Claude Roddier
25/03/2019
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article10737
" Libérer la France !
Collectif pour un mouvement de libération nationale.
Libérer la France !
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Une première séance de travail du Collectif pour un mouvement de libération nationale s’est tenue à Paris lundi 17 décembre 2018. L’objectif de cette réunion était d’entreprendre l’organisation de ce rassemblement souverainiste et républicain. Il s’agissait aussi de travailler à une plateforme politique consensuelle pour des républicains issus « des deux rives ».
La discussion a souligné que comme en juillet 1792 ou pendant la seconde guerre mondiale, à nouveau, la patrie est en danger. Il semble que les « Gilets jaunes » aient bien perçu cela. Selon un article du Figaro, « l’hymne national est souvent repris par les Gilets jaunes. Les manifestants expriment par ce chant la voix de la « patrie en danger ». » L’auteur de l’article, Barbara Lefebvre, ajoute : » La Marseillaise des « gilets jaunes » chantée des dizaines de fois d’affilée dans les cortèges est ce qu’elle a été dès ses origines : la voix du peuple quand la patrie est en danger. L’envahisseur n’est ni prussien, ni autrichien. Dans l’esprit des manifestants, les tyrans coalisés contre la Nation ne sont plus les monarques européens, mais les commissaires européens de Bruxelles à qui nos dirigeants ont cédé notre souveraineté politique, économique, budgétaire, culturelle. »
La situation est particulièrement grave face à la trahison nationale des dirigeants européistes de notre pays, qui sont aussi des agents de l’étranger, chargés de pouvoir de l’Europe supranationale germano-américaine. La présence de blindés de l’eurogendfor, la gendarmerie de l’euro dictature, dans la répression des « Gilets jaunes » à Paris, semble confirmer que l’oligarchie financière est prête à utiliser les blindés contre le peuple, en révolte contre les méfaits de l’Europe de Maastricht.
Nous sommes dans un état d’urgence qui impose le rejet de l’euro ainsi que le retrait de la France de l’union européenne et de l’OTAN. La construction d’un Mouvement de libération nationale est selon nous nécessaire pour y parvenir.
Le Collectif pour un mouvement de libération nationale est fondé sur une stratégie d’union du peuple de France. Au-delà du clivage gauche-droite, l’immense majorité de notre peuple nation est victime de l’oligarchie financière qui domine l’Union européenne supranationale. Ce clivage gauche-droite ne correspond donc pas à la ligne de fracture actuelle qui oppose les nouveaux résistants patriotes aux collabos actuels, destructeurs de la souveraineté et de l’indépendance de notre pays.
Cette démarche stratégique patriote, indépendantiste et anti oligarchique, impose donc aujourd’hui, la constitution d’un rassemblement de libération nationale. Celui-ci agira pour le rétablissement de la République française libre, une et indivisible, laïque, sociale et anti-impérialiste. Le combat du mouvement de libération nationale en construction, s’inspirera du rassemblement de la Résistance et du programme du CNR. Celui-ci sera actualisé lorsque la France aura retrouvé sa souveraineté, car ses principes demeurent d’une grande modernité. Cette démarche politique est potentiellement majoritaire, car elle répond aux intérêts objectifs essentiels du peuple-nation.
Vive la France libre !
Collectif pour un mouvement de libération nationale.
21 décembre 2018"
jc
27/03/2019
En parcourant l'article du politologue Arnaud Imatz je suis tombé sur le paragraphe suivant:
"À un second niveau d’analyse, il existe deux positions métaphysiques : la transcendance et l’immanence. D’un côté, ceux qui défendent Dieu, et de l’autre, ceux qui déifient l’homme. On oppose ici la métaphysique chrétienne et la lecture correcte des Évangiles aux grandes hérésies et aux utopies falsificatrices du christianisme, au millénarisme, au gnosticisme (le Dieu du mal contre le Dieu du bien), ou encore à la croyance aux religions de la politique avec leur version sécularisée de l’apocatastase. À l’arrière-plan, il y a une sorte de combat éternel de la lumière contre les ténèbres, du bien contre le mal, chacun étant bien sûr interprété et défini différemment selon que l’on appartient ou non à l’un des deux pôles de droite ou de gauche."
Wikipédia nous dit que la ligne de clivage immanence/transcendance renvoie à l'opposition Aristote/Platon. Pour moi, qui ai reçu une formation/formatage scientifique/scientiste, et qui tente -ouvertement, c'est-à-dire sans honte, depuis tout récemment- de me glisser dans la peau d'un philosophe/mathématicien, je considère -comme l'immense majorité des matheux, je crois- que l'immanence est un concept supérieur à la transcendance. Car un concept immanent, c'est-à-dire un concept qui contient en lui-même son propre principe, est supérieur à un concept qui ne le contient pas. Et, pour un matheux, lorsqu'il a affaire à un concept qui ne contient pas en lui-même son propre principe, il n'a de cesse de tenter de le compléter pour le rendre immanent.
Je pense que pour les atomistes (Leucippe, Démocrite, etc.), l'irréductibilité des atomes fait que ceux-ci -les atomes- contiennent nécessairement en eux-mêmes leur propre principe, et donc que l'atomisme est un immanentisme.
En fouillant sur la toile¹ je tombe sur "Spinoza fut un grand promoteur du Panthéisme et de l'immanence de Dieu". (Pour moi Dieu contient "évidemment" en lui-même son propre principe, Dieu est immanent; sinon il ne serait pas Dieu. Mais peu importe ce que je pense à ce sujet.) Et, vers la fin de l'article, je trouve "Nietzsche [qui voyait en Spinoza un frère intellectuel] est défini comme un immanentiste absolu [pour qui] "il n'existe plus de péché contre Dieu, le seul péché qui soit est dorénavant le péché contre la terre". Les positions de Spinoza et de Nietzsche ci-dessus évoquées me semblent recouper assez fidèlement la position thomienne de philosophe de la nature (à ceci près qu'à ma connaissance Thom n'en fait pas état…).
Thom, après avoir fait remarquer que sa théorie des catastrophes est une théorie de l'analogie précise: "Le monde de l'analogie est un monde qui porte en quelque sorte son ontologie avec soi". Ce que je traduis par le fait que la théorie thomienne des catastrophes contient en quelque sorte en elle-même son propre principe, qu'elle est en quelque sorte immanente.
L'atomisme philosophique est, j'en suis convaincu, la position de la très grande majorité des scientifiques modernes qui sont dans leur très grande majorité des penseurs du discret. La position de Thom, penseur du continu, est opposée. Ces deux positions sont immanentistes mais il y a un abîme entre ces deux immanentismes.
Je ne vois pas en quoi la différence entre le panthéisme de Thom (Dieu identifié à la Nature) et le monothéisme abrahamique (Dieu au-dessus de la Nature qu'il a créée) serait déterminante au niveau politique qui seul m'intéresse dans le contexte de l'article de PHP.
Pour moi le véritable clivage politique est entre l'atomisme et le panthéisme, c'est-à-dire entre le mécanisme² et le vitalisme².
¹: https://www.universite-rose-croix.org/pantheisme-immanence-et-transcendance/
²: Ce clivage renvoie évidemment au clivage intelligence artificielle/intelligence naturelle; les écolos doivent choisir leur camp!
jc
28/03/2019
Toujours dans l'article d'Arnaud Imatz je relève:
"Dans le sens le plus conventionnel et le plus vulgaire du terme, la droite serait synonyme de stabilité, d’autorité, de hiérarchie, de conservatisme, de fidélité aux traditions, de respect de l’ordre public et des convictions religieuses, de protection de la famille et de défense de la propriété privée. À l’inverse, la gauche incarnerait l’insatisfaction, la revendication, le mouvement, le sens de la justice, le don et la générosité."
