Ivan
20/05/2016
Ma petite idée : les personnes qui lisent vraiment (en totalité ou en partie) viennent chercher des informations et/ou une mise en perspective. Elles se font leur propre opinion, mais sont dans la réflexion, pas dans la réaction. Elles savent aussi combien critiquer nécessiterait de force (d'écriture, de connaissances, d'argumentation), juste pour le plaisir de contredire (se faire sa propre opinion, à l'aide d'un texte si élaboré en face, quand on est de bonne foi, se passe d'extériorisation). En quelque sorte, les articles contiennent en eux-mêmes leur propre réfutation, par le processus même de la pensée qui est dévoilé et revendiqué. On peut être d'accord ou pas, on comprend avant tout quels sont les hypothèses de départ, le contexte posé, la façon d'y parvenir. On comprend que cette pensée repose sur un système. Il faudrait mettre à terre celui-ci. Pinailler ne sert à rien, ce serait de mauvaise foi.
Quant aux lecteurs de mauvaise foi, ceux qui postent ailleurs des commentaires à la va-vite pour extérioriser leur humeur et leur narcissisme (Rue 89, typiquement), ils sentent bien… comment dire… qu'ils ne seraient aucunement crédibles ici, qu'ils ne font pas le poids intellectuellement et culturellement, qu'ils exhiberaient un principe de réaction fondamentalement basé sur du ressentiment et de l'égocentrisme. Ils ne s'y risquent qu'au milieu de pairs tout aussi dévoués à leur propre personne et non pas à la recherche de la vérité. Ce serait comme profaner une église vivante, en quelque sorte (le temple de la raison existe encore, semble-t-il, les frivoles renoncent à s'y attaquer, peur d'être moqués et dénudés).
Bryan CARREYRON
21/05/2016
Vous voulez des commentaires ? En voilà un ! Qu'en ferez-vous ?
Le Système est.
Mais, qui fait fonctionner le système, l'utilise et dans quel but ?
Voilà qui va vous faire sortir de votre paradigme rotatif.
Cordialement,
Alex Kara
21/05/2016
C'est bien parce que nous faisons tous des erreurs que nous parlons, et réagissons, afin que de la discussion naisse une vision plus fine de notre monde.
Je lis dedefensa depuis plus de dix ans. Avant l'éléction d'Obama, on nous expliquait ici qu'il serait un "American Gorbatchev" et qu'on verrait bien ce qu'on verrait, mais bon voilà, rien n'a changé, l'évolution vers le pire s'est poursuivie selon sa logique intrinsèque.
Les auteurs de dedefensa ont pour certains un passé journalistique, aussi collent-ils à l'actualité, car c'est bien ce que nombreux lecteurs, je pense, viennent chercher. (type : "je me demande ce que dedefensa dire sur le sujet !") Donc on parle de Trump et son importance médiatique est réverbérée ici à mesure. Ce qui est de bonne guerre, car il faut bien faire quatre articles sur Trump si l'on veut lire un article sur le F-35 ou l'évolution des logiques militaro-économiques.
La valeur de Dedefensa n'est pas dans une analyse politique fine de ce qui n'est que du catch. Il n'y a rien à dire ni à tirer du débat des présidentielles étatsuniennes, tout comme ce qui avait été dit de l'American Gorbatchev n'avait été que remplissage journalistique, car les enjeux sont ailleurs. De même, ils ne sont pas dans ce que la Saker ou RT écrivent car ceux qui vont sur dedefensa y vont aussi.
Dedefensa est inestimablement précieux quand il puise dans une longue expérience du complexe militaro-industriel occidental, et dans les logiques qui y prévalent. C'est le coeur de métier depuis dde, et là les analyses sont peu réfutées (car peu ou pas réfutables).
Pour le reste (le "remplissage journalistique") eh bien l'on retrouve les commentaires que l'on voit ailleurs sur les mêmes sujets, et il faut être très content (et sans doute reconnaissants aux modérateurs) que l'on ne soit pas ici submergé par ces agences "Astroturf" qui pourissent les plateformes de commentaires de la presse-online.
Pour finir, j'avais posté il y a quelques semaines une réponse intitulée "Ce que le système veut tuer il le tait", donc en parlant de ce que parle le système on se fait complice, mais lorsque Phlippe Grasset parle de son intuition et mobilise son expérience, on lit des choses inédites.
Auguste Vannier
21/05/2016
Ce qui fait la force de dedefensa, c'est l'élaboration progressive, et la mise à l'épreuve permanente de l'actualité, d'un appareillage conceptuel explicité, travaillé et affiné, pour trouver quelque peu de sens à une situation-monde notablement cahotique.
