Lambrechts Francis
11/05/2007
Les autorités militaires ont décidé de mieux surveiller les écrits émanant des troupes déployées en Irak. Une réglementation qui risque de creuser davantage le fossé entre l’armée et les civils, estime le magazine en ligne Slate.
... Il est d’autant plus essentiel d’entendre ces voix que l’ensemble du public est déconnecté de l’effort de guerre.
L’opinion des soldats peut également parfois permettre à la machine militaire de mieux fonctionner. Certes, les militaires ont besoin de discipline, mais les mesures qu’elle prend pour faire taire les dissensions vont parfois trop loin. En Irak, où j’ai servi l’an dernier, j’ai vu la hiérarchie militaire conspirer pour trafiquer des rapports jugés trop négatifs ou pessimistes, pour empêcher ces rapports de remonter la chaîne de commandement, ou encore pour réduire au silence certains avis avant qu’ils ne parviennent aux généraux à Bagdad.
Les nouvelles réglementations de l’armée de terre vont logiquement neutraliser toute divergence d’opinion, ainsi que les multiples articles de journaux et débats spécialisés écrits par des militaires sur la guerre et qui ont permis au public d’en savoir plus. Cette politique réduit le débat d’idées en empêchant les civils de prendre part à des discussions avec les militaires sur la stratégie et la tactique.
Ce sont des règles d’une rare myopie, en particulier dans le cadre de la lutte anti-insurrectionnelle que nous menons en Irak, où certaines des meilleures idées peuvent venir d’universitaires ou d’employés civils travaillant dans des ministères comme le département d’Etat.
( Les soldats américains privés de blogs, Slate, Philip Carter, http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=73772 )
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