jean-luce Morlie
24/03/2021
Vous écrivez : "Je suis donc conduit à vous dire que viendra le paroxysme libérateur comme toute toutes ces choses organisées dans l’infini du cosmos, mais nous ne verrons rien venir, nous n’en saurons rien avant que ne se soit produite la chose"
Gregory Bateson a jadis formulé l'idée que si au niveau individuel le changement de contexte ( comprendre que toutes les bases de nos raisonnements sont fausses ) reste possible , cette conversion n' a guère de chance de se produire hua niveau collectif. plutôt que d'affronter l'incertitude du vrai ou du faux dans laquelle elle est maintenant plongée, la conscience collective populaire préférera lues certitudes d'une bonne vieille dictature à l'ancienne (régression du stade IV, au stade III des niveaux d'abstraction chez Bateson (Steps to the ecology of mind) .
georges hegel
24/03/2021
Réifier – Rendre objet – un être vivant pour pouvoir l’exploiter est la méthode historique utilisée par toute société de classe. Pour ce faire un contrôle social est mis en place pour imposer cette réification. Cependant jusqu’à maintenant le système de contrôle était assujetti à un mode d’exploitation plus rudimentaire.
Que ce soit pour exploiter la maternité, la force brute, l’habileté manuelle et intellectuelle la réification avait deux buts : réduire l’être exploité (génitrice, esclave, ouvrier, élément) à sa fonction sociale pour le plus grand profit des maîtres, et leur donner bonne conscience (cf. : toutes les théories – sexe, race, intelligence … – qui ont été produites pour justifier cette infériorité des dominés).
Dans le mode de production cybernétique le système de contrôle et la circulation des informations en résultant est réinjectée en boucle dans le système de contrôle qui peut ainsi augmenter sa capacité de coercition. Cela constitue le moteur du mode de production cybernétique. Les catastrophes en sont le carburant (a).
La puissance des maîtres ne découle plus du nombre de génitrices, du nombre d’esclaves, du nombre d’ouvriers, et du capital qui en découle mais de l’augmentation du contrôle sur l’élémentariat (les êtres vivants réifiés). Les éléments sont regroupés en sous-ensembles définis par leur degré de liberté qui concourent suivant leur fonction à la bonne marche du système de production cybernétique.
Mode de production Cybernétique : Exploitation des passions humaines dans le but d’augmenter le contrôle sur les populations. L’ensemble des informations produites par ce contrôle sont analogues au Capital. Qui contrôle le flux du Capital domine le monde dans le mode de production capitaliste ; qui contrôle le flux d’informations domine le monde dans le mode de production cybernétique. Le mode de production Capitaliste accumule capital (forme abstraite du pouvoir) et ouvriers (forme concrète humaine du pouvoir). Le mode de production Cybernétique accumule informations de contrôle (forme abstraite du pouvoir) et éléments[1] (forme concrète humaine du pouvoir).
La contradiction majeure du mode de production Capitaliste est l’épuisement physique et intellectuel des ouvriers par une exploitation sans bornes, ce qui provoque leur révolte (explosion des passions laissées libres dans ce mode de production). Ces révoltes engendrent la naissance de la classe des Logiciens chargée d’effectuer une régulation (développement du contrôle) de l’exploitation des ouvriers par les Bourgeois. Les révoltes passionnelles (révolutions) sont canalisées par les logiciens qui en prennent la direction en coopération avec les Bourgeois – Léninisme, fascisme, démocratie représentative. Finalement l’exploitation de ces passions est réalisée par la construction d’un compromis : la Société du Spectacle[2] (consommation marchande et pseudo-passionnelle des ouvriers devenus employés[3]).
L’effondrement graduel de la composante Capitaliste de la Société du Spectacle sonne la prise de pouvoir de la partie Logicienne et la fin de la Société du Spectacle devenant Société Cybernétique.
La contradiction majeure du mode de production Cybernétique est que la compression passionnelle (perte des pseudo-libertés de la Société du Spectacle) provoque les révoltes (Explosion des passions réelles) des employés de plus en plus privés de leurs pseudo-passions. Nulle nouvelle classe dominante médiatrice ne pouvant apparaître, les Cybernéticiens dans l’impasse où ils se sont mis, sombrent dans le nihilisme. Les employés se transforment progressivement en éléments dont les révoltes seront de plus en plus radicales – si le degré de liberté passionnelle tend vers zéro alors le degré de radicalité des révoltes tend vers l’infini.