Si bien que la lecture des analyses fouillées de Ph.Grasset, parfois fouillis et roboratives, apporte une compréhension plus ou moins satisfaisante de ce que l'on ne peut pas ignorer de l'actualité (saturée d'insignifiance par les media ), compréhension qui se suffisant en elle même, rend superflus des commentaires risquant souvent de n'être qu'infra-signifiants…
Stephane Eybert
21/05/2016
Aujourd'hui ma perception a changé, et je me dis que l'effort demandé au lecteur de DeDefensa avant de pouvoir écrire un commentaire est peut-être une bonne chose. Cela demande bon nombres de clicks ainsi que la saisie d'une adresse email et d'un mot de passe. Puis de nouveaux quelques clicks pour revenir à la zone de commentaires. Seul le plus motivé des lecteurs en fait l'effort.
Christian Feugnet
21/05/2016
Si je m'en tiens à la théorie générale des systémes , il n'existe rien de que de trés logique dans la démarche de Ph Grasset , sauf sa maniére trés originale mais aussi trés compétente .
Je résumerai çà comme çà : Tout est systéme , un systéme finit pas étre accéléré s'il fait plus que perdurer ( se déchaine en quelque sorte) , manifeste des cycles ( ou tourbillons ) , de plus en plus nombreux . Chaque tourbillon est issu du dédoublement d'un autre suite à un chaos transitoire . Et çà termine par le Chaos général , avec un grand C .
Accélération , il y a indubitablement , toutes sortes de variables , financiéres , sociales , démographiques , politiques l'indiquent . C'est ponctué de désordres .
Tout celà se tient . Alors est on parvenu au grand Chaos , l'effondrement ? Ben là y a doute , mais les distinctions nouvelles sur le chaos , nuancent la représentation .
Vieux Rebelle
21/05/2016
J'aime bien dde bien que je le montre peu. Mais là, je vais répondre précisément, un point précis sur un point précis, à monsieur Alex Kara. (Le reste de son message, j'en dis rien mais il me semble que c'est plutôt pro-dde, alors la remarqiue ici a d'autant plus sa place.)
On vient de mettre son commentaire en ligne et il aborde, plutôt en passant, un sujet qui m'a bien intéressé et sur lequel je suis souvent revenu sur dde, comme docu : Obama déguisé en American Gorbtchev.
Mr. Kara écrit ceci :
“Je lis dedefensa depuis plus de dix ans. Avant l'éléction d'Obama, on nous expliquait ici qu'il serait un "American Gorbatchev" et qu'on verrait bien ce qu'on verrait, mais bon voilà, rien n'a changé, l'évolution vers le pire s'est poursuivie selon sa logique intrinsèque.”
... Alors, je prends le moteur de recherche dde sur American Gorbatchev et je trouve un texte du 29 octobre 2008, c'est-à-dire American Gorbatchev pas encore élu. (A propos, je ne pense pas que ces textes soient du remplissage et qu'on y dise ce que tout le monde écrit.) Je lis en conclusion de l'article ce paragraphe, et c'est vraiment très injuste et très inexact de dire huit ans plus tard que dde '“nous expliquait qu'il serait un American Gorbatchev” :
« A une question récente qu’on nous posait, nous situions à 10%-15% la possibilité qu’un Obama devienne un “American Gorbatchev”… Mais le dîner avait été arrosé. Revenons de nos vapeurs et à plus de raison, pour situer cette possibilité entre 1% et 2%. Si Obama n’est pas cet “American Gorbatchev”, la chute sera totalement déstabilisante et déstructurante. Ce sera la chute d’un système total qui prétend être une civilisation, et qui exerce effectivement une influence quantitative à cette mesure; ce sera la crise d'une “civilisation” (cela ne fut certainement pas le cas avec la chute de l’URSS) qui est arrivée à constituer un système de destruction de la civilisation. Mais l’emploi du futur est peut-être de trop et le présent devrait commencer à faire l’affaire. »
Comme dit le père Grasset dans cet Humeur de crise: « Bref, si vous lisez dedefensa.org, lisez-le tel qu’il est écrit ».
Vieux Rebelle
jc
21/05/2016
Je lis les articles de Dedefensa selon ma propre grille de lecture. Et le centre organisateur de cette grille est l'assertion "Le prédateur affamé est sa propre proie" que le mathématicien philosophe (ou philosophe mathématicien) René Thom considère comme étant à la base de l'embryologie animale.
