Théo Ter-Abgarian
24/07/2022
Je crois qu'il faut d'abord éliminer le terme "écologiste" du vocabulaire, trouver autre chose pour le qualifier correctement. Le discourt "vert" est un faux nez, il suffit des les voir faire. Anti-malthusiens jusqu'au fanatisme, ils sont objectivement catalyseurs de la crise climatique qu'ils prétendent dénoncer, bétonneurs, promoteurs de l'éolien, ils sont les premiers vecteurs de la dégradation de notre cadre de vie et de la destruction de la diversité animale et végétale. L'équipe EELV de la mairie de Strasbourg en deux ans est parvenue à détruire trois espaces verts urbains pour bétonner une ville déjà surpeuplée.
En réalité les Verts sont la queue de comète dégénérée du mouvement soixante-huitard, converti, par embourgeoisement, à l'économie de marché, au boursicotage, à l'eurolâtrie, à l'adulation du militarisme US, tout en se préservant son pré carré d'hédonisme (LGBT+ friendly) et seule concession aux engagements d'antan un militantisme hypocrite en faveur des migrants. Le nombrilisme erigé en ligne politique.
Remarquez que les ministres EELV (Voynet, Duflo, Pompili….) ne se sont jamais intéressés qu'à leur carrière ; on est vraiment dans la politique soupe. Et c'est normal, c'est le "moi d'abord" avec un petit relent de "jouissons sans entraves". Mais la question sociale, là dedans ? RIEN ! Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ? RIEN. Les avez-vous entendus sur la cause catalane ? Sur le Tigré ? Sur le Yémen ? Sur le Donbass ? etc… En Allemagne comme en France, les Verts ne sont pas appelés au gouvernement par les régimes prédateurs qui se sont succédés depuis 20 ans, non pour promouvoir une quelconque politique de l'environnement, mais en tant qu'une part non négligeable de l'électorat qui pèse et à laquelle il faut faire une place : les bobos, le magma des urbains. Et c'est tout.
A vrai dire je ne connais qu'un électeur EELV chronique, c'est un architecte chenu, du côté de Montpellier, ancien maoïste en 68, maintenant converti à tout l'habitus festivus festivus eurocentré, aussi a-t-il planté à sa fenêtre un drapeau ukrainien. Il est abonné à Médiapart.
A ce propos je vous signale une intervention récente sur le Média (média crypto-mélenchoniste) d'un certain Marc Endeweld . Sociologue, Sciences Po, ancien journaliste aux Inrockuptibles, on ne peut pas rêver d'un pedigree plus conformiste. Il sort un livre d'une tartuferie inouïe, son projet : diffuser sur les causes de la guerre d'Ukraine un narratif de "gauche" (sic), pro-Otan, pro-équipe de Kiev (le gars démasquant son parti-pris à chaque détour de phrase). Et c'est très simple, on fait table rase de la vieille maxime de Montesquieu, les hommes ont deux mobiles, la passion et les intérêts. Comme on patauge dans le marxisme vulgaire avec Endeweld, il n'y a de mobiles que d'intérêts. Mais les passions, gros benêt (benêt prétentieux, cependant, s'exprimant avec componction devant un interviewer transi d'admiration gluante) ? Endeweld nous sert un roman nucléaire, qui serait l'enjeu, balayant avec hauteur (sans vergogne) l'agressivité de l'OTAN dans l'origine de la crise.
Et puis, bon, parler de logique impériale des Russes, comme le font d'autres commentateurs, cela mène à quoi ? , sachant l'annexion par Das Grossukraine du Donbass et son acharnement à garder cette province dont on peut se demander s'il n y a pas logique impériale, là, si ce n'est pas uniquement pour sadiser, ses habitants, certes, comme depuis 8 ans.
Quant à la performance de Frau Baerbock, c'est à la hauteur de leur flexibilité mentale… C'est la rengaine des valeurs (ces valeurs atlantistes qui nous ont couté tant d'hémoglobine !), et de règles internationales (combien de pays violés dans leur souveraineté ? Je ne reprends pas la litanie des cas récents, Yougoslavie, Libye, Syrie, Irak, pays africains, etc. etc; ).
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