Le seul moyen de continuer la production d’un flux d’informations, donc la maîtrise du monde par cette Élite devenue nihiliste, est d’augmenter le contrôle (perte des libertés et compression des passions par la peur) en utilisant des catastrophes (terrorisme, climat, pandémie, guerre,...) artificiellement construites, ou opportunément interprètées pour tenter de juguler, à long terme et avec peu d’espoir (d'ou le cauchemar suicidaire eugéniste comme ultime solution envisagé par ces élites nihilistes), la révolution qui couve.
1 Sans dent, selon la rhétorique du pouvoir ↑
2 Guy Debord, La société du spectacle, 1967 ↑
3 Employés au sens large : salariés, indépendants, petits commerçants… ↑
birnam.fr
jc
25/03/2021
PhG : "Je suis donc conduit à vous dire que viendra le paroxysme libérateur comme toute toutes ces choses organisées dans l’infini du cosmos, mais nous ne verrons rien venir, nous n’en saurons rien avant que ne se soit produite la chose"
René Thom: "Dans le domaine des sciences humaines, il m'est difficile de me rendre compte si ma tentative présente quelque intérêt; mais en écrivant ces pages j'ai acquis une conviction; au cœur même du patrimoine génétique de notre espèce, au fond insaisissable du logos héraclitéen de notre âme, des structures simulatrices de toutes les forces extérieures agissent, ou en attente, sont prêtes à se déployer quand ce deviendra nécessaire. La vieille image de l'Homme microcosme reflet du macrocosme garde toute sa valeur: qui connaît l'Homme connaîtra l'univers. " (SSM, épilogue)
Hédi Doukhar: "Pour finir, il faut noter que l'inconscient dont il est question ici, qui serait à l'œuvre derrière cette logique d'autodestruction, ne saurait être en aucun cas l'inconscient du Moi individuel, qui reste accessible quand on prend la peine de s'y intéresser. Il s'agit plutôt de l'inconscient collectif, découverte principale de Carl Gustav Jung, qui est une sorte d'inconscient de l'espèce; l'expression de l'instinct de l'espèce enfoui en nous très profondément, totalement inaccessible, mais qui s'exprime à travers les symboles et les mythes qui, à travers le temps et l'espace et toutes les cultures humaines, maintiennent éveillée, en nous, l'implacable réalité de la Lutte du Bien contre le Mal et perpétue en nous l'espoir de voir le premier l'emporter toujours sur le second et de partager, avec le poète, la certitude que, «là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve». " ( https://www.dedefensa.org/forum/de-lurss-aux-ussa )
Sebastien Antoine
26/03/2021
C'est une bonne analyse. Il n'y a pas vraiment de dictature sanitaire, simplement nos élus ne veulent pas vivre avec le virus et restent intransigeants sur ce point. C'est très difficile à concevoir intellectuellement, mais ça semble bien être le cas. En comparaison, la guerre contre la terreur américaine était plus rationnelle, on pouvait y lire une agressivité impérialiste, alors que là, c'est plus une forme de rejet du microbe, mais sans être hygiéniste pour autant. C'est plutôt un refus de concevoir l'existence même du virus. Dans un autre article il était question d'hybris technologique, c'est peut être ça…
patrice sanchez
29/03/2021
L'éternel retour de la prophétie de Nietzsche/Zarathoustra du principe d'éternité des âmes sœurs par la grâce des cycles cosmiques universels ! « Vous dites que vous croyez en Zarathoustra ? Mais qu’importe Zarathoustra ! Vous êtes mes croyants : mais qu’importent tous les croyants ! Vous ne vous étiez pas encore cherchés : alors vous m’avez trouvé. Ainsi font tous les croyants ; c’est pourquoi la foi est si peu de chose. Maintenant je vous ordonne de me perdre et de vous trouver vous-même ; et ce n’est que quand vous m’aurez tous renié que je reviendrai parmi vous. »
Force et de reconnaitre que nous y sommes en plein, ce nihilisme de la pensée moderne étant arrivé au bout du bout de sa folie et de son intellectualisme destructeurs, nous n'aurons d'autre alternatives à l'avenir que de nous en remettre à une pensée du coeur et de l'esprit en attendant l'apparition de cette âme soeur libératrice à la conscience de l'humanité !
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