Puisque d'autre part pour Thom "Les dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés", il suit, selon moi, que "le prédateur affamé est sa propre proie" est également à la base de l'embryologie sociale.
Si le capitaliste est individuellement un prédateur perpétuellement affamé, ce que je crois, alors le capitalisme dans un monde globalisé est un prédateur perpétuellement affamé qui ne peut qu'être sa propre proie; l'analogie avec le couple "surpuissance/auto-destruction du "système" " , central sur ce blog, m'apparaît ainsi naturelle.
Selon moi le darwinisme social, le "struggle for life", le "manger ou être mangé" est un (le?) dogme fondateur du système social actuellement mondialement dominant.
Ce n'est pas la position de Thom pour qui "l'évolution des sociétés est lamarckienne, c'est la fonction qui crée l'organe, ça ne fait aucun doute, et il en va de même, je crois, en biologie" (cf. le film "René" qu'a réalisé JL Godard sur Thom, dispo sur le net, 39'45").
Pour Thom, dans le cadre biologique, le sommeil est une revanche de la proie sur le prédateur; le prédateur cauchemarde qu'il est mangé par sa proie, cette inversion étant, selon Thom, nécessaire à la stabilité de la dynamique de prédation.
S'il en est ainsi alors, par analogie, une (la?) tare fondamentale du "système" serait soit que le capitalisme ne dort jamais, soit que, lorsqu'il dort, il se rêve encore et toujours en prédateur et non en proie…
Alex Kara
21/05/2016
Mazette on serait comme qui dirait sur un forum ;)
En fait rien ne m'étonnerait moins que de voir exactement ce genre d'article sur dedefensa à quelques semaines de l'investiture de Donald Trump. “American Gorbatchev” s'écrit aujourd'hui “tourbillon crisique” (ça revenait tout le temps dans les articles en 2008), mais les huit années d'Obama ont été d'un conformisme à tout épreuve.
Bon maintenant le fond de ma remarque n'est pas là, bien sûr, c'est une exemple.
La tâche de dedefensa n'est pas la plus facile, car c'est un des rares sites en France où l'on parle encore réellement de politique. Au passage, c'est là où l'on voit que c'est une activité qui sur le fond n'intéresse que les afficionnados, tout comme l'astronomie au XVIème siècle n'intéressait qu'une très faible quantité de gens. Dedefensa a l'angoisse perpétuelle de boucler ses fins de mois, et le fait à chaque fois avec moins d'argent que le salaire net mensuel d'un prof lambda de Sciences Po ou d'un analyste politique propret d'un cabinet ministériel ou d'une entreprise quelconque (qui, ô ironie, vit peut-être de pouvoir copier-coller avec régularité les idées de dedefensa), c'est là dire beaucoup sur notre temps.
Du coup il ne faut pas faire à dedefensa les reproches que l'on serait en droit de faire à tel ou tel analyste propret (et cher) dont c'est à la base le boulot. Le sens de mon premier message ci-dessus est de faire remarquer ce qui ne marche pas très bien (à mon humble avis), donc de contribuer à la mesure de mes faibles moyens.
Ms. Clinton contre Mr. Trump c'est “Le Bourreau de Béthune” contre “L'Ange Blanc”. Soit on parle d'un combat entre ces deux-là, soit on fait une étude du catch en France dans les années 1950. On doit alors inévitablement citer ces deux catcheurs et des émotions qu'ils suscitent chez les spectateurs, et d'où viennent ces émotions (le contexte économique, culturel, politique etc.), mais ces catcheurs n'ont alors d'intérêt que pour ce qu'ils incarnent.
Je vais parler davantage de Ms. Clinton pour illustrer mon propos. La dissolution de Ms. Clinton n'est pas la dissolution de l'establishment, c'est le spectacle d'une dissolution. Les candidats à une éléction, les dirigeants représentent toujours une idée, une abstraction. C'étit particulièrement poussé avec l'idée “Obama-Espoir” (si tant est que l'espoir n'est jamais une réalisation, qui elle est toujours un peu trop réelle), mais on peut aussi parler de “Hollande-Poire” ou de “Sarkozy-Parti de l'Etranger”, tant ces personnages ont la tête de la politique qu'ils ont mené. Ce n'est pas de la morphopsychologie (ils ont fait cela car ils ressemblent à cela) mais du théâtre politique (on a pris une tête de fourbe pour jouer un fourbe, vu que la politique qu'il incarnera sera celle d'un fourbe).