Dans le régime actuel de la démocratie représentative française, les élections se font selon le principe que toutes les voix se valent et donc que les citoyens, dans leur immense majorité votent selon les critères "vulgaires" rappelés ci-dessus.
Avec en toile de fond les oppositions aristotéliciennes puissance/acte et matière/forme, je vois plutôt se dessiner comme suit l'évolution du clivage actuel grossièrement rappelé ci-dessus.
Pour moi, puissance et matière sont yin, féminins alors que acte et forme sont yang, masculins. Et je vois l'évolution du clivage gauche/droite vers un clivage masculin/féminin inscrit dans la constitution (exit donc le principe d'égalité auquel se substitue un principe d'harmonie), symbolisé (sinon réalisé) par "Les femmes au palais du Luxembourg" et les hommes au palais Bourbon", la devise "Liberté-Egalité-Fraternité laissant place à "Unité-Harmonie-Diversité".
L'harmonie politique homme/femme pourrait se concevoir et se construire dynamiquement comme suit à partir de l'homme-source et de la femme-puits:
- l'homme plutôt dans l'analyse, l'exploration, l'imaginaire, le changement (le "progrès"), la liberté individuelle (survie individuelle ou de la cellule familiale d'abord), l'ordre hiérarchique linéaire ("Je ne veux voir qu'une seule tête") ou arborescent, la légalité ("Plutôt une injustice qu'un désordre"); etc.
- la femme plutôt dans la synthèse, la conservation, le réel, la permanence, l'ordre circulaire ("Table ronde"), le sens du collectif (survie de l'espèce d'abord), la légitimité ("Plutôt un désordre qu'une injustice"), etc.
Dans une analogie biologique, je vois l'homme plutôt ectodermique et la femme plutôt endodermique, avec des fonctions régaliennes pour chaque sexe à peu près évidentes telles que la défense du territoire et les affaires étrangères aux hommes et l'intérieur, la nourriture, l'habillement, la santé, l'éducation "primaire" aux femmes, les deux sexes rentrant en conflit "mésodermique" pour la structuration et le fonctionnement de la maison commune, la polis, conflit dont il me semble clair qu'il a toutes les raisons d'avoir une issue plus harmonieuse que l'actuel conflit gauche-droite.
Faut-il mettre l'homme à gauche et la femme à droite ou l'inverse? Pour moi la femme étant "endo" et l'homme "exo", la couleur féminine doit être le bleu-violet (couleur intérieure de l'arc-en-ciel) et la couleur masculine le rouge (couleur extérieure de l'arc-en-ciel). Donc femmes à droite et hommes à gauche. Symbolisé par un drapeau bleu-violet-pâle, blanc, rose-pâle pour rappeler le précédent drapeau tout en marquant le côté "aube nouvelle" d'une civilisation naissante, le bleue-violet près de la hampe symbolisant la plus grande stabilité féminine et renvoyant à l'unité alors que le rose, plus libre, remue de la queue au gré du vent.
Je pense que nous sommes en train de quitter une ère de quelques millénaires de domination quasi-exclusivement masculine pour rentrer dans une ère de domination féminine, avec un refroidissement de l'humanité (au sens de Lévi-Strauss) réduisant de façon importante la part humaine du réchauffement climatique -si réchauffement climatique non dû aux activité humaines, c'est-à-dire du Système, il y a-. Dans cette nouvelle ère qui s'ouvre le dernier mot est en principe¹ aux femmes, donc au palais du Luxembourg, l'inverse de la situation actuelle que je vois inéluctablement en fin de vie. cela au commencement. (Les hommes, au début un peu groggy, relèveront un jour la tête pour perpétuer le cycle de l'alternance yin-yang.)
¹: En cas de mise en danger de la nation par une agression extérieure il me semble naturel que ce soient les hommes qui prennent provisoirement les commandes.
jc
28/03/2019
Pour aider à saisir l'insaisissable mouvement des GJ?
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Pour moi un système démocratique ne peut perdurer de façon stable que si le peuple des gens ordinaires possède collectivement en lui un flair suprahumain, un Flair majusculé (PhG parlerait sans doute d'Intuition Haute et d'autres de "Vox populi, vox Dei") car seul un tel Flair peut justifier, à mon avis, un article tel que l'article 2 de notre actuelle constitution: "Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple", article qui me semble actuellement assez malmené. Cela revient à considérer que le peuple français, constitué de dizaines de millions de citoyens-rantanplan lambda (minuscule), forme collectivement Un Citoyen Lambda majuscule -lettre grecque en forme de gros accent circonflexe-.
(Je vois alors bien une symbolique en triangle équilatéral avec ce lambda majuscule "en chapeau" à son sommet, dominant les deux autres extrémités à la base du triangle, alpha majuscule à gauche et oméga majuscule à droite, représentant respectivement la Femme* majusculée (déifiée) et l'Homme* majusculé (lui aussi déifié). Lambda majuscule symboliserait alors un Dieu/Déesse Janus et justifierait un "Vov populi vox dei" en légende du triangle décoré de ses trois sommets.)
*: Pour moi, à la suite de Grothendieck qui le mentionne explicitement dans "La clef des songes", c'est Adam qui est sorti des entrailles d'Eve et non l'inverse. Autrement dit pour moi la puissance précède l'acte (comme l'énoncé d'un théorème précède sa démonstration -exemple fourni par Aristote lui-même). Mais chacun voit midi à sa porte (il arrive ainsi parfois à des matheux de d'abord trouver un "truc" et de seulement ensuite formuler un énoncé dont ce "truc" est la démonstration -ou le moteur de la démonstration-).
jc
29/03/2019
Ceux qui me lisent savent qu'il s'agit pour moi du retour de la femme dans la société à la place qu'elle avait jusqu'au néolithique et qu'elle a commencé à perdre avec les progrès techniques -le fait d'hommes en très grande partie-apparus, disons, à l'âge de fer. Progrès techniques qui ont eu tendance à magnifier les propriétés mécaniques de la matière et, corrélativement, à discréditer ses propriétés vitalistes. (C'est pour moi la lente maturation de ce processus au cours des derniers millénaires qui a abouti à la Renaissance à la rupture entre la physique aristotélicienne vitaliste et la physique moderne mécaniste.)
Pour moi le retour de la femme à sa juste place dans la société est indissociable du retour à une physique vitaliste, aristotélicienne; et ce sont ces deux retours que je désigne par "grand rééquilibrage".
Lors de "La grande librairie" de mercredi dernier (27/03/19), une certaine Olivia Gazalé, présentée par François Busnel comme une femme philosophe, est venue parler de son essai "Le mythe de la virilité", paru en 2017. J'ai trouvé son interview passionnante, ainsi que les cinquante premières pages de son bouquin que je commence à parcourir. Elle y oppose la féminité traditionnelle, naturelle, antérieure à l'âge de fer, à la virilité artificielle qui, selon elle, s'est construite culturellement à partir de cette époque (en première lecture je flaire en elle un petit côté "Beauvoir", façon "on ne naît pas "vir" on le devient").
(Je vois la chose un peu différemment, plutôt à la Lacan période topologue (période où, pour Lacan comme pour Thom, le topologique précède ontologiquement le logique), l'homme et la femme étant en harmonie comme, métaphoriquement, le sont les deux faces d'une bande de Moëbius -dont on sait qu'elle n'en a qu'une seule*-.)
C'est pour cela que j'essaye de suivre avec attention l'évolution du féminisme en général, et d'une certaine A.O.C. en particulier.
Remarque: J'apprécie beaucoup chez Olivia Gazalé (comme chez Olivier Rey et, bien entendu, comme chez PhG) le fait de quasi-systématiquement commencer par remonter à l'étymologie des mots** qu'elle emploie.
