Théo Ter-Abgarian
11/04/2021
Tourbillon, cyclones…. Tournis vibrionesque… la situation actuelle dans tous les domaines est prise dans un mouvement brownien, dont on perçoit vaguement qu'il va s'arrêter, mais comment ? Je vous laisse deviner, car cela s'arrête toujours… Heureux sont ceux qui contemplent le spectacle sur leurs gradins, le postère délicatement posé sur un coussinet de mousse, comme à Roland Garros. Le carburant de tous les déchainements, c'est la haine… Regardez, même, le pape dont le métier -parait-il- devrait être de jouer le bon pasteur et prêcher l'harmonie (mais, certes, c'est un concept de la Grèce antique, horriblement païenne), bref, ce pape n'est que le concentré de tous les dirigeants du Monde Global, leur digne représentant, ne le considérons maintenant, plus que comme tel ; si l'on détaille bien ses traits, son faciès, sa sainte colère ! On comprend qu'il veut partir en croisade. Mais une croisade effarante, la croisade de ses règlements de comptes, oui, des règlements de comptes… Ce pape nous crache tous les jours sa haine, de ce qu'il n'aime pas, il veut que tout le monde sache qu'il n'aime pas. Il n'aime pas le son des cloches dans la vallée, Jeanne d'Arc et son front étoilé, le parfum d'une nuit d'été, le sourire de l'ange d'Amiens, Mignonne allons voir si la rose, les Montjoie Saint-Denis, les "Bois ton sang, Beaumanoir, ta soif te passera", les alérions de Vaudémont, les sonnez hautbois resonnez musette !, les Il était une fois, les Nous n'irons plus au bois, non… Là, il est d'accord, que nous n'aillions pas au bois…Il aime, si, si, il nous le dit, il aime le pourrir ensemble, l'écriture inclusive, les tags de la rue Desnoyers, les gros derrières en jean de la rue Myrha, les ONG start-up-s, les éoliennes qui fauchent les dernières grues de Lorraine, Hanouna, Macron, BHL, Sollers, Rihanna, il aime le vent mauvais que se lève, qu'importe s'il est de pestilence, mortifère, déjà puant la putréfaction des âmes déjà mortes, dont l'infection s'avance comme un dégât des eaux, envahissant, décharnant tout -même les dernières tendresses humaines-, c'est la cavalcade des quatre cavaliers de l'Apocalypse, ô orages désirés par ceux qui rampent à la traine, derrière, fantassins hébétés et blafards de la Cancel Culture. Le mouvement brownien s'arrêtera et ils resteront ce qu'ils sont, c'est à dire, c'est à dire ? Mais les autres, que deviendront-ils…et, s'ils disparaissent, quel sens à leur vie se donneront les browniens de la haine ?
jc
13/04/2021
Coïncidence de l'immobile et du mobile (du temps-aïon et du temps-chronos), de l'ordre et du désordre, de la connaissance et de l'inconnaissance…
La fin du texte de PhG (à partir de "Que reste-t-il alors?") me renvoie à l'article de Thom "Structure et fonction en biologie aristotélicienne" (AL) dont il est dit en tête de chapeau que "c'est probablement l'un des exposés les plus complets du programme de constitution d'une biologie théorique". Cet article présente en effet pour moi des affinités avec la conception que PhG a des crises/catastrophes (ces termes sont pour moi synonymes), à la condition d'associer fonction et tourbillon (la fonction d'une structure crisique étant de tourbillonner…). Extrait :
"Il est de l'essence de la fonction de fonctionner… même si parfois la fonction ne fonctionne pas. De ce point de vue le terme fonction se rapproche linguistiquement de la forme du gérondif (le doing anglais). On peut métaphoriquement représenter le concept de fonction par une fronce d'hystérésis associée à l'opposition de deux temps : un temps "a-temporel", une éternité vide d'évènements, ce que les Anciens Grecs appelaient aïon, et un temps qualitativement spécifié, chronos, celui qui est porteur d'évènements catastrophiques et où se déroule l'exécution d'actes. Toute fonction apparaît alors comme un pli des temps sur l'espace-temps.
On peut réduire (par la transformation de Van der Pol) la fronce à un cycle périodique [mon association tourbillon/fonction…] centré en un point qu'on appellera l'âme de la fonction."
Pour moi l'âme de la fonction (biologique) apparaît alors dans le cas de la catastrophe fronce comme la crise-sujet, centre organisateur qui régit les deux crises-objets que sont le passage à l'acte (de l'aïon au chronos) et le retour à l'état de puissance (du chronos à l'aïon), Thom donnant l'exemple de la contraction d'un muscle suivi de son retour au repos. Mais, avec des catastrophes plus complexes, l'âme de la fonction a charge de réguler un plus grand nombre de crises-objets. C'est le cas avec la catastrophe "sexuelle" ombilic parabolique, la plus compliquée des catastrophes pouvant, selon Thom, se réaliser dans notre espace-temps 4D. L'ombilic parabolique comme le septième barreau (la fronce étant le deuxième (1) ) d'une échelle [de Jacob?] qui en comporte une infinité au sommet de laquelle trônerait l'âme du monde où coïncideraient mobilité et immobilité, ordre et désordre, connaissance et inconnaissance?
Héraclite : "L'harmonie suprême est coïncidence des contraires".
(1) Pour Thom l'assertion de nature translogique "le prédateur affamé est sa propre proie", liée à la catastrophe fronce, est à la base de l'embryologie animale, et, pour moi, le Système est un prédateur perpétuellement affamé. La crise actuelle se terminera-t-elle ou non par sa destruction? Cf. la vidéo-testament "René Thom & Emile Noel la théorie des catastrophes" (disponible sur la toile) à 33'.
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