Ainsi Ms. Clinton incarne l'échec d'un establishment, car les Etats-Unis changent, et cela doit être compris politiquement (voire accepté par le vote). Dedefensa, avec sa compréhension parfaite de l'idée d'Etat Profond, ne devait pas parler de dissolution de l'establishment mais de mutation de la nature de l'Etat étatsunien.
Ensuite, je ne sais pas comment dedefensa peut voir cette mutation, mais il ne s'agit pas d'un effondrement, et le “tourbillon crisique” cet ensemble terriblement grand de choses en train de muter (certaines choses partent, d'autres arrivent, d'autres enfin se métamorphosent).
Christian Feugnet
21/05/2016
S'en cache pas , le clame haut et fort . Alors prédateur /proie , c'est relatif , la proie aussi est un prédateur , d'herbe , pour illustrer avec le Loup et le Mouton . Y a une constante qui concerne tous le monde animal ( et végétal , biologique quoi ) , le prédateur peut pas consommer plus d'un dixiéme de la proie , sinon il commence à avoir faim , parce que y en a plus assez de proies . Alors là y a cycle , tourbillon crisique . Et puis un Loup male efflanqué çà attire pas la femelle .
alors l'Homme , il fait mieux que 10% , pourquoi ?, parce qu'il lui donne de l'herbe au Mouton . Et pour çà il l'arrose l'herbe . Bref , y a là une différence spécifique , qualitative , pb des trois corps si on veut , alors on controle l'espace là , ses trois dimensions , du coup on aborde la 4e , les nombres complexes , le temps , le i comme imaginaire , le temps , quoi , un quart du cycle , dans un cercle 'parfait' où le temps se représente en espace . Donc Aristote , il en voulait pas de l'évolution , à commencer par la biologique , le verbe étre , ne se conjugue qu'au présent , dans sa logique . Parce que le futur c'est quoi , c'est le triomphe de la chrématistique , de l'argent , l'horreur , les futurs contingents . Le Chaos . Maintenant , à mon avis , on sait que le Chaos , c'est transitoire , quoique çà peut étre long , alors on a moins peur .
Arnaud Nymes
21/05/2016
Si vous vous posez cette question, c'est que votre politique de publication visà vis des commentaires n'est peut-être pas assez rigoureuse. Elle doit être fondée sur l’intérêt du commentaire, sa contribution aux informations, et sur l'effort donnée à l'écriture et au style.
Votre sélection doit se baser sur la valeur ajoutée apportée à l'article. Il m'arrive de temps en temps de lire les commentaires, dans l'ensemble je les trouve pertinent (ex : perceval), mais je ne peux m'empêcher de grincer des dents quand j'en lis qui s'apparentent plus à du "trolling" dans un but gratuit de provoquer, diverger, disgresser.
Votre articles sont beaucoup trop étayés et argumentés pour que l'on puisse se permettre un commentaire laconique et écrit en 15s du style "je ne suis pas d'accord parce-que ... " suivie d'une phrase toute faite.
C’est la raison pour laquelle vous vous devez d'être exigeants, pour vous, pour la réputation de votre site, et aussi pour les lecteurs.
Les commentaires débiles, hors-sujet, inadéquats ou non pertinents nuisent à votre image et votre réputation. Ils constituent même une marque de manque de respect.
marie
21/05/2016
Je fais suite au mouvement déclenché par l'étonnement lié au manque de commentaires en incluant la difficulté d'apporter quelque remarque que ce soit à un discours parfaitement élaboré tant dans la forme que dans le fond…
Lorsqu'un travail est bien fait , il est prétencieux et fallacieux de prétendre y apporter sa touche personnelle…
Vos propos sont ainsi faits que lorsqu'on s'est donné la peine de les lire et de les comprendre, si tant est qu'on les a compris , on se sent comme rempli d'autre chose, comme élevé...un peu à la manière d'un accès à la spiritualité ...un peu comme si les événements , les personnages, les tragédies, les péripéties de la vie…étaient perçus du haut des gradins d'un théâtre ancien et que quoi qu'il se passe nous étions protégés par la hauteur de nos observations et notre distanciation…
J'ai commencé à vous connaître grâce/à cause du conflit syrien et vos réflexions m'ont permis d'accéder à un niveau d'exigeance analystique supérieure. Notons au passage qu'on pourrait vous reprocher de ne vous adresser qu'à une élite.