*: Je n'ai vu que très rarement -et, je crois, marginalement- Thom s'intéresser aux espaces projectifs en général et aux surfaces unilatères en particulier.
**: Nietzsche: "Encore un siècle de journalisme et tous les mots pueront." (découvert hier sur le Blog A Lupus)
jc
30/03/2019
Je prolonge ici ma façon de voir l'harmonie homme/femme à partir de l'analogie homme-ectoderme/femme-endoderme.
De ce point de vue l'homme aura plutôt tendance à percevoir le monde extérieur comme étant le monde réel, alors que pour la femme ce sera le monde intérieur, l'homme cherchant plutôt à unifier un monde qui lui apparaît dans sa diversité, à reconstruire le puzzle du monde, alors que ce sera l'inverse pour la femme qui, elle, cherchera plutôt à diversifier, à différencier un monde qui lui apparaît d'emblée dans son unité (ce point de vue justifie le fait que les garçonnets préfèrent les jeux de construction alors que les fillettes préfèrent habiller leur poupée, activité selon Thom typiquement embryologique¹).
De ce point de vue toujours l'homme sera plus naturellement un penseur du discret, un atomiste, alors que la femme, elle, sera plus naturellement une penseuse du continu; et la logique masculine préférera plutôt renoncer au principe du tiers exclu qu'au principe de non contradiction (logique constructiviste, intuitionniste) alors que ce sera l'inverse pour la logique féminine (logique qualifiée -par les hommes?- de paraconsistante).
(Si ces quelques lignes ont un sens (il me semble qu'elles ont au moins une certaine cohérence) alors les deux derniers millénaires de domination masculine auront eu pour effet d'imposer aux femmes jusqu'à une façon de penser qui n'est pas la leur…)
Thom: "L'intelligence est la faculté de s'identifier à autre chose, à autrui. Il s'agit en quelque sorte d'une identification amoureuse." (cité de mémoire)
Devise à venir: Unité-Harmonie-Diversité?
¹: "On sera frappé par l'abondance des interprétations sémantiques extraites du langage de la couture: pli, fronce, fente, poche, aiguille… Après tout, si la couture est restée une activité traditionnellement féminine, c'est que sans doute, la confection de vêtements est chez l'Homme le stade ultime de l'Embryologie…"
(Autre citation thomienne en rapport: "La pensée conceptuelle est une embryologie permanente.")
jc
30/03/2019
Thom: "Dans les sociétés c'est la fonction qui crée l'organe, ça ne fait aucun doute. Et je crois qu'il en va de même en biologie." (cité de mémoire)
Au flair je vois la femme plutôt dans la fonction et l'homme plutôt dans la structure, le but du couple étant de faire fonctionner les fonctions essentielles à la survie de la société (qui peut être la cellule familiale, la commune, ..., la nation ..., l'espèce humaine, ...). Dans une perspective lamarckienne, je flaire que c'est plutôt de la femme que vient le vouloir car elle "sait" ce qui est essentiel pour sa progéniture¹, et par extension ce qui est essentiel pour la commune ou la nation, et le devoir de l'homme est de structurer et d'organiser la société pour que la femme puisse faire fonctionner -la femme fonctionnaire- ces fonctions essentielles voulues par elle (nourriture, habillement, santé, éducation, etc.)
Bien entendu les envies féminines sont limitées par leur réalisabilité: l'homme, la matière et la stabilité structurelle ont leur mot à dire, le vouloir et le devoir se conjuguent dans le pouvoir. Une autre facette de la citation de Daniel Rops:
"Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice." ?
¹: Les envies de femme enceinte?
jc
01/04/2019
(A propos d'un nouveau drapeau français pour une nouvelle république.)
Dans mon commentaire "Évolution du clivage gauche-droite" figure le paragraphe suivant:
"Faut-il mettre l'homme à gauche et la femme à droite ou l'inverse? Pour moi la femme étant "endo" et l'homme "ecto", la couleur féminine doit être le bleu-violet (couleur intérieure de l'arc-en-ciel) et la couleur masculine le rouge (couleur extérieure de l'arc-en-ciel). Donc femmes à droite et hommes à gauche. Symbolisé par un drapeau bleu-violet-pâle, blanc, rose-pâle pour rappeler le précédent drapeau tout en marquant le côté "aube nouvelle" d'une civilisation naissante, le bleu-violet près de la hampe symbolisant la plus grande stabilité féminine et renvoyant à l'unité alors que le rose, plus libre, remue de la queue au gré du vent."
En fouillant sur la toile pour savoir ce que Guénon dit des femmes dans la Tradition je suis tombé sur son article "Le symbolisme du tissage". Ce qui me donne l'idée de compléter la symbolique en faisant figurer des fils de chaîne dans la partie bleu-violet-pâle, des fils de trame dans la partie rose-pâle, et les deux fils "en croix" dans la partie blanche symbolisant le produit* de l'union de la femme et de l'homme.
Guénon: "De même, en chinois, king est la « chaîne » d’une étoffe, et wei est sa « trame » ; le premier de ces deux mots désigne en même temps un livre fondamental, et le second désigne ses commentaires."**
Le livre fondamental symbolisant l'unité renvoyant à la femme et la diversité des commentaires renvoyant à l'homme, ça me va tout-à-fait (et cela recoupe la distinction puissance yin/acte yang avec l'exemple mathématique proposé par Aristote: unité de l'énoncé d'un théorème/diversité de ses démonstrations).
Il ne reste plus qu'à tisser harmonieusement un matriarcat matrilinéaire et matrilocal avec un patriarcat patrilinéaire et patrilocal…
Remarque:
Guénon: "Nous avons vu que, sous cet aspect, la ligne verticale représente le principe actif ou masculin (Purusha), et la ligne horizontale le principe passif ou féminin (Prakriti), toute manifestation étant produite par l’influence « non-agissante » du premier sur le second."
Je vois ça dans l'autre sens: la ligne verticale représente le principe féminin, la ligne horizontale le principe masculin, toute manifestation étant produite par l'influence "agissante" du second sur le premier. Pour moi la femme est "en puissance" et l'homme permet le déploiement "en acte" de cette puissance, de cette potentialité (le rejeton…).
*: Je propose le roseau (de Pascal bien sûr) pour symboliser dans la partie blanche ce produit de cet amour tout platonique:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Amour_platonique
**: l'article complet(?) ici:
http://esprit-universel.over-blog.com/article-rene-guenon-le-symbolisme-du-tissage-81454207.html
jc
02/04/2019
En reparcourant "Le symbolisme du tissage" je persiste dans ma remarque: pour moi la chaîne est féminine, elle symbolise la permanence (XX) face à la trame masculine qui symbolise le changement (XY), le "livre" du génétique face au "commentaire" de l'épigénétique; la matrice est bien féminine.
Thom: "(...) il y a toujours une secousse qui s'est propagée, et cette secousse est de nature épigénétique, elle n'est pas de nature génétique. On ne peut pas dire que l'oeuf quiescent programme son propre développement, ce n'est pas vrai. Au fond c'est peut-être pour cela qu'il y a des mâles dans la nature en un certain sens: on ne peut pas croire que les mâles soient vraiment très utiles, mais en fait, ils sont là pour donner la secousse; je sais bien qu'il y a dans la nature des animaux parthénogénétiques, mais enfin je ne sais pas très bien comment ça fonctionne, comment l'oeuf à un moment donné se déclenche. Je crois que cet aspect là est assez fondamental. La causalité matérielle est génétique, la causalité efficiente est épigénétique. Si on n'a pas fait cette distinction je crois qu'on ne comprend rien à la distinction génétique-épigénétique."
