Alex Kara
10/08/2019
Au risque de choquer, je vais aller jusqu'à l'extrême d'un constat : une grande partie de la population, où que l'on se trouve sur Terre, consiste en des individus dont la nature profonde est d'être simiesque : ils imitent et ils répètent. D'où l'importance des rituels (qui vont jusqu'au comportement névrotique), d'un côté, et aussi des rites (d'acceptation, de passage etc.) de l'autre. Un certain nombre de rites consistent en la récitation presque phonique de textes dépourvus de tout sens pour celui qui l'ânonne.
Ces membres de la population raisonnent en termes de groupe, c'est-à-dire finalement en hooligans ("nous" vs "vous" etc.)
La grande contradiction du christianisme est que son message dénonce cette répétition grégaire de la Loi, mais que la transmission dudit message se fait par les mêmes Pharisiens que le message dénonce. C'en est comique.
On peut dater cela au moment où le Christianisme évolue politiquement jusqu'à devenir une religion d'Etat. Dans le côté grégaire et la répétition absurde on ne fait pas mieux (ou pire, en fait).
Cette religion verrouille dès lors, comme toute religion d'Etat, l'accès au pouvoir (faiseurs de rois, dénonciations de Fake Beliefs de l'époque etc.). Elle est par essence ennemie de la méritocratie, car celle-ci repose sur le hasard de la vie, et les religions ne savent pas gérer ces hasards-là.
N'oublions pas que les religions sont absolument fondées sur la stabilité de l'agriculture et les sociétés complexes qui lissent les aléas agricoles par des systèmes de grenier. Les prêtres géraient les greniers dans les premières grandes civilisations du Croissant Fertile.
Oui mais voilà, non seulement il n'y a pas de greniers pour les cerveaux, mais pour les cas exceptionnels, c'est carrément l'inverse. Une religion dans son fonctionnement même c'est “One Size Fits All”, or les individus géniaux sont justement ceux qui se situent en-dehors de ce cadre. Ils sont des parias, certains subissent un parcours christique (émerveillement devant leurs “prodiges”, parfois Hybris ou fourvoiement, puis mise au pilori, ridiculisation sociale, voire même violence de groupe à leur encontre).
A nouveau pour aller dans l'extrême, les sociétés obéissantes deviennent statiques (Tall Poppy Syndrome: https://en.wikipedia.org/wiki/Tall_poppy_syndrome ) et basées sur la répétition. Dans ce cadre, même les élites se reproduisent par l'apprentissage par coeur (on peut penser au Mandarinat, ou aussi à la description de l'Ecole Alsacienne dans le livre “le crépuscule de Macron”, d'où sortent nos élites actuelles).
J'ai beaucoup parlé des individus d'exception, mais l'artisan le plus modeste est à même de reconnaître la gabegie et l'amateurisme des élites séléctionnées sur leur aptitude à ânonner. Dans ces sociétés bloquées, la Révolution devient un objectif transcendant (“Les Misérables” étaient un ouvrage révéré dans les classes pauvres de sa parution jusqu'à l'apparition de la radio & télévision), voire une religion à part entière.
C'est là où cela devient rigolo, puisque du coup les Lumières deviennent de nouvelles Catacombes, la Révolution Française devient le nouvel Edit de Théodose portant la nouvelle religion au pouvoir, avec moult intolérance (et guillotine !) à la clef.
La Science c'est l'Être Suprême, et donc elle est verrouillée par une armée de primates, qui répètent, récitent et punissent (parcours christique de Semmelweiss par exemple : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ignace_Philippe_Semmelweis )
L'expression BCBG de l'article de Nicolas Bonnal exprime tout cela, “bon chic bon genre” ça veut tout simplement dire “conforme à la norme établie par le groupe simiesque”, finalement il suffit de s'acheter les bons vêtements et de répéter les idées établies. Dans ce cadre-là, le Catholicisme c'est tout simplement d'un bon goût classique, un peu comme un tailleur Chanel.
jc
10/08/2019
FS: "La science moderne a eu pour effet, entre autres, de blesser mortellement la religion, en posant concrètement des problèmes que seul l’ésotérisme peut résoudre, et queato si" rien ne résout en fait puisque l’ésotérisme n’est pas écouté, et ne l’est moins que jamais."