Mais un peu comme certains enseignants qui reprochent aux contes traditionnels leur complexité linguistique et donc la nécessité de leur simplification pour les rendre compréhensibles aux enfants,
je sais par expérience que les beaux textes ainsi que les belles oeuvres nous émeuvent bien au delà de la compréhension qu'on peut en avoir et qu'elles nous invitent à nous élever.
Je ne vous cache pas que votre style me réclame un effort permanent , qui fait très nettement la différence avec d'autres sites.
Mais il n'est d'ascension qui ne suppose un effort, ne serait-ce qu'un peu de concentration et de silence dans ce monde de cris et de fureurs.
Eric Basillais
21/05/2016
Parfois il ya "modération" ou "censure" (l'effet est le même) de mes commentaires.
Sinon, avec l'habitude, on voit quels sont vos axiomes métaphysiques et on a dit quels étaient les siens.
La comm' n'étant pas le dialogue, il est naturel que cela s'arrête. Avec un peu d'aide, ça passe plus vite…
dedefensa reste une réf. mais je passe moins de temps dessus…
jc
21/05/2016
Réponse rapide pour ne pas trop polluer.
I. Vous écrivez que Thom proclame haut et fort son aristotélisme.
1. Il a cependant écrit ("Esquisse d'une Sémiophysique -ES- p.245): "En dépit de mon admiration pour Aristote je reste platonicien en ce que je crois à l'existence séparée des entités mathématiques, étant entendu qu'il s'agit là d'une région ontologique différente de la "réalité usuelle" (matérielle) du monde perçu".
2. Il a formulé plusieurs critiques dont une sévère:
"Aristote évoque la présence, par analogie, de l'idée abstraite d'architecture dans la construction et la programmation des organogénèses. On voit ce qu'il y a de contradictoire avec la philosophie fondamentalement matérialiste d'Aristote: les idées Platoniciennes n'existent pas, mais il faut bien quelque chose comme une idée pour diriger tout cet ensemble." (ES p.167)
II. La dynamique prédateur/proie dont vous parlez est régie quantitativement par les équations de Lotka. Celle de Thom est régie qualitativement par la catastrophe de fronce (cf. le lacet de prédadion revisité -ES p.81-). A ma connaissance il n'y a pas de rapport autre que le nom entre ces deux dynamiques.
Alex Kara
21/05/2016
Pour mieux répondre au message original, je vais ici tenter de clarifier ma pensée sur ce qui est train de s'effondrer au juste.
On va partir du postulat que toutes les sociétés sont façonnées par leur technologie. Ce qui nous sommes en train de vivre est une révolution technologique dont le but clairement affiché est de pouvoir s'affranchir du travail humain. Rien n'indique que cet objectif ne sera pas atteint.
Il nous manque les outils conceptuels pour appréhender les conséquences de cela, et ceux qui dirigent cette révolution ont nécessairement pris une bonne longueur d'avance sur les autres. C'est un aspect absolument fondamental de la question, qui a pour corollaire que nous autres, en dehors de cet univers, nous ne pouvons pas appréhender tout ce qui a été découvert, simulé etc.
Car après tout, c'est bien nous l'ennemi, dans cette histoire.
Pour établir un équivalent, parlons de l'agriculture. Les campagnes ont subi une hémorraghie de leur population jusqu'à n'être maintenues en vie qu'au goutte-à-goutte de la PAC. Cette agriculture technologique quasiment sans humains (ce sera une réalité dans peu de temps) est tellement puissante qu'elle dépeuple même la paysannerie des pays en développement et les désertifie tout en alimentant leurs bidonvilles. Avec désormais plus de la moitié de l'humanité vivant en ville (en fait, en bidonville/ghetto), voilà bien une preuve de ce mouvement technologique, sans qu'il soit besoin d'imaginer des robots de science-fiction.
Mais ce mouvement concerne désormais les pays du premier monde. Les différentes réformes sociétales imposées depuis des décennies (destruction de l'école, de la culture, de la sexualité, de la famille, des forces armées, de la santé) vont dans le sens d'un affaiblissement continuel de la population des pays riches, jusqu'à atteindre un seuil.
De ce que je comprends, l'effondrement dont parle dedefensa est le franchissement de ce seuil.
Qu'il y a-t-il de l'autre côté du seuil ? On peut imaginer un lumpenprolétariat mondial, décérébré par des gadgets programmés comme des Bandits Manchots modernes ( https://medium.com/@tristanharris/how-technology-hijacks-peoples-minds-from-a-magician-and-google-s-design-ethicist-56d62ef5edf3#.vshfngvj1 )
Mais on n'imagine pas qu'il y n'y ait plus rien, encore moins : tout à fait autre chose. C'est une option tellement obscène qu'elle n'est pas évoqué, or c'est ce que nous avons toujours fait.