A rapprocher de ce qu'écrit Guénon: "(...) en d’autres termes, il y aura toujours lieu d’y distinguer deux sortes d’éléments, qui devront être rapportés respectivement au sens vertical et au sens horizontal : les premiers expriment ce qui appartient en propre à l’être considéré, tandis que les seconds proviennent des conditions du milieu."
Remarque:
Guénon: "Une autre forme du symbolisme du tissage, qui se rencontre aussi dans la tradition hindoue, est l’image de l’araignée tissant sa toile, image qui est d’autant plus exacte que l’araignée forme cette toile de sa propre substance. En raison de la forme circulaire de la toile, qui est d’ailleurs le schéma plan du sphéroïde cosmogonique, c’est-à-dire de la sphère non fermée à laquelle nous avons déjà fait allusion, la chaîne est représentée ici par les fils rayonnant autour du centre, et la trame par les fils disposés en circonférence concentriques."
Pour moi "les fils disposés en circonférence concentriques" doivent représenter la chaîne, car l'ordre féminin est circulaire.
Remarque pour matheux:
Guénon passe du plan de l'araignée (plan polaire) au plan cartésien (plan repéré par le signe de croix cartésien) par une transformation conforme.
jc
03/04/2019
(Ce que j'ai désigné comme l'article "Le symbolisme du tissage" est en fait le chapitre XIV de "Le symbolisme de la croix".)
A propos du symbolisme en général je trouve que la citation thomienne "La voix de la réalité est dans le sens du symbole" s'applique tout-à-fait -si je l'ai correctement comprise ...- au symbolisme du nouveau drapeau français tel que je tente de le développer: opposition amoureuse femme-bleu-violet/homme-rouge, rappelée par le végétal pistil-étamine (je propose le roseau) dans la partie blanche.
(Je pense qu'une symbolique qui a du sens peut changer bien des choses dans l'inconscient collectif. Dans cet ordre d'idées, que le maillot jaune du Tour de France 2019 soit orné des bandes fluo caractéristiques des gilets jaunes réglementaires, que les spectateurs de ce sport populaire entre tous endossent leur propre gilet jaune et qu'ils investissent les ronds points "Astérix" lors du passage du Tour, et le mouvement populaire des GJ ferait là une démonstration de puissance symbolique à peu de frais, même au delà de nos frontières puisque cet événement sportif est beaucoup regardé -paraît-il- à l'étranger.)
Pour moi le clivage gauche/droite doit évoluer vers un clivage femme-nature/homme-culture, le renouveau, l'aube nouvelle étant du côté de femme-nature et le crépuscule du côté de l'homme-culture¹. Car je sens de moins confusément que nous rentrons dans une nouvelle ère "yin" de type "Paradis terrestre" (et donc que nous sommes en train de quitter une ère "yang" de type "Paradis céleste"). Religieusement nous quittons une ère où l'enfer est sur terre et où il faut donc se dépêcher de mourir pour accéder au "Paradis céleste", pour rentrer dans une ère où il faut au contraire ralentir le temps pour profiter le plus longtemps possible du "paradis terrestre". (Il faudra que je relise et rumine "Le temps changé en espace", chapitre XXIII de "Le règne de la quantité et les signes des temps".)
Politiquement exeunt les actuels billets de banque d'euros avec leur symbolique industrielle; il faut leur opposer de nouveaux billets avec une symbolique naturelle, écolo. Exeunt les drapeaux chargés d'étoiles (US, UE en particulier); il faut leur opposer des drapeaux nationaux "végétaux", par exemple un nouveau drapeau de l'UE avec un edelweiss en son centre -capitale Genève, également nouveau siège d'un ONU renové, exit NewYork-, chaque nation européenne y adjoignant son propre logo végétal (chardon, poireau, rose, trèfle, roseau, etc.).
¹: PhG cite de temps à autres un certain Gouhier s'adressant à un Stendhal horrifié: "Les Lumières c'est désormais l'industrie". Plus d'un siècle plus tard l'industrie a tout laminé au point qu'on pourrait paraphraser par un presque terrifiant "Les Lumières c'est désormais l'industrie culturelle" (perspectives robotiques et transhumanistes obligent).
jc
03/04/2019
En rapport avec l'article de ce jour "Notes sur le maturation d’une crise" sur la préoccupante évolution des événements au Vénézuela, je sous-titre ce commentaire:
"Puissance et acte, vie et mort"
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Je voudrais revenir sur mon "Religieusement nous quittons une ère où l'enfer est sur terre et où il faut donc se dépêcher de mourir pour accéder au "Paradis céleste", pour rentrer dans une ère où il faut au contraire ralentir le temps pour profiter le plus longtemps possible du "paradis terrestre"." qui m'est venu sous le clavier au .3, et tenter de le relier à la distinction aristotélicienne puissance/acte, à un moment où, par Vénézuela interposé, pourrait bien se déchaîner l'enfer sur terre.
Mon ancrage métaphysique se résume à l'exemple qu'Aristote donne de la distinction puissance/acte: l'énoncé d'un théorème est en puissance, et une démonstration "acte" ce théorème. En jargon matheux on parle de problème ouvert qui se ferme; et une fois fermé le théorème rejoint le musée -ou le cimetière- des théorèmes, le but étant atteint, le théorème, est en un certain sens, effectivement mort.
(Thom étend ce qui précède aux théories entières: une fois les théorèmes essentiels de la théorie formulés puis démontrés, la théorie meurt¹.)
Ce qui précède pose donc clairement et métaphysiquement le problème de savoir pourquoi on agit² puisqu'agir c'est mourir un peu. Le problème se pose en particulier pour la reproduction sexuée -du point de vue du mâle (seulement lui?)- car le mâle joue à la roulette russe: une chance sur deux d'avoir un garçon dont le but sera de tuer symboliquement son père (en devenant père à son tour).
Thom termine son article de AL "Classification des sciences et des techniques" (article qui donne, selon moi, des indications sur la façon de répartir les tâches entre hommes et femmes) par un paragraphe intitulé "Autour de Prométhée ...", qui recommande de bien réfléchir avant d'agir. Extension au vivant du principe de moindre action de Maupertuis?
Pour moi la matière, la puissance sont yin, et donc -si de plus on suit les chinois- féminins alors que la forme et l'acte sont yang, donc masculins. Il serait grand temps, à mon avis, que les femmes mettent le holà à la tendance aux actions inconsidérées des hommes; car il se pourrait bien que mort s'en suive.
Allez les meufs! Il est temps pour vous de rentrer en politique par la grande porte.
¹: Cf. https://www.maths.ed.ac.uk/~v1ranick/papers/thom/data/citations.pdf pages 81 et 82
²: "Notre" contre-civilisation s'agite plus qu'elle n'agit depuis un certain temps maintenant qu'elle ne sait pas où elle va.
jc
04/04/2019
Conséquence inévitable (pour moi) du .5.
Pour moi matière et puissance sont yin alors que forme et acte sont yang. Aussi dans l'hypothèse explorée au .5 selon laquelle nous rentrons dans une ère où la puissance, du côté de la vie, domine l'acte, du côté de la mort, il suit que la matière est vivante; après une ère mécanique où la matière est morte (la Matière selon PhG?), ère qui, je l'espère, s'achève, nous rentrons dans une ère vitaliste où la matière est de nouveau vivante.
Dans l'article "Une théorie dynamique de la morphogénèse" (MMM) Thom écrit au début de la conclusion: "La synthèse ici entrevue des pensées "vitaliste" et "mécaniste" n'ira pas sans un profond remaniement de nos conceptions du monde inanimé."
