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Article : Heurs et malheurs d’une intervention en Libye

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"On a eu chaud"

Alain Vité

  03/03/2011

La situation lybienne pourrait engendrer des bouleversements aussi importants pour le monde que l’Irak 2003, l’agacement épidermique occidental devant Kadhafi étant ce qu’il est, à savoir quasi-psychotique.

Les gouvernants et dirigeants ont eux aussi besoin d’évacuer le stress et oublier la réalité, mais à leur niveau et vue l’époque, il leur faut des drogues autrement plus puissantes que les émissions de télé du soir. Muammar fait très bien l’affaire.

(Quand les pays occidentaux accusent Kadhafi de folie, ce sont 1000 poutres qui médisent d’une paille.)

En 2003, il y avait eu Chirac et Villepin pour tempérer un peu l’influence des brutes. Aujourd’hui, on aurait pu avoir Sarkozy et MAM.

De justesse, on a Juppé.

Quel timing !

Ou quand la politique intérieure la plus basse peut servir à apaiser le monde.

Et Dieu se dit peut-être “J’adore quand un plan se déroule sans accroc”. Du moins si lui sait se contenter de mauvais programmes télé pour se distraire, et s’il ne craint pas que les avocats de Stephen J. Cannel ne viennent lui disputailler des droits d’auteur au nom de la justice et de la liberté pour tous.

L’Histoire nous le dira

Apparences et pétrole

Bilbo

  03/03/2011

Bonjour,

je pense que les dirigeants occidentaux sont pleinement conscients de leur incapacité à intervenir. Je dirais même qu’ils n’en ont aucune envie. Ils ne s’agitent que parce qu’ils y sont contraints, car deux choses s’imposent à eux :
- d’une part le rôle de gendarme du monde qu’ils se sont attribués leur impose de sauver les apparences (envoyer quelques navires de guerre au large de la Libye ne coûte pas grand’ chose),
- d’autre part ils n’ont pas voulu que les marchés financiers se servent de ce prétexte pour initier une vague spéculative sur le pétrole comme celle qui eut lieu mi-2008 où les cours du pétrole dépassèrent les 130 $ pendant plus d’un mois. En effet depuis la mi-février le prix du baril de pétrole texan (WTI) est passé de 85 à plus de 100 $ (de 102 à 113 $ pour le pétrole européen (Brent)). L’idée d’une intervention musclée a suffi à calmer les marchés.

La hausse de 2008 fit mal aux pays occidentaux, mais aussi a posteriori aux pays producteurs du fait d’une chute importante de la demande et du prix. Personne ne veut voir le prix du pétrole s’emballer, hormis des personnes comme Oussama Ben Laden qui estimait en 1998 que le juste prix du pétrole était de 144 dollars, le qualifiant de tribut des occidentaux aux musulmans.

Cordialement.

PS : j’ai évoqué deux prix du pétrole, celui du WTI et celui du Brent, car depuis quelques mois nous observons un passage de relais du premier au second en tant qu’indice de référence. Les médias français citent de plus en plus souvent le prix du Brent, signe de l’effondrement de l’influence US y compris sur ce marché si stratégique.