Arrou Mia
19/01/2012
Les sionistes prétendent que ce sont eux qui ont refusé de se prêter à l’exercice militaire conjoint avec les Usa.
Quelle shutzpa!
(une forme d’arrogance devenue une vertu nationale, pour réaliser une image inversée du juif victime des pogroms, créer le juif arrogant et fier de son arrogance)
http://www.debka.com/article/21656/
Le dernier mot?
après le premier verbe?
mais un piètre calcul, les deux machins sont voués à la disparition, Usa comme l’Israël.
pierre
26/01/2012
RON PAUL
Député du Texas à la Chambre des représentants des Etats-Unis dAmérique
A toutes fins utiles, ce texte retrouvé de Ron Paul, qui ne manque pas de piquant…
15 février 2006
La fin de lhégémonie du dollar des Etats-Unis
Traduit de langlais (Etats-Unis) par Jacques Salvador
Traduit et publié avec l’autorisation expresse de l’équipe de campagne de Ron Paul
Il y a un siècle, on parlait de «diplomatie du dollar». En 1989, après la chute de lUnion soviétique, cette politique a évolué en «hégémonie du dollar». Cependant, après toutes ces années de grande réussite, la domination de notre dollar touche à sa fin.
On a dit à juste titre que celui qui détenait lor faisait la loi. Autrefois, on considérait quun commerce équitable et honnête se faisait sur la base dun échange de biens de valeur réelle.
A lorigine, il ne sagissait que de troc. On sest ensuite rendu compte que lor revêtait une attraction universelle, capable de se substituer à une méthode de troc mal commode. Non seulement lor facilitait les échanges de biens et de services, mais encore il pouvait constituer une réserve de valeurs pour ceux qui désiraient épargner en prévision de temps plus durs.
Les gouvernements, au fur et à mesure de leur expansion, se sont octroyé le monopole du contrôle de la monnaie, au détriment des marchés. En principe, les gouvernements parvenaient à garantir la qualité et la pureté de lor, mais il arrivait quils dépensent davantage que ce que leurs rentrées autorisaient. Au lieu de courir le risque de se heurter à la désapprobation de la population avec de nouveaux impôts ou la hausse de ces derniers, les rois et les Césars nont pas mis longtemps à gonfler leur monnaie en réduisant la quantité dor contenue dans chaque pièce, en espérant que leurs sujets ne découvriraient pas la supercherie, ce qui ne manquait pas de finir par susciter de vives protestations de la part dune population loin dêtre naïve.
De ce fait, les dirigeants ont été poussés à partir à la conquête dautres nations pour chercher de lor. Les populations ont pris lhabitude de vivre au-dessus de leurs moyens, avec du pain et du cirque. Le financement dextravagances par la conquête de terres étrangères devenait lalternative logique au dur labeur et à la croissance de la production. La conquête ramenait non seulement de lor, mais encore des esclaves. Lever limpôt sur les territoires envahis était un encouragement à la construction dempires. Le système a bien fonctionné un certain temps, mais le déclin moral des populations a affaibli le désir de produire pour ses propres besoins. Le nombre limité de pays pouvant être potentiellement mis à sac pour leurs richesses finissait par diminuer, ce qui avait raison des empires. Lorsquil nétait plus possible dobtenir de lor, les puissances militaires sécroulaient. En ces temps-là, ce sont bien ceux qui détenaient lor qui faisaient la loi et sortaient leur épingle du jeu.
Cette règle générale sest perpétuée au cours du temps. Lorsque lor était utilisé et que des règles protégeaient un commerce honnête, les nations productives prospéraient. Dès lors que les nations riches celles qui possèdent des armées puissantes et de lor ont porté exclusivement leur effort sur lobtention dun empire et sur une fortune facile pour garantir le bien-être de leur population. Elles ont échoué.