Dans la magnitude dont il est question, on doit penser en termes d'étape de la vie humaine, aussi importante que le passage du paléolithique (sociétés de chasseurs-cueilleurs) à celle du néolithique (sociétés agraires). La période de mésolithique est cette période où les chasseurs-cueilleurs se “néolithisent” mais restent encore en partie tributaire de la chasse et de la cueillette. Lorsque la transition mésolithique s'achève, l'environnement ne peut plus être utilisé par les chasseurs-cueilleurs, c'est un changement brutal. Les densités deviennent inouïes, inconcevables justement.
Notre époque est un mésolithique, peut-être depuis la Pascaline, certainement depuis les ordinateurs de la Seconde Guerre Mondiale. Il est en train de s'effondrer parce qu'un monde nouveau le remplace.
Les populations ont été déplacées au gré des besoins économiques (“C'est Mozart qu'on assassine” écrivait Saint-Exupéry en observant les migrants économiques de son temps), des villes sont surgies de terre pour cela, les campagnes vidées. Constatant cette puissance, de quel droit nous imaginons-nous pouvoir continuer à utiliser des voitures, du chauffage ou même de la nourriture dès lors que nous ne contribuerons plus à l'économie ?
Bien sûr, on se dit qu'un tel monde, sans travail humain, n'est pas viable. En fait, on n'en sait rien, car ce n'est pas notre problème mais le leur, à nos remplaçants. Nous, on n'a plus rien à dire là-dedans.
Du coup, l'analyse des guerres hybrides est importante. On les a longtemps présentées comme étant des manières plus économiques, plus flexibles pour l'activité de guerre. On ne les présente pas sous leur équivalent technologique d'autres époques, comme les Tirailleurs Sénégalais par exemple. Des gens tirés de nulle part armé du dernier cri de la technologie mais allant pieds nus écraser ceux qui résistent encore. Au final, il s'agit de gens de l'ancien monde qui s'entretuent, et tout cela à cause du monde nouveau.
C'est tout un univers qu'il faudrait repenser pour pouvoir résister, mais finalement les colonisés n'ont pas vaincu les colonisateurs avec des sagaies (mis à part un bref interlude comique entre les Zulus et les Anglais) mais avec des batteries de DCA à Dien-Bien-Phu. Les colonisés ont intégré la technologie de leurs maîtres, d'ailleurs maintenant Nike est le premier employeur privé au Viet-Nam. (tout ça pour ça)
Je suis d'accord avec dedefensa que notre monde s'effondre, mais pour ainsi dire c'est celui des chefs tribaux et des sagaies. Il est d'ailleurs bien trouvé que l'effondrement de Ms. Clinton, représentante parfaite de ce monde post-industriel et pré-robotique soit matérialisé par sa maîtrise imparfaite de la technologie (les fameux e-mails). Tintin y'en a grand boula-matari.
Or tout ceci est très théorique, il faudrait le rattacher à l'actualité. C'est ce que je vais tenter de faire dans mon prochain message (peut-être voudrez-vous en faire une contribution à part entière ?)
Alex Kara
21/05/2016
On va partir d'un postulat maintenant bien accepté, à savoir qu'une révolution colorée c'est une guerre hybride.
Ce qui se passe en Europe occidentale (attentats bizarroïdes, invasion “d'armées de migrants”, Etat d'urgence permanent, Nuit Debout By Soros, pouvoirs politiques risibles etc.) est donc une entrée dans une guerre qui ne dit pas son nom. Peut-être ne le dira-t-elle jamais car après tout, s'il n'y a plus personne pour l'entendre, pourquoi le dire ?
Etablissons maintenant deux autres postulats :
- Toute guerre est une entreprise visant à obtenir une situation finale précise.
- Une guerre se livre contre un ennemi.
Il est devenu assez évident que l'ennemi, c'est nous. Dès lors, nous ne saurions deviner les intentions et les plans d'opération de ceux qui nous attaquent (nous on a rien demandé, on voulait juste continuer à profiter du cacao récolté à deux dollars la journée loin de nos yeux)
Mais on peut essayer de voir ce qu'ils cherchent à obtenir. Pour ainsi dire, quelle situation d'arrivée veulent-ils ?
