tjaback
01/05/2008
félicitation pour votre texte et je suis d’accord avec votre conclusion. Le plus sérieux c’est le rev. Wright. Mais il n’a pas compris qu’être sérieux tout le temps peut être nuisible. En public, les Noirs doivent toujours faire plus attention que les autres surtou que les Blancs ont souvent tendance à oublier qu’ils sont des Hommes comme tout le monde. Les commentaires et les analyses faits à leur endroit sont très souvent biaisés. Il faut savoir se taire pour atteindre un objectif(même s’il faut des fois mentir) pour améliorer l’humain que nous sommes. La foule est très souvent comme un enfant. Un petit mensonge est souvent nécessaire pour sa sécurité. Pourtant ici, le rev. Wright aurait dû se taire, ou réagir de façon modérer pour ne pas descendre son “fils” qui a certainement beaucoup à donner à l’Amérique et au monde entier.
Merci à vous.
Michel Tibon-Cornillot
02/05/2008
J’ai apprécié votre dernier texte “Galéjade pour une tempête” et plus précisément ce passage que je me permets de recopier:
” Cette campagne, à la fois inconsistante et extraordinaire de tension, arrangée par avance et absolument incertaine comme lon plonge dans le trou noir de linconnu,est une image parfaite de la crise qui accélère; crise des USA, crise de notre civilisation et tout le reste, avec limpuissance épouvantable à supporter dune pensée enchaînée au conformisme et qui écarte linéluctable appréciation eschatologique de
cette crise. Il est assuré que tout le monde est sur le pont où gronde la tempête, mais pas pour lutter contre la tempête; tout le monde est sur le pont pour sassurer que personne ne dit rien dimportant à propos de la tempête, et quà tout moment, dans le vent de la tempête déchaînée, une parole importante ne puisse échapper à lun ou
lautre. La campagne est engagée dans une entreprise titanesque de déni de la réalité et, à chaque instant, menace de basculer dans les griffes de la réalité.Dans cette entreprise,
Obama, qui est le plus jeune de la bande, semble assez inexpérimenté pour faire craindre plus que les autres un trébuchement intempestif.
Tous ces candidats sont évidemment maistriens. Cela ne signifie certainement pas,contrairement à ce quinterprète faussement tel ou tel lecteur, quils soient grands,historiques ou remarquables. (Pour linstant, réservons notre jugement.) Cela veut dire quils sont ballotés, secoués,emportés, incapables de saisir la substance des choses, effrayés à lidée de le faire par inadvertance, à la fois résignés et furieux, et montrant par contraste la puissance du courant historique qui nous secoue. Ces personnages sont impuissants à repousser la tentation de la calomnie et impuissants à sempêcher, à tel ou tel moment, de clamer une vérité par inadvertance. Ils sont les jouets de lébranlement du monde, chargés de décrire cet ébranlement comme étant le signe
évident dune démocratie en bonne santé as usual, de répéter chacun quil loves America, que le système est near perfect, et pourtant assez faibles pour parfois laisser voir quils craignent le pire. Cest bien la quadrature du siècle, de notre siècle: leur faiblesse est la condition impérative de leur présence là où ils sont («If Sen. Obama did not say what he said, he would not get elected») et leur faiblesse fait craindre ce trébuchement intempestif dune parole révélant la vérité de la réalité du monde.
Euh
Finalement, le plus sérieux dans cette affaire ne serait-il pas le révérend Wright?.. “
Cela m’a fait penser à ce passage de Hegel:
” Du reste il n’est pas difficile de voir que notre temps est un temps de naissance et de
transition à une nouvelle période. L’esprit a rompu avec ce qui était jusque-là le monde,celui de son être-là et de sa représentation; il est sur le point d’engloutir tout cela dans le passé et il est dans le travail de sa conception. En vérité l’esprit n’est jamais en repos, mais il
est conçu dans un mouvement toujours progressif. Mais il en est comme dans le cas de l’enfant, après une longue et silencieuse nutrition, la première respiration, dans un saut qualificatif, brise cette continuité d’un progrès seulement quantitatif, et c’est alors que l’enfant est né. Ainsi l’esprit qui se cultive mûrit lentement et silencieusement jusqu’à la nouvelle figure, désintègre fragment par fragment l’édifice de son monde précédent. L’ébranlement de ce monde est seulement indiqué par des symptômes sporadiques; l’insouciance et l’ennui qui envahissent ce qui subsiste encore, le pressentiment vague d’un inconnu sont les signes précurseurs de quelque chose d’autre qui se prépare. Cet émiettement qui n’altérait pas la physionomie du tout, est inter-
rompu par le lever du soleil qui, en un éclair, esquisse en une fois l’édifice du nouveau monde…”
Votre analyse contient cependant plus que le point de vue optimiste de Hegel, car au fond,
c’est un Aufklärer, un optimiste à tout crin, malgré le mouvement dialectique qu’il a introduit,
fondé sur la négation et la négation de la négation. Si je vous ai bien compris, je partage avec vous l’inquiétude profonde que cette nouvelle période ne soit plus horrible que celle que nous quittons car Hegel ne pouvait concevoir notre situation post-historique, l’arrêt de tout mouvement dialectique, de toute histoire, une fois congelée par la mise au point des arsenaux thermo-nucléaires!
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