Aujourdhui, si le principe na pas changé, la situation est bien différente. Le papier, et non plus lor, est la monnaie de lempire. La règle, du moins pour linstant, est la suivante: «Cest celui qui imprime la monnaie qui fait la loi.» Bien que lor ne soit plus utilisé, lobjectif demeure: il sagit de contraindre les pays étrangers à produire et à alimenter le pays qui détient la puissance militaire et les commandes de la «planche à billets».
La monnaie de papier nétant pas à labri des contrefaçons, il faut toujours que lémetteur de la devise internationale soit doté dune puissance militaire suffisante pour garder la mainmise sur le système. On semble avoir trouvé là le schéma parfait pour permettre au pays émetteur de ce qui est de facto la devise mondiale, de senrichir de manière perpétuelle. Toutefois, le seul problème est que, à linstar de ceux qui détenaient lor par la conquête, un tel système détruit le caractère même de la population de la nation qui contrefait. En effet, ce système décourage lépargne et la production des Américains, tout en les incitant au surendettement, faisant ainsi disparaître le bien-être social.
Ceux qui bénéficient de ce bien-être social et ceux qui demandent des compensations ou des indemnisations pour préjudices font pression pour gonfler la devise. Dans tous les cas, le principe de responsabilisation personnelle du citoyen est rejeté.
Lorsque la monnaie de papier nest plus acceptée, ou lorsque lor vient à manquer, ce sont la richesse et la stabilité politique du pays qui sont perdues. Au lieu de vivre au-dessus de ses moyens, le pays est, du coup, contraint de vivre au-dessous de ses moyens, jusquà ce que les systèmes politiques et économiques se conforment aux nouvelles règles, règles qui ne sont plus dictées par ceux qui contrôlent une «planche à billets» désormais hors service.
La «diplomatie du dollar», une politique mise en place par William Howard Taft et son secrétaire dEtat Philander C. Knox, avait pour but de renforcer les investissements commerciaux américains en Amérique latine et en Extrême-Orient. En 1898, McKinley devait fomenter une guerre contre lEspagne, et le corollaire de Théodore Roosevelt à la doctrine Monroe devait précéder lentreprise agressive de Taft qui consistait à utiliser le dollar et linfluence diplomatique des Etats-Unis pour garantir les investissements américains à létranger. Voilà donc lorigine du terme «diplomatie du dollar». Lentreprise de Roosevelt est importante en ce quelle a permis de justifier les interventions américaines par le simple fait quun pays entrant dans la sphère des intérêts américains risquait, dun point de vue politique ou budgétaire, de passer sous contrôle européen. Désormais, le gouvernement des Etats-Unis revendiquerait non seulement le droit, mais encore le devoir, de préserver les intérêts commerciaux américains de linfluence européenne.
Cette nouvelle politique, qui succédait à celle dite de la «diplomatie de la canonnière» de la fin du XIXe siècle, consistait à acheter notre influence, avant davoir recours à la menace de lemploi de la force. En articulant la «diplomatie du dollar» de William Taft, on semait la graine de lempire américain, graine destinée à croître dans le sol politique fertile qui avait perdu amour et respect pour la république léguée par les auteurs de la Constitution américaine. De fait, cet amour et ce respect avaient bien disparus. Il na pas fallu longtemps avant que, vers la moitié du XXe siècle, la «diplomatie du dollar» se mue en «hégémonie du dollar».
Mais cette transition ne pouvait sopérer que par un changement radical de la politique monétaire du pays, voire de la nature même du dollar.
En 1913, le Congrès américain devait créer la Réserve fédérale, communément appelée la Fed. Entre cette date et 1971, tous les principes de saine gestion monétaire ont été systématiquement bafoués. En effet, durant cette époque, la Fed a trouvé bien plus facile de faire fonctionner la «planche à billets» pour financer les guerres ou pour manipuler léconomie, le tout en rencontrant peu de résistance du Congrès, et au bénéfice des groupes de pression qui influençaient le gouvernement.