Faut-il voir une illustration avec le "La réalité est supérieure à l'idée" de l'encyclique "Laudato si", qui pour moi a un petit air matérialiste, un petit air "Et la Chair s'est faite Verbe".
"(...) l'ésotérisme n'est pas écouté, et ne l'est moins que jamais.". Voici la quatrième de couverture de la première édition (10/18, 1974) de "Modèles mathématiques de la morphogenèse" de René Thom, que je n'imagine pas ne pas avoir eu l'aval de l'auteur:
"On trouvera difficile, donc ésotérique, les diverses(?¹) études de René Thom. Que l'on veuille bien cependant considérer les résultats auxquels ces études conduisent., comme les problèmes auxquels elles sont liées ou:et les théories plus générales dont elles sont les applications; alors, l'on pourra faire la différence entre un ésotérisme facile, de mauvais aloi, masquant une stérilité profonde de la recherche, ésotérisme dont l'emploi du calcul dans les sciences humaines est trop souvent la marque et cet "ésotérisme" difficile mais ouvert dans la démarche, les intuitions plus encore que les démonstrations de René Thom font témoignage. Si la recherche est mouvement de significations, il n'y a cependant pas de coup de baguette "magique", aucun jargonnage n'en tient lieu, l'esprit va pas à pas."
FS: "(...) que la science, bien que neutre en elle-même – car les faits sont les faits –, est pourtant une semence de corruption et d’anéantissement dans les mains de l’homme qui en moyenne n’a pas une connaissance suffisante de la nature profonde de l’Existence pour pouvoir intégrer – et par là neutraliser – les faits scientifiques dans une vue totale du monde;"
Les deux citations suivantes montrent que Thom n'a nullement l'intention de s'incliner devant les faits que nous assène la science moderne.
1: Thom cite le Père Louis Castel (1688-1757): "La méthode des faits, pleine d'autorité et d'empire, s'arroge un air de divinité qui tyrannise notre créance et impose à notre raison. Un homme qui raisonne, qui démontre même, me prend pour un homme: je raisonne avec lui, il me laisse ma liberté de jugement, et ne me force que par ma propre raison. Celui qui crie "Voilà un fait" me prend pour un esclave." (AL, p.616, note de bas de page);
2: Thom: "Lorsqu'on a compris – à la suite de T. S. Kuhn – le caractère « automatique » du progrès scientifique, on se rend compte que les seuls progrès qui vaillent sont ceux qui modifient notre vision du monde – et cela par l'élaboration de nouvelles formes d'intelligibilité. Et pour cela il faut revenir à une conception plus philosophique (voire mathématique) des formes premières d'intelligibilité. Nos expérimentateurs, sempiternels laudateurs du « hard fact », se sont-ils jamais demandé ce qu'est un fait ? Faut-il croire – ce qu'insinue l'étymologie – que derrière tout fait, il y a quelqu'un ou quelque chose qui fait ? Et que ce quelqu'un n'est pas réduit
à l'expérimentateur lui-même, mais qu'il y a un « sujet » résistant sur lequel le fait nous apprend quelque chose ? Telles sont les questions que notre philosophe [de la nature] devra constamment reposer, insufflant ainsi quelque inquiétude devant le discours volontiers triomphaliste de la communauté scientifique. Bien sûr la Science n'a nul besoin de ce discours pour continuer. Mais il restera peut-être quelques esprits éclairés pour l'entendre, et en tirer profit."
¹: mon exemplaire est écorné!
alain pucciarelli
12/08/2019
Ce papier peut hérisser le poil de tout matérialiste convaincu. Il n'en reste pas moins qu'il pose le problème du sens, que l'Eglise a tenté à ses manières successives de résoudre. Mais la déchristianisation aurait commencé avant la révolution industrielle, dès le XVIIe siècle, affirment certains historiens ferrus de la querelle engendrée par le jansénisme. On peut donc peut-être avancer, dans le contexte d'un affaiblissement continu du christianisme, que les progrès technologiques et techniques ont induit des conséquences majeures, mais des conséquences biaisées par les idéologies scientistes, qui ont fait d'un moyen une fin, l'accumulation du capital dans les poches d'une minorité (lire à ce titre, l'ouvrage lumineux d'Edward Bernays, "Propaganda", tristement d'actualité dans le monde occidental). La modernité technologique et industrielle ne saurait en effet être distinguées de l'usage politique, social, sociologique et philosophique qui en a été fait. Ses excès sont ceux d'un système parfaitement défini, le capitalisme, reproche qui peut être fait à feu le système du socialisme dit réel et à son capitalisme d'état. Face à ce qu'il faut bien appeler une culture, par ailleurs en crise, le passé ne nous sera sans doute d'aucun secours. L'Eglise s'étant mêlé de trop près au pouvoir des puissants manque à l'évidence de légitimité pour renouer avec une pureté originelle qui par ailleurs fut formelle plus qu'assumée. Seule une mise en oeuvre réelle du message évangélique pourrait, sait-on jamais, convaincre certains croyants de s'associer au renouveau éventuel d'une culture chrétienne revenue à ses sources ainsi qu'en rêvait saint François. En l'état actuel des choses, le "peuple de Dieu", sans pasteur crédible, en est rendu à l'individualisme desséchant de la société de consommation. L'église reste peut-être l'outil potentiel d'une renaissance spirituelle, accompagnant la structuration d'un monde plus juste, qui priviliegirait l'intérêt général avec, pourquoi pas, pour beaucoup de citoyens, le primat de la spiritualité. Dans ce monde si "médiatisé", on peut toujours rêver.
alain pucciarelli
12/08/2019
Bon. Je m'amuse. Juste pour dire qu'un éditorialiste (M. Bonnal) qui ne supporte pas la contradiction est un prêtre sectaire. L'aire de l'échange d'idées lui est à priori étrangère. Il n'est donc pas un intellectuel digne de ce nom. M. Bonnal m'a écrit un mail foldingue, donc vous lui avez transmis ma messagerie personnelle, ce dont je me fiche. Si le contenu de ce message "furieux" vous intéresse, je le tiens à votre disposition. Il est bien triste qu'en faisant ce gros travail d'information, vous trainiez de tels réflexes primitifs via vos collaborateurs. J'ai la plus grande estime pour vous. Je m'amuse bien. Précision: 7o ans, retraité, en pleine forme, et politisé matérialiste depuis toujours. Cordialement.
Alex Kara
12/08/2019
Votre adresse e-mail apparaît à côté de votre nom, pour tout le monde.
Voilà voilà
Bonne soirée
jc
13/08/2019
Non, pas pour tout le monde; seulement pour ceux qui le désirent (chacun a la possibilité de masquer son mail lorsqu'il commente).
J'en profite pour aller dans le sens de votre commentaire "Chanel": la faculté de l'homme à tenir pour vrai ce qu'on lui enseigne est assez prodigieuse: les rhéteurs et les sophistes (beaucoup s'ignorent -les pires, peut-être-) semblent avoir encore de beaux jours devant eux.
Perso il m'a fallu attendre la retraite pour essayer de penser par moi-même. Exercice qui s'avère pour moi extrêmement difficile car il s'agit de tenter d'écouter ma "petite voix intérieure" au milieu de l'assourdissant vacarme médiatique du politiquement correct (PC pour les accros de l'acronyme), vacarme qui a pour but de tuer dans l'oeuf toute velléité d'audace de pensée.
PhG: "La sagesse, aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée."
EricRobertMarcel Basillais
13/08/2019
Ah! Bergo ? Il n'est point Pape. C'est un franc mac à la solde du Bnei Brith et posé là par eux… z'avez pô vu ? ah! c'est qui les Mous alors ?
Plus sérieusement, le Christianisme est en pleine résurrection. Je ne sais pas où vous regardez , au Vatican ? Ah ! C'est pour ça…
La technoscience en a pour 60 ans maxi. C'est rien 60 balais.
L'Eglise de Pierre sera détruite, telle Notre Dame de Paris, bien avant. Mais on s'en fout ! La religion et le message ne passeront pas : IL l'a dit et cela va avoir lieu. Nous espérons seulement que les Satanistes ne seront pas mous. Car ils font le boulot, comme toujours, en croyant le défaire : c'est pas leur faute… Satan les a trompé... que voulez vous faire avec un Dieu pareil ? !
L'Eglise de Jean (Cf ci dessous) restera jusqu'au bout… n'est-ce pas merveilleux ? Pas grand chose sur cette planète pourra en dire autant…
https://ericbasillais.wordpress.com/2019/05/28/quest-ce-que-le-chistianisme-de-st-jean/
et JESUS ici :
https://ericbasillais.wordpress.com/pdf-a-telecharger/
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