Jean-claude Archer
15/05/2017
Je poste ici à cause (mais peut-être pas seulement…) de la citation finale de ce commentaire qui évoque un "trou noir".
Notre devise nationale actuelle est "Liberté, égalité, fraternité".
Dans un commentaire récent j'ai proposé de la remplacer par quelque chose comme "Individualisme, harmonie, altruisme".
Je propose aujourd'hui "Unité, harmonie, diversité" qui me semble avoir plus d'envergure et de profondeur.
Rien de changé au fond, unité renvoyant à fraternité et altruisme, diversité à liberté et individualisme, harmonie à égalité, hormis l'harmonie qui, selon moi, remplace très avantageusement l'énigmatique "égalité". SAUF…
Sauf l'inversion: l'unité/fraternité/altruisme se trouve maintenant en tête, précédant ontologiquement la diversité/liberté/individualisme.
Il ne fait guère de doute pour moi que la démarche de Philippe Grasset est ce type (l'unité précède ontologiquement la diversité):
"La nostalgie ouvre à l'esprit intérieur la voie vers l'Unité retrouvée…" (Conclusion du tome II de "La Grâce de l'Histoire", p.432)
"Dans tous les cas, le seul espoir d'arriver à une explication, un engendrement du divers à partir d'un principe unique, est de faire appel à un processus d'émanation, de procession -comme l'avaient bien vu les néo-platoniciens. Si ce processus est assimilé à la propagation d'une prégnance (assortie d'une oscillation convenable entre saillance et prégnance), on sera ramené à chercher les "formes-sources" de cette prégnance: un trou noir qu'on ne pourra jamais remplir que par une image fantasmatique, solution locale et temporaire de l'aporie fondatrice." (René Thom, Apologie du logos p.481)
jc
16/05/2017
C'est l'aporie constituée par l'opposition continu-discret qui domine toute la pensée.
La pensée dominante actuelle est discrète, atomiste, réductionniste.
Et nous subissons l'ère du numérique qui est la discrétisation poussée dans ses ultimes retranchements: 0 et 1.
Avec le principe comptable: tout ce qui n'est pas quantifiable est insignifiant*.
Macron (à la suite de Pompidou, Giscard, etc.) régisseur pour le compte de la finance internationale.
* Je re-resignale que les paradoxes de Zénon ne peuvent pas être résolus dans le cadre de la pensée dominante actuelle: il faut être un penseur du continu… Cf. Guénon contre Leibniz ("Les principes du calcul infinitésimal", chap. XXIII) ou Thom. La pensée dominante actuelle est donc incapable de penser le mouvement; elle est réduite au "Big Now"...
Extrait de la conclusion de "La Grâce de l'Histoire", tome II, p. 433 (A LIRE ABSOLUMENT):
"... en une époque exceptionnelle où le présent marchandé comme une énorme montagne inexpugnable que l'esprit du temps baptise le "big Now" (ditto, "l'éternel présent") est si vide de substance, si complètement abandonné jusqu'au rien, où le présent est si totalement débilité et décomposé jusqu'à ne plus avoir qu'une pauvre peau parcheminée sur des os en voie de dissolution…"
Le fait d'avoir mis, dans un commentaire précédent en tête l'unité dans la devise "unité, harmonie, diversité" n'est donc pas anodin puisque cette devise devient un marqueur de la prééminence du continu sur le discret, du retour à l'unité primordiale.
On pourra (re?)lire dans cet esprit "Les abstentionnistes laissent les autres faire le sale boulot, ou l’anti-politique de l’isoloir"
à la fin de l'article "De la prise d'otages" de Frédéric Lordon:
http://blog.mondediplo.net/2017-05-03-De-la-prise-d-otages
Extrait:
"C’est alors ici que s’éclaire du même coup une aporie fondamentale du vote. Si Sartre déclarait l’élection « piège à cons », c’est parce qu’il voyait combien la politique, pratique fondamentalement collective, se trouve immanquablement dégradée quand elle se donne l’expression atomistique du vote."
jc
17/05/2017
Pour moi un "trou noir" est le centre organisateur occulte d'un processus qui a des effets figuratifs: typiquement "Le Verbe" du premier évangile de Jean est ainsi le "trou noir" qui a "La Chair" comme effet figuratif.
Selon moi la dynamique qui organise la société US est régie par l'assertion de caractère translogique "Le prédateur affamé est sa propre proie", que Thom associe à la catastrophe "Fronce" (son "trou noir") et voit comme étant à la base de l'embryologie de l'animal sauvage.
Selon ce modèle thomien la crise d'identité US (dont PhG parle à plusieurs reprises) est naturelle puisque le sujet est à la fois prédateur et proie. Cf. "Esquisse d'une sémiophysique" pp.28 à 30, 72 à 74 et 81 à 86 pour en savoir plus.
Pour le fun j'ai, dans un précédent commentaire, noté 3 la fronce (et les "zélites"-Système 2,7 seulement, car ils ne se voient qu'en prédateurs, "struggle for life" oblige, incapables de se voir en proies -et donc de respecter l'impératif kantien-, et par suite incapables de remonter à l' "âme" du processus).
La maison est associée par Thom à la catastrophe "Papillon" que j'ai notée 5. Pour PhG la France a "un plus" par rapport aux nations (sauvages?) que seraient l'Allemagne, la Grande Bretagne ou les US, ce plus étant une plus grande cohésion (une plus grande unité dans sa diversité?). La Maison France notée 5?
Pour le fun toujours j'ai noté 9 la catastrophe "Double fronce" que je verrais volontiers comme centre organisateur, comme trou noir donc, du flux des milliards de molécules dont l'être humain est constitué et traversé, et également comme centre organisateur d'une société (à venir?) en harmonie avec les individus qui la constituent.
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