La domination du billet vert a véritablement trouvé son plein essor après la Seconde Guerre mondiale. Le pays na pas subi les destructions dont les autres nations ont souffert. En outre, les coffres étaient pleins de tout lor de la planète. Mais le monde, avec lassentiment des politiciens, a fait le choix de ne pas revenir à une discipline financière basée sur lor. Imprimer des billets pour payer les factures était bien plus populaire que taxer ou restreindre des dépenses non indispensables. Pour des avantages à court terme, on a institutionnalisé pour des décennies un système de déficits publics.
Laccord de Bretton Woods de 1944 a consolidé le dollar dans son rôle prééminent de valeur de réserve au niveau mondial, remplaçant dans ce rôle la livre sterling. La force politique et militaire des Etats-Unis aidant, à quoi il faut ajouter nos énormes réserves en or, le monde a accepté bien volontiers notre dollar (sur la base de 1/35 lonce) comme devise de réserve. Le dollar, convertible au taux susmentionné dans toutes les banques centrales étrangères, était considéré comme «aussi bon que lor». Un métal que les citoyens américains navaient toutefois pas le droit de détenir. Ce système de change basé sur lor était dès le départ voué à léchec.
Les Etats-Unis ont fait ce que beaucoup avaient prédit, à savoir, imprimer plus de billets verts que lor ne pouvait en garantir. Trop content, le monde entier a accepté cette manne de dollars pendant plus dun quart de siècle, jusquà ce que les Français et dautres exigent des Etats-Unis quils tiennent leur promesse, à savoir, rendre une once pour 35 dollars versés au Trésor américain. La conséquence fut une énorme déperdition dor qui mit fin à un système de change bien mal calculé.
Cest le 15 août 1971 que le président Nixon devait fermer le robinet en interdisant la sortie de la moindre des 280 millions donces dor restantes dans les coffres du Trésor. Ce ne fut rien dautre quune déclaration dinsolvabilité des Etats-Unis. Chacun, dès lors, était forcé de reconnaître quun nouveau système monétaire devait être mis en place pour garantir la stabilité des marchés.
Etonnamment, le nouveau système mis en place laissait aux Etats-Unis le contrôle exclusif de la presse à imprimer les billets de la devise de réserve mondiale, et ce sans aucune restriction, pas même un semblant de convertibilité en or, rien! Bien que la nouvelle politique était encore plus bancale que la précédente, elle ouvrait la porte à lhégémonie du dollar.
Réalisant que le monde sembarquait dans quelque chose dinconnu et de risqué, lélite des gestionnaires monétaires, avec le soutien sans faille des autorités américaines, ont mis au point un accord avec lOPEP pour fixer dans le monde entier le prix du pétrole exclusivement en dollar des Etats-Unis, et ce pour toutes les transactions. Cela faisait du dollar une devise à part, de fait garantie par le pétrole. En échange, les Etats-Unis promirent à tous les royaumes pétroliers du golfe Persique une protection contre une éventuelle invasion ou un éventuel coup dEtat. Cet accord a contribué à exacerber les mouvements islamiques radicaux contre la présence et linfluence américaine dans la région. Cet accord a renforcé le dollar de manière artificielle, générant dimpressionnants bénéfices pour les Etats-Unis. Linfluence florissante du dollar nous a permis dexporter notre inflation monétaire en achetant du pétrole et dautres marchandises à moindre coût.
Ce système post-Bretton Woods était bien plus fragile que celui qui avait prévalu entre 1945 et 1971. Bien que laccord «pétrodollar» était utile, il sest avéré encore moins stable que le prétendu cours du dollar basé sur lor de Bretton Woods. Il était certainement bien moins stable que le système détalon-or qui prévalait à la fin du XIXe siècle.