L'attaque sur la culture et l'éducation laisse à penser qu'ils ne doit plus y avoir de cerveaux d'ici une dizaine d'années. Soit c'est un objectif en tant que tel, soit il s'agit du grand plan de rationalisation des dépenses : moins de profs à former et à payer – l'éducation combinée à la recherche restant le premier poste de dépense de l'Etat, car après tout nos cerveaux c'est notre pétrole à nous, les Occidentaux (et les Japonais, mais ils font partie du club maintenant). La deuxième option pourrait être une preuve de déliquescence (type Mandarins de la Chine Impériale au XIXème siècle) mais force est de constater que loin de vouloir continuer dans le train-train, les pouvoirs publics déploient énormément d'énergie à casser tout cela.
La destruction des Etats-Nations et leur remplacement par des Länder ou équivalents (Ecosse, Catalogne, Grand Est que Philippe Richert comparait justement à des pays comme la Belgique ou le Danemark) vise à obtenir une situation néo-féodale. Ce qui s'est passé en Ukraine montre bien qu'il s'agirait de provinces dirigées par des “single-digit billionnaires” (des ploucs, quoi), en utilisant là aussi non plus des policiers en uniforme mais des milices privées ad hoc. En cela, le modèle suivi est celui des favelas, où les gangs travaillent pour le single-digit billionnaire local.
Les forces armées se réduisent alors à n'être plus que des forces de spécialistes, comme naguère l'artillerie royale de Charles VII. Leur domaine de compétence serait celui d'une super-police (“Forces Spéciales”) pour faire rentrer l'un ou l'autre seigneur dans le rang. Le renseignement, c'est déjà Alphabet/Google (qui, en dehors de satellites, fait rouler des voitures robotisées jusque dans nos bras pour photographier nos fils et nos compagnes).
On peut imaginer, tout comme l'armée russe contribua à mater les révoltes dans la première partie du XIXème siècle en Europe, que les élements sorosisés (migrants, Nuit Debout et autres hybridations de la guerre) servent à mater ainsi les résistances nationales au service de cette dissolution. Mais c'est là spéculer sur les intentionnalités opératoires de l'ennemi, dont il faut bien garder en tête que nous ne les découvrirons qu'au petit matin de la bataille.
Se poserait la question du futur de l'armement nucléaire. Or le Saker est toujours intéressant lorsqu'il rappelle de temps à autre que la Russie c'est déjà ce modèle de néo-féodalité du point de vue économique (les oligarches ne sont jamais partis) et qu'une bonne partie d'entre eux s'accomoderaient fort bien d'un ordre mondial gloablisé (on ne peut plus dire véritablement “Etatsunien”, lire ci-dessous). N'oublions pas que Poutine est vieux (bientôt 64 ans, soit 68 ans lors de la prochaine éléction US), on verra bien s'il se degaullerisera ou se chiraquisera sur la fin (je pense moins à une mitterrandisation…) mais surtout ce qu'il adviendra après l'époque qu'il représente. Saker répète au nom de la rigueur intellectuelle qu'il ne faut pas aveuglément compter sur la Russie, j'ajouterai que les capacités robotisées sont les véritables enjeux militaires aujourd'hui. Pour l'instant les USA ont l'air d'avoir cochonné le travail.
Nous passons ainsi à la question de la monnaie avec lesquels les oligarches russes (et brésiliens, indiens, chinois…) veulent être milliardaires, mais qui est ausi ce qui nous permet d'acheter ce bon cacao pas cher. La monnaie est aujourd'hui une fiction complète, ce qui permet à l'économie d'être ce qu'elle est. La monnaie au sens présent sera sans aucun doute la véritable victime du nouveau monde robotisé ( http://www.bloomberg.com/news/articles/2016-05-02/inside-the-secret-meeting-where-wall-street-tested-digital-cash ) et sa crédibilité sera très maigre (quoique la propagande moderne est très forte), mais sa situation de monopole mondial la rendra incontournable. Dans un monde robotisé, l'argent ne devient plus qu'une sorte de coupon de rationnement destiné aux activités humaines.
Les Etats-Unis, l'Europe et le Japon, somme toute la “Triade” à la mode dans les années 1990, sont en voie de réajustement économique et culturel très poussé. On le voit bien évidemment au jour le jour, mais la véritable force est comme toujours la démographie, or s'il y a véritabelment un effondrement, c'est sur ce plan-là. Les populations qui ont fait les Trente Glorieuses, qui y ont accumulé leurs richesses intellectuelles et matérielles, ces populations sont en voie de disparition (Japon) ou de remplacement (Europe, USA) sur leurs territoires (y compris par leurs propres enfants qui n'ont rien gardé de leur capital intellectuel et culturel, faisant d'eux “les métis de ces nègres-là”, d'après une citation de Guy Debord).
