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Article : Glossaire.dde : le Système

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Pourquoi le système brûlera dans l'inculpabilité.

Yodalfo M.C.

  11/07/2013

Chers amis
Je suis tout à fait d’accord avec vous quant à l’analyse du Système et à votre souci de liberté.
Cependant, il me semble qu’un aspect -interne au système- n’est pas pris en compte.
Professeur d’histoire, j’ai commencé ma carrière à une époque où on terminait le programme ‘les trente glorieuses’ sur ‘la crise du pétrole’. Je suis parti à la retraite avec un chapitre ‘les trente pouilleuses’ auquel succédait ‘le nouveau désordre mondial’.

J’ai donc dû me livrer à quelques réflexions, d’expérience, devant des classes dubitatives: l’une d’elle est qu’il n’y a pas de ‘crise économique’ car elle est un état. Tout comme un névrotique reste dans un ‘état’, de névrose, avec le va et vient des pulsions et des tensions, les épisodes critiques et les moments d’accalmie, ainsi vont le marché et l’économie.

Quant au ‘Système’, il m’apparaît clairement, ou plutôt, parmi tant d’évidences (pour nous autres qui sommes vos lecteurs) il me semble se détacher deux pôles complémentaires, et vous les avez justement placés à la racine de votre analyse. La dette, et l’énergie.  Non seulement la course à la croissance est dévoreuse d’hommes (l’effondrement de l’usine du Bangladesh), non seulement elle est un ogre d’énergies fossiles, certes, mais son taux de rendement doit encore dépasser cela, pour payer les agios et le capital.
Or, comme le disait le vieux Marx, le prix du travail a une limite physique: le coût de renouvellement de la main d’œuvre. Où prendre le reste?
- Dans les énergies fossiles.

Alors, oui, ce système est un système de mort, qui comporte sa propre mort au centre de son activité: la dette, la banqueroute, la faillite, les jeudis noirs, les suicides et les révolutions.
Mais cette faillite est évitée sans cesse par la surexploitation de l’énergie et des autres ressources.

Je conclus que le système n’a pas de fin “en tant que système”. Il est par nature une façon de vivre sa fin.

Il a réussi à reporter sa propre fin sur le monde entier: la planète! Alors, ce qui est en question n’est pas sa propre mort, mais quelque chose qui a été inscrit dès sa fondation dans les lois de la THERMODYNAMIQUE, comme vous l’avez si bien identifié.

Sauf à entendre, -et c’est ce qui je crois, n’est pas assez pris en compte - que c’est tout notre monde qui s’y brûlera. C’est une danse à l’échelle cosmique, au bord du gouffre sans fond, au milieu des gaz, des fumées et des flammes. (Concrètement: le sol qui s’ouvre sous les maisons, le CO² et le méthane, la pollution chinoise et les incendies américains).

En ce sens, la fin du système proviendra de facteurs extérieurs, ce qui pourrait fonder le sentiment d’INCULPABILITE (ce n’est pas notre faute si la planète est insuffisante).

Et ceci nous cantonne, nous tous ici, au statut d’observateurs, de commentateurs, puisque l’expérience prouve que le système nloin d’être jamais coupable, parvient à récupérer ses propres accusateurs et à les recycler (il a recyclé aussi bien le Jerry Rubin du temps des hippies que la Chine de Mao, les Partis Verts que le tri vertueux des déchets), dans un même grand mouvement de consomption et de consommation. Cette espèce finira donc bien par brûler tout son écosystème, et nous avec!

Nuance: si l’humanité parvenait à domestiquer l’énergie de FUSION nucléaire, alors, tristement, ce système cesserait d’être suicidaire, et engagerait notre humanité dans une nouvelle direction unique, vers l’intérieur: l’autodestruction de son âme, engloutie dans le corps, et la matière. Alors, les postures d’analystes comme celles de Dedefensa se convertiraient en instruments de mesure et de régulation, jusqu’à mesurer la fin de l’esprit critique et du souvenir des Traditions.