Dans les années 1970, alors que le dollar seffondrait presque, les prix du pétrole flambaient et lor atteignait 800 dollars lonce. En 1979, il a fallu des taux dintérêt de 21% pour sauver le système. La pression sur le dollar des années 1970, nonobstant les profits qui saccumulaient sur cette monnaie, nétait que le résultat du déficit budgétaire abyssal et de linflation monétaire des années 1960. En dépit des déclarations du président Johnson selon lesquelles les Etats-Unis auraient les moyens de soffrir le beurre, largent du beurre ainsi que des canons, les marchés nont pas été dupes.
Une fois encore, le billet vert était sauvé, ce qui a conduit à une véritable hégémonie du dollar qui dure depuis les années 1980 jusquà aujourdhui. Avec lextraordinaire collaboration des banques, aussi bien centrales que commerciales, du monde entier, le dollar a été accepté comme valant de lor.
Le président de la Fed, M. Alan Greenspan, a, à diverses occasions, répondu à mes injonctions devant le commission bancaire de la Chambre des représentants concernant ses opinions antérieures favorables à lor, en disant que lui et dautres dirigeants de banques centrales avaient fait de leur monnaie papier (le dollar) une devise dont ils pouvaient répondre comme si cétait de lor.
Jobjectais en soulignant quune telle prouesse constituait un défi à des siècles dhistoire économique qui avaient montré quune monnaie devait correspondre à une valeur réelle. Dun air suffisant, il répondait en disant que ces dernières années, les banques et les institutions financières avaient intérêt à entretenir un dollar fiable, et quelles ne cachaient pas quelles vendaient ou prêtaient sur le marché de grandes quantités dor, même lorsque la chute du cours de cette matière première soulevait de sérieuses questions sur la sagesse dune telle politique. Ces institutions nont jamais admis avoir voulu contrôler le cours de lor, mais il est abondamment prouvé quelles croyaient que si le prix de ce métal précieux chutait, le marché prendrait confiance, confiance quelles avaient canalisée de façon étonnante en changeant du papier en or.
Laugmentation des cours de lor est historiquement considérée comme un signe de méfiance dans la monnaie papier. Ce récent effort nest pas vraiment différent de celui du Trésor américain consistant à vendre de lor à 35 dollars lonce dans les années 1960, dans le but de convaincre le monde que le billet vert était aussi solide que le métal jaune. Même durant la Dépression, lun des premiers actes de Roosevelt fut dempêcher la cotation libre de lor, cachant ainsi un système monétaire vicié en rendant illégale la détention dor par les citoyens américains. Les lois de léconomie ont fini par limiter cet effort, comme elles lont fait dans les années 1970, lorsque le Trésor américain, la Banque mondiale et le FMI ont tenté de contenir le cours de lor en déversant sur les marchés des tonnes de ce métal précieux, dans le but de briser les velléités de ceux qui, lorsque la détention dor fut à nouveau légalisée, cherchaient dans cette matière première un refuge pour se prémunir de la chute du dollar.
Entre 1980 et 2000, leffort pour tromper les marchés sur la véritable valeur du dollar a une fois de plus échoué. Ces cinq dernières années, le dollar sest déprécié de plus de 50% par rapport à lor. Il est impossible de flouer tout le temps tout le monde, même lorsque lon contrôle la «planche à billets» de la Réserve fédérale.
Malgré tous les inconvénients du système de monnaie fiduciaire, linfluence du dollar na pas diminué. Les résultats semblaient positifs, mais les vices du système perduraient. Indécrottables, les politiciens de Washington nont eu quune idée en tête, sauver les apparences, tout en refusant de comprendre et de changer de politique. Les seules solutions à des problèmes artificiellement créés par une politique et un système monétaire profondément corrompus furent le protectionnisme, la fixation arbitraire des taux de change, les droits de douane punitifs, les sanctions fondées sur des motifs politiques, les subventions aux entreprises, la gestion du commerce international, les contrôles des prix, des taux dintérêt et des salaires, les sentiments ultranationalistes, la menace de lemploi de la force et, enfin, la guerre.
