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Article : La barbarie en Géorgie, les incidents afghans et l’indignation internationale

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L'éthique de notre époque.

Ilker

  28/08/2008

Il y a selon moi une erreur politique, consciente ou pas, qui veut que l’Occident et les Etats-Unis en particulier soient les héritiers éthiques de ce qui a triomphé du Mal nazi.

Si en effet ce fléau humain qu’à été le Nazisme a été vaincu militairement par les Etats-Unis, il n’est pas du tout certain que le monde qui a suivi en ait tiré une éthique autre que superficielle.

La course à l’efficacité, à la productivité, le rejet de la faiblesse, la perte, la fermeture des sentiments asséchés par le rationalisme, l’effacement des hommes devant le système, font penser que la métaphore des hommes matriculaires “blonds aux yeux bleus”, est encore aujourd’hui présente.

Hannah Arendt qui en connaissait un brin sur le totalitarisme, nous aiguille sur les causes d’un totalitarisme :

“Le totalitarisme ne tend pas vers un règne despotique sur les hommes, mais vers un système dans lequel les hommes sont superflus. Le pouvoir total ne peut être achevé et préservé que dans un monde de réflexes conditionnés, de marionnettes ne présentant pas la moindre trace de spontanéité”.

ou encore

“Les mouvements totalitaires sont des organisations massives d’individus atomisés et isolés.”

Ainsi peut-être que éthiquement notre époque vit d’une illusion, celle d’être les héritiers et les continuateurs d’un humanisme qui a triomphé du Mal, mais les causes profondes de ce Mal agissent peut-être encore.

En faisant planer l’ombre de la menace d’un retour de la barbarie contre laquelle l’Occident serait le seul rempart, on s’empêche de réfléchir, par facilité, fourberie et intimidation, sur la barbarie qui se développe au nom de “l’humanisme occidental” (Vietnam, Irak, Afghanistan etc).

Un film de Stanley Kubrick, “Docteur Folamour ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe”, dit-il autre chose lorsque par d’autres chemins (le Mal a plus d’un tour dans son sac) le docteur fou, qui ne peut réprimer un salut nazi, parce qu’il est en lui, arrive à faire admettre comme “plausible”, “normale” une solution eugéniste pour sauver le monde…

Peut-être suis-je trop pessimiste mais je ne vois pas la raison d’être objectivement optimiste au moins tant qu’une vraie (équilibrée, juste) communauté internationale ne commence à exister.