C'est sur ce résultat qu'il faut juger la crise de la famille et de la sexualité, le féminisme et Conchita Wurst (pour qui on change la langue française, en “dégenreant” on crée des mots simultanément masculins et féminins, nous sommes tous différent-e-s). C'est là la crise la plus durement ressentie et la plus tue, sauf bien sûr par l'alternative officielle, l'extrême-droite, qui en fait provoque le silence sur cette question fondamentale qui pour elle n'est qu'un argument éléctoral (l'article de dedefensa sur le livre “le Rose et le Brun” est très intéressant sur le sujet)
De tout ceci ressort un ensemble cohérent, où l'on mêle une situation néo-coloniale et une situation néo-technologique, c'est pourquoi je parle de transition plutôt que d'effondrement.
Donnie Nneti
22/05/2016
Je suis assez surpris des lecteurs qui disent ne rien voir de l'effondrement du système alors que celui-ci se passe sous leurs yeux. Il est question dans notre époque tumultueuse de comprendre cette situation de crise non pas qu'avec l'intellect mais surtout l'intuition, ce que fait Dedefensa et PhG. La vérité de situation est une perception de la conscience humaine, le véritable penseur qui cherche à aller au délà du voile de la non-réalité imposée par le système psychopathique et décadent, avec sa Novlangue et son déni TOTAL de la réalité des faits: on est dans le monde Orwellien en plein et vous vous dites ne rien voir? Allez, écoutez la voix de la conscience humaine en vous et non plus le mental raisonneur qui aime tant à se bercer d'illusion! En passant, Obama aka BHO et sa présidence peut-être vu comme un superhéro qui a tout fait pour freiner la course folle du train fou yankee vers l'abime de la 3GM (notamment en Syrie), en tout cas, c'est ce que moi je retient au delà de toutes autres considérations et je sais aussi que pour cela, il est traité de FAIBLE par les yankees pur-sang.
wilfried
22/05/2016
Même si on est intelligent, si on s’investit fort dans son travail et si on obtient avec le temps une certaine expertise, nous devons tous essayer de rester humble et de nous rendre compte qu’il y en a toujours là quelque part, dans la nature ou plus proche de nous, des personnes qui soient mieux informés que nous, qui maîtrisent plus de langues que nous et connaissent peut-être plus que nous ou aient simplement plus de talent que nous, n’importe…
Rester ouvert à des critiques d’autrui est difficile, très difficile même, pour nous tous sans exception, mais c’est une attitude qui est nécessaire pour se développer.
Que la critique d’autrui est formulé sur l’essentiel ou seulement sur des aspects que nous considérons comme la périphérie de ce que nous disons ou pensons, qu’il s’agit de vos articles ou de nos commentaires, nous aimons tous d’être respectés en tant que personne, dans nos opinions et dans ce que nous écrivons.
Si ce respect n’est pas rencontré, de quelle façon que ce soit, la réaction ne va pas se faire attendre.
Au niveau de la gestion d’un blog, cette réaction du lecteur/ commentateur peut se traduire en ‘action’ de s’abstenir dorénavant de tout commentaire, ou d’une lassitude d’encore s’investir dans la cause, pour certains en troll, pour d’autres de ne plus lire le blog.
Je perçois la gestion des commentaires d’un blog comme un exercice difficile d’équilibrage : trop de censure n’est pas opportun, mais trop de liberté ne l’est non plus. L’art est de trouver le juste milieu.
Quoiqu’il en soit, 7000 lecteurs par jour en moyenne est déjà un très beau chiffre.
Olivier Riche
23/05/2016
Quand je médite la suprême attitude,
je reste sans effort au faîte de la vraie nature des choses.
Détendu, je m'établis dans une sphère sans agitation,
Dans la clarté de l'ouverture d'être,
Dans la connaissance de l'état de félicité,
Dans la splendeur éclatante de la non-délibération,
Dans la sérénité face aux multiples manifestations.
Ainsi établi en la nature de l'esprit,
sans trouver d'obstacles, la compréhension décisive paraît.
Sans effort, la clairvoyance accomplit toutes tâches.
Quel bonheur que ce Fruit qui n'est pas resté simple souhait !
Quel plaisir que d'avoir abandonné les espoirs et les craintes ! Les illusions devenues sagesse ultime, quelle joie !
Auteur inconnu
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