Dans le tome II de "La Grâce de l'Histoire", PhG écrit¹ p.332:
"Il doit être entendu ici (...) qu'il y a une partie de la matière du monde qui échappe à la malédiction que nous décrivons ici, que tout n'est certainement pas joué selon les classifications terrestres, que l'esprit rôde où il veut, qu'une main habitée d'un sens divin peut faire de la matière bien plus qu'elle-même, comme faisait la main de Rodin ["Dans cette lutte prodigieuse entre la matière rétive et la volonté créatrice…", disait Daniel-Rops de Rodin, citation qu'on retrouvera]; cette matière-là n'a rien à voir avec la "Matière" dont nous parlons, dont nous subissons les effets du déchaînement… Notre hypothèse est désormais qu'il s'agira d'un des thèmes majeurs, sinon du thème majeur du Premier Cercle, le troisième tome de La Grâce."
(Pour mémoire voir ce que Wikipédia dit de l'hylémorphisme² (où je découvre une citation thomienne).)
J'en tire la conclusion que dans l'ère féminine dans laquelle nous rentrons (et celle-là seulement?) c'est la femme-matière qui est au centre du foyer, c'est elle qui est chaude, et l'homme-forme est là en "couverture réfléchissante" pour empêcher cette chaleur de s'évanouir dans l'infini glacé de l'espace.
(Cela pose, selon moi, la question de savoir qu'elle est la part des femmes dans l'élaboration et la transmission de la Tradition. Je pense en particulier que, dans l'état actuel des connaissances biologiques, les femmes ont quelques arguments à faire valoir pour un Adam né des entrailles d'une Ève.)
¹: Je fais de la pub.
²: En lisant le bouquin "Le mythe de la virilité" de la philosophe Olivia Gazalé, j'ai découvert (pp.70 à 72) le rôle essentiel joué par Aristote dans la domination religieuse, politique et sociale de l'homme sur la femme dans le monde occidental (et en particulier chrétien via Saint Thomas d'Aquin), domination assise en partie, selon Gazalé, à partir du "Traité de la génération des animaux".
jc
04/04/2019
Je sous-titre: "De la forme naturelle à la forme artificielle"
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Initié à un moment de l'humanité que je date -pour fixer les idées- au début de l'âge de fer, la technique, puis la science, puis la technologie ont progressivement transformé la forme naturelle (celle opposée à la matière naturelle) en forme artificielle (et la matière naturelle, vivante, en matière dévitalisée, mécanisée (c-à-d en Matière au sens de PhG, il me semble). L'irruption toute récente de la technologie informatique a considérablement accéléré cette mutation de la forme naturelle en une forme -et un formalisme- artificielle; la forme naturelle qui, traditionnellement, est vue comme l'aboutissement¹ de la matière naturelle, mutant en une forme artificielle aboutissant à une matière artificielle; la forme naturelle ultime -bien entendu structurellement stable pour les thomiens- digne du panthéon des formes naturelles² s'opposant à la forme artificielle ultime promise au champ de ruines des formes artificielles.
(Je rappelle les axiomes ABP et FBM thomiens: "L'Acte est Bord de la Puissance" et "La Forme est le Bord de la Matière" (ES p.176).)
Ces réflexions sur l'opposition naturel/artificiel me sont venues après le visionnage de la courte conférence (15') "L'illusion du transhumanisme" du mathématicien-philosophe Olivier Rey, disponible sur la toile.
¹: Je vois l'homme (XY) comme une différenciation de la femme (XX), femme qui a été, est et sera de toute éternité la lignée germinale, la matrice, et est la première au panthéon des formes: autrement dit "Déesse toute puissante" et "Dieu tout actant".
²: C'est ainsi que j'interprète la citation thomienne suivante (ES p.216): "(...) la formule d'Aristote [premier selon l'être, dernier selon la génération] suggère une autre réponse, théologiquement étrange: peut-être Dieu n'existera-t-il pleinement qu'une fois sa création achevée?"
jc
05/04/2019
Je sous-titre Transcendance versus Immanence (une fois encore).
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Je suis en train de finir une première lecture rapide (j'ai sauté quelques chapitres) de "Le mythe de la virilité" d'Olivia Gazalé en me concentrant actuellement sur le chapitre "La révolution féministe et l'antiféminisme". Je pressens en effet qu'à terme la véritable révolution sera l'entrée des femmes en politique "par la grande porte", c'est-à-dire que leur place en politique sera précisée constitutionnellement, chaque sexe ayant ses domaines réservés harmonieusement équilibrés¹, les autres domaines étant en conflit², la prééminence d'un sexe sur l'autre dans ce conflit variant en fonction de l'impératif atmosphèrique³ du moment, et tranchée par le peuple souverain "Vox popouli, vox Dei". Et je pense qu'il est nécessaire de voir les avancées (en gros depuis un siècle) des reconquêtes politiques féminines (les femmes sont pratiquement écartées de la politique depuis plusieurs millénaires!) pour comprendre par exemple -mais typiquement- la tentative actuelle de conquête du parti démocrate US par les femmes.
En lisant le chapitre précité je note qu'Olivia Gazalé écrit (p.442) que la femme "est rivée à l'immanence et à sa désolante vacuité, tandis que l'homme, lui, a le goût vertical de la transcendance".
Sous la plume de OG, on sent que l'immanence est infra par rapport à la transcendance qui, elle, est supra, et donc que métaphysiquement la femme est plus terre à terre alors que l'homme a des idéaux plus élevés (c'est d'ailleurs ce que semble dire de nombreuses traditions, en particulier la chinoise qui associe le yin à la femme et à la terre et le yang à l'homme et au ciel). Là où je ne suis pas d'accord avec OG c'est sur le côté infra/supra.
Pour moi un être qui contient en lui-même son propre principe est supérieur à un être qui ne le contient pas. À mes yeux l'immanence est l'apanage des dieux (le Tout est immanent), l'écueil à éviter étant la fake-immanence des fake-dieux -les diables- (le Rien -l'atome suffit, je crois- étant aussi immanent).
Je pense que la femme (XX) est plus proche de son archétype, la Femme Idéale, La Déesse, que l'homme (XY) ne l'est du sien, l'Homme Idéal, Le Dieu. Autrement dit que la femme est naturellement¹ mieux dans sa peau que l'homme (OG note ailleurs que la fillette est mieux dans sa peau que le garçonnet parce qu'elle a le même genre que sa mère), qu'elle est plus dans le réel que l'homme, quant à lui plus dans l'imaginaire, plus éternel Don Quichotte à la poursuite de ses chimères².
Le combat politique se faisant à travers les mots, le langage joue donc en politique un rôle essentiel. Or dans notre langue -et je suppose dans beaucoup d'autres, je ne suis pas linguiste- les mots qui ont de la substance, les substantifs, ont un genre.
Thom: "Je suis convaincu que le langage, ce dépositaire du savoir ancestral de notre espèce, contient dans sa structure les clés de l'éternelle structure de l'être."
La classification des substantifs en masculin, féminin (et neutre?) ne serait-elle pas la première clé qui ouvre la voie à l'éternelle structure de l'être en général et de l'être social en particulier?
Si c'est le cas il me semble tout-à-fait naturel que l'affrontement politique, actuellement gauche/droite, évolue vers un affrontement homme/femme, dont on peut raisonnablement espérer qu'il évoluera vers un affrontement amoureux.
¹: Mais pas culturellement, plusieurs millénaires de domination masculine obligent.