A court terme, les émetteurs de la devise de réserve peuvent engranger de juteux bénéfices. Mais à long terme, cela fait peser une menace sur le pays émetteur de la devise mondiale, en lespèce les Etats-Unis. Tant quà létranger on prend nos dollars en échange de marchandises réelles, nous nous en sortons. Cest là un avantage que beaucoup au Congrès refusent de reconnaître, tout en fustigeant la Chine pour quelle maintienne une balance commerciale positive à notre égard. Mais cela conduit à une perte demplois dans le domaine des produits manufacturés dexportation, ce qui nous rend de plus en plus dépendants de létranger, et donc moins autosuffisants. Grâce à leurs taux dépargne élevés, les pays étrangers accumulent du dollar quils nous prêtent ensuite «généreusement» à des taux peu élevés, pour nous permettre de financer notre consommation excessive.
Cest une bonne affaire pour tout le monde, jusquà ce que lenthousiasme pour notre dollar faiblisse, voire que notre monnaie ne soit plus acceptée. Cela pourrait changer la donne et nous obliger à assumer le coût réel de notre vie au-dessus de nos moyens et au-delà de ce que permet notre production. La lune de miel planétaire avec notre dollar commence déjà à pâlir, mais le pire est à venir.
Laccord des années 1970 avec lOPEP pour létablissement du prix du pétrole en dollars à beaucoup renforcé artificiellement celui-ci en tant que principale devise de réserve, ce qui a créé une demande universelle qui a permis dabsorber lénorme quantité de billets verts générée chaque année. Pour la seule année dernière [2005], lindice M3, celui qui mesure la masse monétaire totale de billets verts en circulation dans le monde, a augmenté de plus de 700 milliards de dollars.
La demande artificielle de dollars et la puissance militaire des Etats-Unis met ces derniers en position de «faire la loi» dans le monde sans aucun travail productif, sans épargne et sans limites à la consommation ou aux déficits. Le seul problème est que cela ne peut durer.
La hausse des prix montre le bout de son vilain nez, et la bulle du NASDAQ, générée par largent facile, a éclaté. De même, la bulle immobilière est en train de se dégonfler. Les prix de lor ont doublé et les dépenses fédérales sont effrénées, sans aucune volonté politique de les maîtriser. Le déficit commercial sélevait, pour lannée dernière (2005), à plus de 728 milliards de dollars. Une guerre qui coûte 2000 milliards de dollars fait rage, et on prévoit de létendre à lIran et, pourquoi pas, à la Syrie. Le seul élément limitatif serait le rejet du dollar par le monde. Cest inéluctable, et les conditions seront pires que celles de 1979-1980, où il a fallu des taux dintérêt à 21% pour y faire face. En attendant, tout sera fait pour protéger le dollar. Avec ceux qui détiennent des dollars, nous avons intérêt à faire perdurer le système.
Dans son premier discours après avoir quitté la Réserve fédérale, Greenspan justifiait la hausse du cours de lor par des inquiétudes relatives au terrorisme, et non par des inquiétudes dordre monétaire causées par la fabrication dune quantité excessive de billets verts lorsquil était en fonction. Il faut redorer le blason du dollar, au détriment de lor quil faut discréditer. Même lorsque la devise américaine sera sérieusement attaquée par les marchés, les banques centrales et le FMI feront tout ce qui est concevable pour absorber les dollars, dans lespoir de restaurer la stabilité monétaire. En définitive, ils échoueront.
Mais ce qui est plus important encore, cest la nécessité de conserver la relation entre dollar et pétrole, pour permettre au billet vert de conserver sa position dominante. Toute mise en cause du système des pétrodollars sera combattue par la force, comme cela sest déjà produit.
