Francis Lambert
07/02/2009
L’abîme me semble une image classique qui me rappelle les contes de notre enfance insouciante.
Un tourbillon long, vertigineux, à l’issue inconnue mais sure dans le dynamisme magnétique d’un “trou noir” est une image plus moderne.
Ce cauchemar s’accorde mieux à nos peurs instinctives : les actions fébriles et inefficaces resserrent l’étreinte et décuplent l’angoisse.
Les crises financières sont aussi vieilles que les monnaies : des millénaires.
Aucune monnaie n’a duré. Encore moins les monnaies fiduciaires dont la durée de vie semble s’accorder à leur génération. Comme ce dollar.
Le dollar fiduciaire actuel est né de la rupture unilatérale des accords de Bretton-Woods via Nixon en 1971. C’était un coup de force. Le consensus résigné des Nations s’est aligné sur la loi du plus fort. Cette loi s’est transformée inévitablement en rançon impériale selon l’atavisme immuable des Nations : la monnaie de réserve est devenue un crédit gratuit illimité et vite globalisé.
L’énergie, les matières premières, les produits finis, l’esprit même ont été aspirés par l’empire contre des trillions de dollars.
Via l’organisation financière (titrisation) l’exploitation, devenue pur vol, s’est décuplée pour devenir un pillage global ... L’incroyable voracité des Nations européennes pour les produits pourris de l’empire est un des signes de leur profonde décadence, de leur divisions mortelles et de la bêtise reconfirmée de leur élites encore ahuries.
Le dollar impérial se meurt finalement de ses excès, il a tué son crédit.
Actuellement nos Nations plus terrorisées que leur voleur attendent à ses pieds incapables même de se réunir, de réfléchir, d’agir.
Le dollar implose malgré la recette imbécile de Nations déjà en faillite : du crédit pour boucher leurs trous du crédit.
La valorisation des stocks d’or des Nations aux prix actuel des marchés n’équilibre évidemment pas leurs bilans.
Leurs fameux actifs, tants vantés par les économistes des Nations niant les dettes générationelles, s’écroulent pour une bonne part.
Chaque enfant pouvait prévoir cette dévalorisation au vu de nos friches industrielles, ports et canaux abandonnés, montagnes de déchets etc.
Imaginez aussi la dévalorisation des autoroutes Nationales abandonnées quand le pétrole retrouvera la demande excessive des marchés. (Quand ?)
Aucune de nos glorieuses Nations, gavées d’histoire où les faillites furent nombreuses, n’a daigné écouté les avertissements.
Aucune ne se prépare à cette faillite du dollar. Aucune ne daigne encore la voir.
Aucune ne se prépare à sa propre faillite consécutive.
Pire encore : toutes aggravent leur mal.
Pourtant ces faillites douloureuses ne détruiront pas tous nos actifs : le relèvement peut se préparer, se planifier.
La décadence profonde de nos Nations est bien pire pour l’avenir que leurs dettes affolantes.
Elles nous imposeront encore l’issue la plus ignoble à leur bêtise, à leurs divisions et à leurs conflits.
Mais écoutez plutôt les experts des Nations.
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