²: DC la folle…
³: Expression reprise par Michel Maffesoli, prise chez Ortega y Gasset:
https://leblogalupus.com/2019/04/02/michel-maffesoli-le-coeur-et-la-rage/
jc
05/04/2019
Je viens de parcourir un article d'Emmanuel Todd intitulé "Burke, la Russie et les transgenres"¹. J'y ai noté:
"J’ai relu récemment l’anthropologue et féministe Margaret Mead : le clivage homme-femme et la spécialisation des rôles entre les deux sexes constituent un tel universel d’organisation pour toutes les sociétés qu’il n’est pas concevable que le projet de « sexe flottant », pour ainsi dire, ne crée au plus profond de l’inconscient des sociétés les plus avancées une véritable inquiétude. Or, quand on est inquiet sur ce qu’on fait soi-même, on devient assez hostile au voisin qui refuse de prendre le même risque. On se demande inévitablement, de façon latente, si ce n’est pas lui qui fait le bon choix, qui, en l’occurrence, serait le choix du conservatisme de mœurs."
Au début du .8 je notais: "Et je pense qu'il est nécessaire de voir les avancées (en gros depuis un siècle) des reconquêtes politiques féminines (les femmes sont pratiquement écartées de la politique depuis plusieurs millénaires!) pour comprendre par exemple -mais typiquement- la tentative actuelle de conquête du parti démocrate US par les femmes."
Pour moi il ne fait aucun doute que si la gent féminine (globalement, et non individuellement comme c'est le cas actuellement) s'impose en politique ce sera parce qu'elle aura fait le choix politique du conservatisme des moeurs (et non le choix "féministe", voire du "sexe flottant"). Peut-être est-ce la difficulté qui empêche actuellement les femmes du parti démocrate US de faire une O.P.A. (menée par A.O.C.?) sur ce parti: celle de se voir reprocher d'être un parti à la solde des russes?
¹: https://www.les-crises.fr/burke-la-russie-et-les-transgenres-par-emmanuel-tod/
jc
07/04/2019
Sous-titre: De top-down à bottom-up
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Dans mon commentaire "Don et contre-don" j'écrivais:
"Je suis politiquement aristo-populiste, le peuple souverain veillant jalousement à sécréter sa propre aristocratie. Ce qui précède est, selon moi, "évidemment" plus du ressort de l'aristocratie telle que je la conçois (abbayes de Thélème) que du ressort du peuple (villages Astérix)."
Mon néologisme maison "Aristo-populisme" suggère une vision top-down de la politique, une vision jupitérienne¹ qui n'est pas du tout la mienne, moi qui défends au contraire une vision bottom-up ("Vox populi, vox Dei"). Aussi je lui préfère dorénavant celui de "Populo-aristocratisme", censé indiquer clairement que l'être ontologiquement premier est le peuple et que l'aristocratie lui est subordonnée, car issue du peuple, sécrétée par lui.
D'un côté le Verbe qui est l'être premier, point de vue que je qualifie de logocratique, de l'autre la Chair qui est l'être premier, point de vue que je qualifie de topocratique. Le Verbe qui se fait Chair ou la Chair qui se fait Verbe (pour paraphraser le premier évangile selon Saint Jean)? (Le point de vue masculin opposé au point de vue féminin?)
Thom a rassemblé une trentaine d'articles dans "Apologie du logos" qui, écrit-il dans l'envoi, "jalonnent le spectre continu sous-tendant l'ambiguïté du terme". Pour moi le spectre continûment balayé va du point de vue logocratique pur, au point de vue topocratique pur, points de vue qui, écrit Thom à la fin de l'envoi, "manifestent sans doute une distinction irréductible entre deux modes d'appréhender l'existence. Le mode métaphysique, celui d'Aristote -l'être comme acte ("on agit comme on est, dit Saint Thomas)- et le mode géométrique: la forme visible dans l'étendue. Ces deux modes existent bel et bien l'un et l'autre, et à leurs frontières subsiste un no man's land où se déploient les catastrophes."
Le choix thomien du topos précédant ontologiquement le logos (choix assez naturel pour un topologue professionnel) est, Thom y insiste, un choix d'intelligibilité: il est, selon lui, plus aisé de "monter" du topos au logos que de "descendre" du logos au topos, de passer du continu au discret que de passer de discret au continu. C'est le choix d'un autre Saint Thomas (non pas le "d'Aquin", mais l'apôtre): "Je ne crois que ce que je vois"; et sous cette forme on pressent que ce point de vue topocratique aura sans doute plus de chance d'avoir l'agrément du peuple.
Je viens de finir de parcourir la dernière partie de "Le mythe de la virilité" de la philosophe Olivia Gazalé, partie intitulée "La déconstruction du monde viril" que j'ai trouvée d'une assez prodigieuse hauteur de vue. J'y trouve ce que je subodore depuis longtemps, à savoir que les femmes sont peut-être, plus naturellement que les hommes, des penseuses du continu, des penseuses du topos² (le féminisme "queer" fait l'hypothèse d' un continuum masculin-féminin allant de l'homme "idéalement viril", au gradient mâle élevé à la femme "idéalement féminine", au gradient femelle élevé, les "sexes flottants"¹, aux gradients faibles, au fond de la cuvette "parabolique".
Je retrouve là, de façon assez inattendue pour moi, le spectre continu de l'opposition logos-topos de l'envoi de AL. Et dans l'hypothèse -qui est la mienne- d'un grand réajustement des rapports hommes-femmes, il me paraît tout-à-fait logique que l'image plusieurs fois millénaire de l'homme viril se déconstruise³ pour pouvoir renaître sous une autre forme, la femme apparaissant simultanément sous un jour nouveau.
La conclusion du bouquin de OG s'intitule "Réinventer les masculinités". en voici les dernières lignes:
"(...) la réinvention de la paternité, et toutes les mutations déjà opérées par les hommes progressistes ne constituent pas un "déclin", comme le pensent les masculinistes, mais une chance pour l'humanité, peut-être sa plus grade chance: celle d'annoncer, non pas la désolante "fin des hommes", mais l'enthousiasmante naissance de nouvelles masculinités, condition indispensable d'un meilleur équilibre entre les deux sexes."
(Mon épouse vient de finir de parcourir "Le premier sexe" d'Eric Zemmour, lecture agrémentée de quelques fulminences. Je vais le parcourir à mon tour.)
¹: Fake-Macron (qui gouverne par ordonnances): "Je crois dans l'autonomie et la souveraineté. La démocratie est le système le plus “bottom up” de la terre." http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2018/03/30/25001-20180330ARTFIG00111-macron-raille-pour-sa-tirade-sur-la-democratie-systeme-8220bottom-up8221.php
²: J'essaye de suivre ce que fait une autre Olivia, Olivia Caramello, matheuse de son état, à la recherche du graal des matheux, je crois, à savoir du topos universel (et donc aussi, dualement, du logos universel). Cf. https://swisscows.com/video?query=olivia%20caramello
³: Cf. pp.472 à 478 (Foucault, Derrida, etc.)
jc
07/04/2019
Sous-titre: Modélisation "à la Thom" de l'évolution politique des rapports homme-femme
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On peut visualiser "à la Thom" les rapports politiques homme-femme avec une courbe en forme de W à deux cuvettes séparées par une barrière "de potentiel", courbe dont l'équation est du type y=x⁴+ux²+vx, et qui est associée à la catastrophe fronce qui modélise, selon Thom, le conflit entre deux actants. Jusqu'au début du XXème siècle¹, on a deux cuvettes, l'une étroite et profonde - la profondeur étant liée à la stabilité- occupée par les femmes et traduisant que les femmes stabilisent la société en se concentrant, parfois à leur corps défendant -domination tri-millénaire masculine oblige-, sur la reproduction de l'espèce, et l'autre occupée par les hommes, cuvette moins profonde et plus large pour que la taille des cuvettes reflète la parité numérique homme/femme. Avec les suffragettes au RU, le droit de vote en Turquie, le droit de vote en France, le féminisme (Simone de Beauvoir, la loi Weil, etc.), la cuvette féminine a commencé à s'élargir (et le fond de cuvette à remonter, contraception oblige, traduisant une perte de stabilité sociale), et à s'écarter de la cuvette masculine, affaiblissant la barrière de potentiel qui tend alors à prendre l'allure d'un plateau de plus en plus large et de moins en moins bombé. L'arrivée (années 1990?) des mouvements de LGBT a alors creusé au sommet de ce plateau une petite cuvette dans laquelle se sont installés ces "sexes flottants" (comme les appelle Emmanuel Todd²) au genre peu différencié.
