jean pierre SIMON
27/11/2008
Les articles de M Tibon-Cornillot me Gêne a deux titres :
1) j’ai des affinités avec le bouddhisme
2) je percois la Chine comme étant un voisin tres dangeureux.
Je ne sais pas qui a raison mais j’observe que Mr Tibon Cornillot n’est pas indulgent avec les tibetains, cf citation du 25 mai :
”
Ces rappels n’ont d’intérêt que pour mieux faire comprendre ce que représente et qui est le 14ème Dalaï-Lama, le nôtre. Il est le représentant de catégories sociales qui ont dominé de façon scandaleuse la population rurale tibétaine
”
Je trouve egalement qu’il melange les choux et les carottes :
”
Il faut ici faire une pause en se rappelant que de 1842 à 1948, les évaluations oscillent entre cent et cent cinquante millions de chinois, victimes des occupation occidentales et japonaises ainsi que des seigneurs de la guerre entretenus par les occupants (famines, guerres, travail forcé, répressions des révoltes Tai Ping (4), de la révolte des boxers (5).
”
serait il possible d’avoir des details :
victimes dus francais , aux anglais , aux japonais , aux seigneurs de guerres , aux maladies .
Alors je pose 5 Questions (n’y voyez pas d’agressivité , mais j’ai besoin de vous situer:
1) pensez vous que la religion est l’opium du peuple
2) vos idées politiques sont elles plutot extreme gauche
3) Combien de tibetains ont été tués par les Chinois
4) si on faisait un referendum au tibet qui l’emporterait
5) pensez vous que les francais avaient tort (au sens historique) en algerie , si Oui quel est la difference dans le cas Chino-Tibetain
Cordialement .
Jean Pierre
Crapaud Froid
13/03/2009
La première partie montre bien la crapulerie des Anglais, comme l’hypocrisie de Sa Majesté et de ses Lords, mais lon nest pas surpris. Si lon fait le lien avec lactualité, qui vient de voir un président français exiger la moralisation du capitalisme, force est de conclure que rien na jamais été fait sur ce plan, et donc que les capitalistes daujourdhui sont aussi immoraux que leurs aïeux.
La seconde partie ma secoué. Découvrir que les Chinois ont été drogués par millions, que leur plus haute autorité politique et morale sest retrouvée symboliquement décapitée, que le territoire chinois a été dépecé, et tout cela malgré les efforts de ses élites pour contenir les hordes occidentales, ma définitivement convaincu quil y a quelque chose dabject dans cette « civilisation » qui se vante dêtre chrétienne. Sans doute son accoutumance au pire, son aveuglement dans la spirale dominatrice et concurrentielle, son hypocrisie pour clamer sa bonne foi et en appeler à son Dieu, son goût vicieux et religieux pour le grandiose. Ou sa cupidité pour faire payer des sommes folles à un adversaire vaincu, innocent, incapable de se défendre. C’est sans doute ce qu’on appelle avoir le sens du respect, à linstar de celui dû à Dieu et ses serviteurs qui en serait, nous dit-on, lincontournable et nécessaire matrice.
Je me suis senti dans le rôle du civil allemand sommé de visiter un camp de concentration nazi. Une vraie honte et une vraie stupéfaction mont envahi. Comment certains de nos députés peuvent-ils encore clamer et proclamer les « effets positifs de la colonisation » ? Pourquoi Sarkozy sen prend-il à notre prétendue « culpabilité », alors quil pourrait sinterroger sur les dévastations dont les gens de sa classe se sont rendus coupables ?
Une histoire comme celle-ci est dune portée sans commune mesure avec les faits en tant que tels, car ils ne représentent quune dépouille enfouie dans le passé. Faite de mots actuels et bien vivants, elle est toujours aussi douloureuse, et toujours aussi sidérante quand elle est fait surgir ce que lon cherche à dissimuler, la vastitude du désastre. Gageons quelle bouleversera le monde pour les siècles des siècles
Crapaud Froid
15/03/2009
Selon un article du Monde, Victor Hugo a écrit le texte suivant en réponse à un capitaine britannique qui lui demandait son avis sur l’expédition franco-britannique de 1860. Je me permets de le copier/coller car il me semble qu’il illustre bien l’article.
“Vous me demandez mon avis, monsieur, sur l’expédition de Chine. Vous trouvez cette expédition honorable et belle, et vous êtes assez bon pour attacher quelque prix à mon sentiment ; selon vous, l’expédition de Chine, faite sous le double pavillon de la reine Victoria et de l’empereur Napoléon, est une gloire à partager entre la France et l’Angleterre, et vous désirez savoir quelle est la quantité d’approbation que je crois pouvoir donner à cette victoire anglaise et française.
Puisque vous voulez connaître mon avis, le voici. Il y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ; cette merveille s’appelait le Palais d’été. L’art a deux principes, l’Idée, qui produit l’art européen, et la Chimère, qui produit l’art oriental. Le Palais d’été était à l’art chimérique ce que le Parthénon est à l’art idéal. Tout ce que peut enfanter l’imagination d’un peuple presque extra-humain était là. Ce n’est pas, comme le Parthénon, une oeuvre rare et unique ; c’était une sorte d’énorme modèle de la chimère, si la chimère peut avoir un modèle. Imaginez on ne sait quelle construction inexprimable, quelque chose comme un édifice lunaire, et vous aurez le Palais d’été.
Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes les mille et un rêves des Mille et Une Nuits, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d’eau et d’écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez en un mot une sorte d’éblouissante caverne de la fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c’était là ce monument.
Il avait fallu, pour le créer, le long travail de deux générations. Cet édifice, qui avait l’énormité d’une ville, avait été bâti par les siècles, pour qui ? Pour les peuples. Car ce que fait le temps appartient à l’homme. Les artistes, les poètes, les philosophes connaissent le Palais d’été ; Voltaire en parle. On disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Egypte, le Colisée à Rome, Notre-Dame à Paris, le Palais d’été en Orient. Si on ne le voyait pas, on le rêvait. C’était une sorte d’effrayant chef-d’oeuvre inconnu, entrevu au loin dans on ne sait quel crépuscule comme une silhouette de la civilisation d’Asie sur horizon de la civilisation d’Europe.
Cette merveille a disparu.
Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’été. L’un a pillé, l’autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu’il paraît. Une dévastation en grand du Palais d’été s’est faite de compte à demi entre deux vainqueurs. On voit mêlé à tout cela le nom d’Elgin, qui a la propriété fatale de rappeler le Parthénon. Ce qu’on avait fait au Parthénon, on l’a fait au Palais d’été, plus complètement et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n’égaleraient pas ce formidable et splendide musée de l’Orient. Il n’y avait pas seulement là des chefs-d’oeuvre d’art, il y avait un entassement d’orfèvreries. Grand exploit, bonne aubaine. L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l’histoire des deux bandits.
Nous Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous les Chinois sont les barbares. Voilà ce que la civilisation a fait à la barbarie. Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais.
L’Empire français a empoché la moitié de cette victoire, et il étale aujourd’hui, avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d’été.
J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée. En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate. Telle est, monsieur, la quantité d’approbation que je donne à l’expédition de Chine.”
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