En novembre 2000, Saddam Hussein sest mis à exiger des euros en échange de son pétrole. Son arrogance constituait une menace pour le dollar, mais sa faiblesse militaire nen constituait pas une. Le secrétaire au Trésor, Paul ONeill, rapporte quà la première réunion de ladministration Bush, en 2001, le principal sujet abordé fut «comment se débarrasser de Saddam Hussein», bien quaucune preuve nexistait selon laquelle celui-ci constituait une menace pour les Etats-Unis. M. ONeill fut étonné et choqué par une si vive préoccupation au sujet de Saddam Hussein.
Comme chacun le sait désormais, la réaction immédiate au sein de ladministration américaine après les attentats du 11 septembre fut de sinterroger sur la façon de faire porter le chapeau à Saddam Hussein, histoire de justifier linvasion de lIrak et le renversement de son gouvernement. Même sans preuves de toute implication de ce gouvernement dans les attentats du 11 septembre ou de la présence darmes de destruction massive en Irak, la désinformation et linterprétation spécieuse des faits justifiant un renversement du gouvernement de Saddam Hussein a généré un large soutien auprès du Congrès et du public américains.
Nul na jamais avoué publiquement que la vraie raison du renversement de Saddam Hussein était son attaque, par le fait de vendre son pétrole en euros, contre lintégrité du dollar en tant que devise de réserve. Nombreux sont ceux qui pensent que cela fut la source de notre obsession anti-irakienne. Pour ma part, je doute que ce fut la seule raison, mais je pense que cela a joué un rôle important. Très peu de temps après le succès militaire, les ventes de pétrole irakien étaient intégralement rétablies en dollars. Leuro fut abandonné.
En 2001, lambassadeur du Venezuela en Russie mentionna lintention du Venezuela de réaliser les ventes de son pétrole en devises européennes. Dans lannée qui suivit, un coup dEtat fut tenté contre le président Chavez, avec, semble-t-il, laide de la CIA.
Les tentatives de leuro pour se faire une place en vue de devenir la devise de réserve du monde ayant rencontré quelque résistance, la chute du dollar contre leuro a été momentanément inversée. Ces événements ont certainement joué un rôle dans le maintien de la domination du dollar.
Les sympathies des Etats-Unis envers ceux qui avaient comploté pour renverser Chavez sont avérées. Du reste, le gouvernement américain fut mis dans lembarras par léchec de cette tentative. Le fait que Chavez ait été élu démocratiquement na dailleurs pas exercé une très grande influence quant au parti que nous avons pris.
A présent, quelque chose de nouveau est tenté contre le pétrodollar. LIran, qui lui aussi fait partie de laxe du mal, a annoncé son projet de créer une Bourse du pétrole en mars de cette année. Et devinez quoi les cours seront fixés en euros!
La majorité des Américains a oublié comment, au cours des années, nous avons systématiquement et sans raisons cherché à nous mettre les Iraniens à dos. En 1953, cest la CIA qui a aidé à renverser le leader démocratiquement élu, Mohammed Mossadegh, pour installer à sa place le régime autoritaire du shah, mieux disposé à légard des Etats-Unis. Les Iraniens écumaient encore contre cet événement lors de la prise dotages de 1979. Notre alliance avec Saddam Hussein, lorsque celui-ci a envahi lIran au début des années 1980, na pas amélioré les relations avec lEtat perse, pas plus quavec Saddam Hussein lui-même. Lannonce, en 2001, par le gouvernement américain que lIran faisait partie de laxe du mal nétait pas pour améliorer les relations diplomatiques entre nos deux pays. Les récentes menaces relatives au nucléaire sans tenir compte que lIran est entouré de pays dotés darmes de ce type ne semblent pas tenir compte des multiples provocations qui continuent à légard de lIran. Avec cette dernière histoire et ce que de nombreux musulmans perçoivent être de notre part une guerre contre lislam, il nest pas étonnant que lIran choisisse de nuire aux intérêts américains en sattaquant au dollar. A linstar de lIrak, lIran nest aucunement en mesure dattaquer les Etats-Unis. Cependant, cela ne nous a nullement empêché de faire de Saddam Hussein un nouvel Hitler prêt à dominer le monde. LIran, depuis quelle a mentionné ses projets de fixer les cours de son pétrole en euros, fait lobjet dune guerre de propagande semblable à celle qui fut menée contre lIrak avant linvasion.
Le maintien de la suprématie du dollar nest probablement pas la seule raison de la guerre contre lIrak ou de lagitation à lencontre de lIran. Bien que les véritables raisons de la guerre sont complexes, nous savons maintenant que les arguments qui ont motivé la guerre, comme celui de la présence des armes de destruction massive en Irak ou celui de limplication de Saddam Hussein dans les attentats du 11 septembre, étaient fallacieux. Limportance du dollar est évidente, mais linfluence du projet des néoconservateurs de refonte du Moyen-Orient nen est pas moins importante. Linfluence dIsraël et des chrétiens sionistes a joué un rôle tout aussi déterminant dans lentreprise de cette guerre. La protection de «notre» approvisionnement en pétrole a défini notre politique au Moyen-Orient depuis des décennies.
Mais la vérité est que le paiement de laddition de cette intervention agressive nest plus possible au moyen de la méthode classique, cest-à-dire par plus dimpôts, plus dépargne et plus de production de la part des Américains. Une grande partie des coûts engendrés par la guerre du Golfe de 1991 avaient été, de plein gré, pris en charge par nos alliés. Il nen est pas de même aujourdhui. Plus que jamais, cest lhégémonie du dollar, sa prééminence comme devise mondiale de réserve qui, aujourdhui, est indispensable pour financer nos énormes dépenses militaires. Les 2000 milliards de dollars au titre dune guerre qui nen finit pas devront, dune manière ou dune autre, être payés. Cest à cela, et à cela seulement, que sert lhégémonie mondiale du dollar.
La plupart des véritables victimes ne savent pas comment elles paient laddition. Le permis de battre monnaie à partir de rien se répercute sur les prix, qui augmentent. Le citoyen américain lambda, ainsi que celui du Japon, de la Chine et de partout dans le monde, subit une inflation qui fait office d«impôt» destiné à payer nos campagnes militaires aventureuses. Cela marchera tant que la supercherie ne sera pas découverte et tant que les producteurs étrangers continueront daccepter des billets verts ou den détenir en échange de leur production. Tout est fait pour empêcher que cette escroquerie soit mise au jour et portée à la connaissance de ceux qui la subissent. Si les marchés du pétrole remplacent le dollar par leuro, cela mettra fin, à terme, à notre capacité à imprimer sans restriction la monnaie de réserve du monde.
Importer des marchandises de valeurs et exporter un dollar en pleine dépréciation représente un avantage absolument considérable. La croissance économique des pays exportateurs est devenue dépendante de nos achats. Cette dépendance les fait demeurer complices de lescroquerie, ce qui maintient le dollar à un cours artificiellement élevé. Si ce système était viable à long terme, les Américains nauraient plus besoin de travailler. A notre tour, comme ce fut le cas pour les Romains, nous pourrions profiter «du pain et du cirque». Malheureusement pour Rome, la source dor a fini par se tarir, et son incapacité à poursuivre le pillage des nations conquises a mis fin à son empire.
Cest ce qui nous arrivera si nous ne changeons pas de système. Bien sûr, nous noccupons pas de pays étrangers que nous pouvons piller directement, mais nous avons des troupes déployées dans 130 nations. Nos efforts intenses pour étendre notre domination dans un Moyen-Orient riche en ressources pétrolières nest pas un hasard. Cependant, désormais, nous ne revendiquons plus la possession directe des ressources; nous nous bornons à insister sur le fait que nous pouvons nous les procurer à notre guise, au moyen de notre monnaie de papier. Et tout pays qui remet en question notre autorité le fait à ses risques et périls.
