une influence négative en 2009
- la crise du crédit
- les bas prix fin 2008 ont découragé l’ensemencement aux USA et au Canada. (ma NB : bravo “l’allocation optimum des marchés”)
- la production européenne baissera de 10-15% (plantation tardive, appauvrissement des sols, pluies légères ...)
- les stocks ont baissés ces dernières années avec, surtout, l’angoissante disparition des 60 millions tonnes de céréales chinoises
2002-2005: 47.4 million tons ; 2007: 37.6 million tons ; 2008: 27.4 million tons
- (ma NB : les spéculateurs redécupleront le désastre comme dans un passé récent ... que font nos inénarrables Nations “riches” ?)
Crise alimentaire globale :
La chute de production est de 20 à 40%. Les Nations productrices réduisent leurs exportations. Les prix vont exploser. Les pauvres mourront en masse.
Le débat sur la déflation devrait cesser maintenant :
La demande agricole est relativement indépendante des cycles économiques (au moins du pétrole et de l’acier ... ma NB : quoique les carburants agricoles !). Les prix augmentent déjà et DOIVENT AUGMENTER pour encourager d’urgence la production.
Hausse compétitive des devises :
les dévaluations prédites en plus de la déflation aumenteraient l’intérêt des exportations agricoles. Dans ce contexte de demande exacerbée c’est plutôt des hausses compétitives qui risquent de se produire. La hausse de sa devise est la méthode la plus rapide pour une Nation de controler ses prix alimentaires dans la compétition mondiale. (le dollar surévalué a ainsi permis à l’Amérique d’engloutir 25% du pétrole mondial pour ses 4% de la population mondiale.)
Si la Chine utilise ses réserves de dollar son énorme population engloutirait de la même manière la production mondiale ... de nourriture.
Donc quand la Chine réévaluera son Yuan, sa demande augmentera et les prix mondiaux exploseront. Rien ne peut provoquer autant d’émeutes dans le monde que des pénuries de nourriture. Il sera vital pour les Nations d’asie, d’europe, d’amérique, du moyen-orient etc de réévaluer leurs devises pour acquérir une plus grande part de nourriture. La boucle des hausses compétitive sera lancée.
Face à ces réévaluations compétitive il n’est pas bon d’être la devise de réserve du monde. Le dollar survivra difficilement aux ventes massives des banques centrales pour acheter de la nourriture aux meilleurs prix en réévaluant leurs monnaies.
Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier