jc
18/07/2019
À propos de: PhG: "Leur force est celle de la Vérité face au simulacre."
Je radote, bien sûr. Mais les citations suivantes, que j'ai faites et refaites, s'enracinent en moi.
Thom:
- "Ce qui limite le vrai, ce n'est pas le faux, c'est insignifiant."
- "C’est-à-dire que pour nous, la question de l’acceptabilité sémantique d’une assertion est un problème ontologiquement antérieur à celui de sa vérité. La vérité présuppose une signification. L’idéal des logiciens (et de certains mathématiciens) d’éliminer la signification au bénéfice de la seule vérité est un contre-sens philosophique."
- "Mais la distinction Vrai-Faux n'a guère d'intérêt métaphysique. Elle n'engage pas la structure de l'être."
- "Le problème important – en matière de philosophie du langage – n'est pas celui de la vérité (affaire d'accident, Sumbebèkos dirait Aristote), mais bien celui de l'acceptabilité sémantique, qui définit le monde des « possibles », lequel contient le sous-ensemble (éminemment variable) du réel."
- "(...) la vérité d'une assertion n'est pas un problème pertinent en ce qui concerne son expression linguistique. L'implication marche en sens inverse : toute expression, pour être vraie (ou fausse) doit nécessairement être linguistiquement bien formée, et être susceptible de recevoir un sens (dans un contexte assez général, non fabriqué ad hoc)."
Même chez PhG la vérité s'efface devant le sens, ontologiquement premier:
PhG: " « Il suffit d’un mot, d’une phrase, d’une citation à placer en tête, la chose inspiratrice qui ouvre la voie et là-dessus se déroule le texte, à son rythme, entièrement structuré, avec sa signification déjà en forme et en place. Je n’ai rien vu venir et j’ignore où je vais, mais j’ai toujours écrit d’une main ferme et sans hésiter… et toujours, à l’arrivée, il y avait un sens, une forte signification, le texte était devenu être en soi… C’était un instant de bonheur fou. » (https://www.dedefensa.org/article/le-desenchantement-de-dieu)
La lutte du vrai contre le faux n'est-elle pas nécessairement précédée par la lutte du sensé contre l'insensé, du signifiant contre l'insignifiant?
Il m'apparaît de plus en plus nettement que notre contre-civilisation sombre dans l'insensé et dans l'insignifiance (et pour moi le "progrès" de l'intelligence artificielle¹ en est peut-être le plus manifeste symptôme).
¹: Thom: "(...) si nous continuons à priser par-dessus tout l'efficacité technologique, les inévitables corrections à l'équilibre entre l'homme et la Terre ne pourront être -au sens strict et usuel du terme- que catastrophiques." (Fin de la conclusion d'un article sur l'innovation)
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