Selon la théorie thomienne cela signifie que l'on est passé à une courbe d'équation y=x⁶+ux⁴+vx³+wx²+tx, associée à la catastrophe papillon. La création de cette nouvelle cuvette investie par les LGBT a pour effet politique de radicaliser les mâles "historiques" donc de recreuser la cuvette "mâle" ("Le premier sexe" de Zemmour³ est pour moi tout-à-fait typique de cette évolution). Comment tout cela va-t-il évoluer?
Selon la théorie thomienne la cuvette centrale formée au sommet de la barrière de potentiel modélise un compromis, une poche, une cloque, une maison commune -une maison est pour Thom une poche de compromis entre la terre et l'air-. Pour l'instant si les "mâles historiques" (les red necks US, les groupes d'extrême droite allemands, etc.) ont l'air de commencer à s'agiter, les "femelles historiques" (c-à-d plus de 90% des femmes?) n'ont pas l'air de bouger.
Que risque-t-il de se passer? Selon moi il y aurait en France une certaine logique à ce qu'il y ait une évolution de l'opposition homme-femme avec une cuvette centrale qui se creuse et dans laquelle vont venir se nicher suffisamment de couples du type des couples des p.12 et 15 du bouquin de Zemmour, couples qu'Olivia Gazalé appelle également de ses voeux (cf. la fin de sa conclusion), suffisamment pour que les LGBT y deviennent largement minoritaires. Si c'est le cas, il semblera alors logique d'opposer hommes et femmes, les femmes au palais du Luxembourg et les hommes au palais Bourbon, chaque sexe traitant de ses affaires spécifiques (par ex. l'armée aux hommes?, la santé aux femmes?), les conflits entre les deux sexes étant régulés "en congrès" à Versailles avec un centre "conciliant" d'autant plus puissant -et donc stabilisateur de la société- que la cuvette centrale est bien remplie.
Une telle modélisation "à la Thom" peut également être faite pour l'élection présidentielle de 2017 dans le cadre d'une opposition gauche-droite avec la création de la cuvette centrale macronienne. Pour moi les cuvettes extrêmes sont actuellement en train de se creuser (plus à droite qu'à gauche pour l'instant), le destin de la cuvette centrale LaREM étant de se vider.
La différence fondamentale que je vois entre les deux situations est la différence de comportement de la barrière de potentiel: difficile à franchir dans le cas d'une opposition gauche-droite (pour cause de fond de haine résultant de la lutte des classes, doublée d'un souverainisme plus marqué à droite et d'un internationalisme plus marqué à gauche⁴), alors que dans le cas d'une opposition homme/femme on peut raisonnablement espérer que cette barrière sera plus aisée à franchir, l'amour remplaçant dans ce cas la haine.
¹: Les suffragettes au RU
²: https://www.les-crises.fr/burke-la-russie-et-les-transgenres-par-emmanuel-tod/
³: J'y ai consacré dix minutes, le temps de noter les positions de deux "jeunes mâles" p.12 et p.15. et de lire la conclusion
⁴: J.L. Mélenchon vient de se séparer d'une fraction souverainiste de LFI.
jc
08/04/2019
Sous-titre: De la conscience de classe à la conscience de genre
PhG: "La sagesse, aujourd'hui, c'est l'audace de la pensée"
Thom: "(...) dès qu'un mot est utilisé fréquemment avec une signification différente de sa signification initiale, il en résulte une tension sur certaines parois de la figure de régulation du concept, tension qui pourrait fort bien la briser; le concept alors se défend en suscitant la naissance d'un mot nouveau qui canalise cette nouvelle signification. la formation de néologismes est ainsi une illustration -difficilement réfutable- du principe lamarckien: la fonction crée l'organe." ("Topologie et signification", conclusion, MMM).
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J'ai terminé le .10 de "Évolution du clivage gauche-droite (vers le clivage homme-femme)" en opposant un clivage gauche-droite sur fond de lutte des classes à un clivage homme-femme sur fond de lutte des sexes/genres, la qualité du clivage sur fond de haine dans le premier cas et sur fond supposé d'amour dans le deuxième.
Jusqu'à présent j'amalgamais sexe et genre: "de sexe masculin" avait pour moi même signification que "de genre masculin". La lecture de "Le mythe de la virilité" de la philosophe Olivia Gazalé¹ a changé ma façon de voir les choses, en particulier la citation suivante (p.460):
"Dans "Sex, Gender and Society", elle [la philosophe Judith Butler] distingue le sexe, invariant biologique, et le genre, construit social évolutif et contingent."
Dans mon rangement thomien (et en l'occurence, également aristotélicien) j'associe dorénavant le sexe à la génétique et à la cause matérielle et le genre à l'épigénétique et à la cause efficiente:
Thom: "(...) il y a toujours une secousse qui s'est propagée, et cette secousse est de nature épigénétique, elle n'est pas de nature génétique. On ne peut pas dire que l'oeuf quiescent programme son propre développement, ce n'est pas vrai. Au fond c'est peut-être pour cela qu'il y a des mâles dans la nature, en un certain sens: on ne peut pas croire que les mâles soient vraiment très utiles, mais en fait ils sont là pour donner la secousse; je sais bien qu'il y a des animaux parthénogénétiques, mais enfin je ne sais pas très bien comment ça fonctionne, comment l'oeuf à un moment donné se déclenche. Je crois que cet aspect là est assez fondamental. La causalité matérielle est génétique, la causalité efficiente est épigénétique. Si on n'a pas fait cette distinction je crois qu'on ne comprend rien à la distinction génétique-épigénétique."
Margaret Mead (citée par OG p.459) s'exprime selon moi dans le même sens que Thom, quoique de façon nettement plus métaphorique:
"Les traits de caractère que nous qualifions de masculin ou de féminin sont pour un grand nombre d'entre eux, sinon en totalité, déterminés par le sexe aussi superficiellement que le sont les vêtements, les manières ou la coiffure qu'une époque assigne à l'un ou l'autre sexe."
L'une des principales difficultés que je vois à l'élaboration d'une constitution de deuxième génération (celles de premières génération étant calquées sur -disons- l'américaine) est de séparer le constitutionnel du législatif comme les biologistes séparent le génétique de l'épigénétique, le constitutionnel renvoyant à l'invariant biologique alors que le législatif renvoie à un construit social évolutif et contingent (pour reprendre la formulation de Judith Butler).
Selon moi le fait d'avoir mis le libéralisme (et même l'ultra-libéralisme) dans la constitution européenne (alias somme des traités européens, 2005 oblige) et non dans une loi (abrogeable et/ou modifiable) est une grossière erreur que nous autres européens sommes en train de payer.
Jean-Claude Juncker: "Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens. "
¹: Mon épouse, qui commence à le lire moins vite que moi, m'a fait remarquer que OG cite "Le premier sexe" d'Éric Zemmour p.13.
jc
08/04/2019
Sous-titre: Mots "génétiques" et mots "épigénétiques"
Thom: "Je suis convaincu que le langage, ce dépositaire du savoir ancestral de notre espèce, contient dans sa structure les clés de l'éternelle structure de l'être."
