jc
05/08/2020
PhG: "’un “accident industriel”, soudain haussé au niveau des catastrophes métaphysiques".
La dernière et la plus compliquée des catastrophes élémentaires thomiennes est la catastrophe "ombilic parabolique", appelée également catastrophe "champignon" (et aussi phallus impudicus). C'est une catastrophe qui illustre ma citation thomienne favorite: "Les situations dynamiques régissant l'évolution des phénomènes naturels [Hiroshima, Beyrouth, champignon (eucaryote)] sont fondamentalement les mêmes que celles qui régissent l'évolution de l'homme [phallus] et des sociétés." (Thom écrit également à ce propos de l'analogie en général: "Je crois (...) que l'acceptabilité sémantique (en dépit de son caractère apparemment relatif à la langue considérée) a en général une portée ontologique. « Toute analogie, dans la mesure où elle est sémantiquement acceptable, est vraie. » C'est là, je crois, le principe de toute investigation métaphysique.")
Deux autres citations thomiennes en rapport avec la catastrophe champignon:
- "Il faut bien admettre que si les formes géométrico-dynamiques représentant les processus sexuels se rencontrent dans tant d'objets de la nature inanimée, c'est parce que ces formes sont les seules structurellement stables dans notre espace-temps à réaliser leur fonction fondamentale comme l'union des gamètes après transport spatial. On pourrait presque affirmer que ces formes préexistent à la sexualité."
- "(...) il y a toujours une secousse qui s'est propagée, et cette secousse est de nature épigénétique, elle n'est pas de nature génétique. On ne peut pas dire que l'œuf quiescent programme son propre développement, ce n'est pas vrai. Au fond, c'est peut-être pour cela qu'il y a des mâles dans la nature en un certain sens : on ne peut pas croire que les mâles soient vraiment très utiles, mais en fait, ils sont là pour donner la secousse ; je sais bien qu'il y a des animaux qui sont parthénogénétiques, mais enfin je ne sais pas très bien comment ça fonctionne, comment l'œuf à un moment donné se déclenche. Je crois que cet aspect-là est assez fondamental. La causalité matérielle est génétique, la causalité efficiente est épigénétique. Si on n'a pas fait cette distinction je crois qu’on ne comprend rien à la distinction génétique-épigénétique."
En conclusion, voici la dernière phrase de "Esquisse d'une Sémiophysique": "Seule une métaphysique réaliste peut redonner du sens au monde."
De quoi méditer et rêver.
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