Une nouvelle fois, le Congrès sest lancé dans une propagande en faveur de la guerre contre lIran, comme il avait fait pour lIrak. Il ne sagit pas dattaquer lIran économiquement, mais militairement si nécessaire. Ces arguments sappuient sur les mêmes raisons fallacieuses qui ont justifié loccupation de lIrak, avec les conséquences que lon connaît.
Tout notre système économique dépend du schéma monétaire actuel, ce qui signifie que le recyclage du dollar est indispensable. Aujourdhui, nous empruntons annuellement plus de 700 milliards de dollars à nos généreux bienfaiteurs, qui travaillent dur et acceptent de nous céder leurs marchandises contre du papier. Ensuite, nous devrons emprunter pour consolider lempire tant et plus (le budget du Département de la défense sélève à 450 milliards de dollars). La puissance militaire dont nous jouissons devient le garant de notre devise. Peu de pays peuvent rivaliser militairement avec nous. En conséquence, ils sont contraints daccepter notre dollar, que nous revendiquons comme étant l«or daujourdhui». Voilà pourquoi des nations qui contestent ce système, lIrak, lIran et le Venezuela, sattirent nos foudres et font lobjet de projets de changements de régime.
Paradoxalement, la supériorité du dollar dépend de notre supériorité militaire, et notre supériorité militaire dépend du dollar. Tant que les étrangers acceptent de nous livrer des marchandises en échange de dollars et sont prêts à financer aussi bien notre consommation effrénée que notre militarisme extravagant, le statu quo se poursuivra, quelle que soit lénormité future de la dette extérieure et du déficit budgétaire.
Toutefois, le danger est bien réel que ceux qui contestent notre politique sans être en mesure de nous défier militairement le fassent économiquement. Cest pourquoi la menace iranienne est prise très au sérieux. Largument selon lequel lIran constituerait une menace éminente pour la sécurité des Etats-Unis est aussi fallacieux que les accusations à lencontre de lIrak. Pourtant, on constate actuellement peu de résistance à cette marche forcée vers la confrontation de la part de ceux qui avançaient des raisons politiques pour sopposer à une guerre contre lIrak.
La population et le Congrès semblent se laisser facilement convaincre par le chauvinisme des partisans de la guerre préventive. Cest seulement une fois les comptes faits en vies humaines et en espèces sonnantes et trébuchantes que la population sinsurge contre un militarisme peu sage.
Etrangement, alors que léchec en Irak est une évidence pour une écrasante majorité dAméricains, ceux-ci, de chur avec le Congrès, semblent opiner du chef à lappel à une confrontation aussi inutile que dangereuse avec lIran.
Là encore, notre incapacité à se saisir de Ben Laden et à détruire son réseau ne nous a pas dissuadés de nous en prendre aux Irakiens dans une guerre qui navait rien à voir avec le 11 septembre.
Seule la préoccupation de maintenir le cours du pétrole en dollars permet dexpliquer la volonté des Etats-Unis de tout laisser tomber et de donner une leçon à Saddam Hussein pour son outrecuidance à vouloir vendre son pétrole en euros.
Une fois encore, un appel urgent aux sanctions est lancé et on menace de recourir à la force contre lIran, au moment précis où ce dernier ouvre une Bourse du pétrole en euros.
Faire usage de la force pour obliger des gens à accepter de largent sans réelle valeur ne fonctionnera quun temps. Cela ne fera quaboutir à une dislocation économique aussi bien domestique quinternationale, et cela se paiera cher.
La loi économique selon laquelle un commerce honnête ne se fait quavec des valeurs réelles comme monnaie déchange ne saurait être contournée. Le chaos auquel aboutira une expérience de trente-cinq années de fabrication dune monnaie fiduciaire mondiale exigera que lon retourne à une monnaie à valeur réelle. Nous saurons que ce jour est proche lorsque les pays producteurs de pétrole exigeront de lor ou son équivalent en lieu et place des dollars ou des euros. Le plus tôt sera le mieux.
Pour poster un commentaire, vous devez vous identifier