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En réfléchissant au genre des mots¹ -en pur béotien, je ne suis pas linguiste-, je ne peux que constater que le genre grammatical des mots en général, et ceux touchant au sexe en particulier, est beaucoup plus "épigénétique" que "génétique", et donc que, d'une certaine façon, le sens des mots est contingent, ce qui est fâcheux dans les textes où c'est l'invariance, l'universalité qui est recherchée, comme, archétypiquement, dans une constitution qui se veut "génétique".
Y a-t-il donc des mots "génétiques", des rocs à partir desquels un discours "universel" puisse se constituer?
Il m'apparaît de plus en plus nettement que Thom nous propose, avec ses seize morphologies archétypes², une ébauche de réponse à ce qui est, d'évidence pour moi, une question fondamentale.
(Je rappelle que la théorie des catastrophes est, selon Thom lui-même, une théorie de l'analogie et que "le monde de l'analogie est un monde qui porte son ontologie, en quelque sorte, avec soi.")
¹: Amour, délice et orgue, mots "Transgenre", mots "Queer"?
²: SSM, 2ème ed. p.312
jc
08/04/2019
Sous-titre: Abbayes de Thélème: hauts lieux de l'interdisciplinarité
Abbaye de Thélème: "Lieu, pour l'instant utopique, où des hommes et des femmes "philosophes" -de préférence à parité numérique- de différentes disciplines se réunissent pour réfléchir à une constitution de deuxième génération pour la France (tout en essayant de la penser la plus archétypique, la plus "génétique", la plus universelle possible)."
(J'entends par "philosophe" -entre guillemets- quelqu'un qui a un recul par rapport à sa spécialité, sa discipline. Tous les intervenants ci-dessous sont supposés "philosophes".)
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Selon moi il doit y avoir en premier lieu le premier cercle, celui des anthropologues, ethnologues, et biologistes, ainsi que des métaphysiciens de type guénoniens. Car je vois cette constitution s'élaborer à partir de la cellule familiale¹, ayant été convaincu par le discours du médiatique ethnologue Emmanuel Todd.
Une fois écrits les articles relatifs à la famille, cellule de base de toute société humaine, interviendront alors les sociologues, les juristes -en particulier bien entendu les constitutionnalistes de première génération-, les politologues, les écologistes, les économistes, etc., pour écrire d'abord une constitution pour les petites communes (ordre de grandeur à préciser) pour terminer par une constitution pour la France entière après être passé par les structures intermédiaires.
(Je pense que la grande majorité des problèmes à résoudre -et donc des grandes options politiques- se pose déjà au niveau -disons- cantonal -et peut-être déjà au niveau communal; le grand problème, selon moi, est le problème de la clé de voûte de la structure sociale: "Vox populi vox Dei"?)
Les matheux ont-ils leur place dans l'élaboration d'une telle constitution?
Thom: "(...) je suis un bon représentant de l'impérialisme disciplinaire; dans cette propagande démesurée où les spécialistes vantent les mérites de leurs concepts respectifs, seul, je crois, le mathématicien a quelque droit à prétendre à l'universalité." ("Vertus et dangers de l'interdisciplinarité", AL p.640)
Et Hegel: "Pythagore est le premier maître de l'universel".
Ces deux citations vont donc dans le sens d'une réponse positive à la question posée plus haut, et ce d'autant plus si une telle constitution prétend à l'universalité.
Le mathématicien français médaillé Fields Alain Connes² fait remarquer à la fin de l'une de ses conférences-vidéo que l'intelligence artificielle sera à jamais incapable d'élaborer de véritables concepts, à savoir des concepts qui ont du sens. Je suis personnellement convaincu que c'est exactement là le critère qui sépare les "grands" mathématiciens des mathématiciens ordinaires, les grands mathématiciens étant ceux capables d'élaborer de nouveaux concepts et de proposer de vastes et fécondes conjectures (et pour moi, Thom, Grothendieck, Connes³ sont de ceux-là). Ne serait-ce que pour cette raison -l'aptitude à forger et définir de nouveaux concepts qui ont un sens- je pense que les matheux doivent avoir dans les abbayes de Thélème une place autre que celle d'observateur -ou celle, ancillaire, de statisticien⁴-.
(Il me semble qu'il sera inévitable de considérer que certains articles ne seront pas "génétiques", pas universels, mais seulement "considérés comme étant génétiques" (ex. Interdit de l'inceste).)
¹: Pour moi la cellule familiale de base est atemporelle, c'est-à-dire contient le couple, ses enfants, et, au moins virtuellement, les ascendants vivants.
²: Je trouve que Panoramix lui ressemble.
³: Une discussion à Thélème entre un guénonien et Connes portant sur une lecture quantique de "Le symbolisme de la croix"? (De même une discussion entre un guénonien et Todd concernant un éventuel tissage du patriarcat et du matriarcat (à propos du chapitre "Le symbolisme du tissage")?)
⁴: Thom: "Les mathématiciens ne devraient pas se laisser enfermer dans la tâche ancillaire de statisticiens, mais devraient apporter leurs propres intuitions dans la conceptualisation des autres disciplines." ("Vertus et dangers de l'interdisciplinarité", AL p.642)
jc
11/04/2019
Sous-titre: déconstruction, changement de phase
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Après avoir parcouru l'article "Déconstruction" de Wikipédia, et avoir découvert à l'occasion que la déconstruction chez Heidegger dans "Être et Temps" porte sur le concept de Temps, j'ai quasiment aussitôt fait -encouragé par Thom¹- les analogies métaphysico-biologiques Être-génétique et Temps-épigénétique.
Je vois l'évolution (temporelle!) de la politique occidentale -pour fixer les idées depuis les suffragettes au RU- basculer d'un clivage gauche-droite (fake-génétique) vers un clivage homme-femme (véritablement génétique), et j'ai argumenté en ce sens dans mes précédents commentaires. D'un point de vue scientifique j'interprète cette évolution comme un changement de phase, c'est-à-dire comme un passage d'un état qui a été relativement stable en Occident pendant un ou deux siècles vers un état que je subodore et espère comme étant plus stable.
Le physicien François Roddier a consacré plusieurs billets² sur son blog au problème des transitions de phase, transitions qui peuvent être plus ou moins abruptes. En premier commentaire de cet article sa femme Claude Roddier milite pour un sursaut souverainiste face au globalisme. Des deux transitions de phase du clivage gauche-droite soit vers le clivage souverainisme-globalisme soit vers le clivage homme-femme, je pense que c'est le dernier cité des clivages qui est structurellement le plus stable et qui donc, en définitive, l'emportera (mais peut-être faudra-t-il passer auparavant par le premier).
¹: Thom: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme et des sociétés, ainsi l'usage de vocables anthropomorphes en Physique est foncièrement justifié."
²: Cf. par ex. le billet 107
jc
14/04/2019
Sous-titre: Réenracinement, un souverainisme soft?
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Gaïa se dit aussi Gè, la terre en grec. Après le déracinement globaliste attalien, de plus en plus furieux et démentiel, il nous faut nous réenraciner, retrouver nos racines, réinvestir nos petites communes qui se meurent, celles où nos ancêtres -pour la plupart d'entre nous- sont nés, ont vécu et sont morts.
Il nous faut revenir, j'en suis convaincu, à ce mystérieux saumon qui revient, après avoir parcouru l'océan, frayer avant de mourir sur les lieux de sa naissance. Il nous faut faire revivre ces petites communes en venant y passer nos derniers jours, en attendant que Gaïa, la Mère Nature, nous tende ses bras. Pourquoi nos enfants -pour moi mes petits-enfants- ne
Nostalgie¹...
"Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.
Joachim du Bellay, Les Regrets
¹: Cf. la conclusion du tome II de "la Grâce de l'Histoire" (je fais de la pub).
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