Ilker de Paris
02/06/2014
Concernant la France, la Révolution avait un double caractère, d’une part elle était universaliste, d’autre part nationaliste.
Ces deux postures sont antinomiques, étant donné que l’une suppose un égalitarisme qui fait fi des différences historiques, culturels, et que l’autre, au contraire, les prend en compte en privilégiant sa propre Histoire.
Même si ce caractère universaliste contenait une forte dose d’hypocrisie et qu’elle a servi à affermir la Nation et ses intérêts - entre autre à travers les expéditions coloniales - le fait est que la France repose sur cette contradiction, ce grand écart qui a fait lidentité et les actions de ce pays comme “patrie des droits de l’Homme” et tout ce que cette identité suppose et entraîne comme actions - d’envergure nécessairement.
Aujourd’hui, dans un monde en mutation, qui devient multipolaire, la France n’a plus les reins assez solides, plus les moyens moraux, financiers, humains ni de ses ambitions nationales, ni de son rôle comme patrie des droits de l’Homme : lépisode avec la Chine durant les jeux olympiques et les plates excuses (indirectes certes) qui ont suivi en sont un des symboles.
Ainsi, je pense qu’il ne faut plus rien attendre de la France comme prise de responsabilité - contre les politiques américaines en Europe par exemple - afin de défendre les intérêts européens.
Le soutien, contre toute logique, à la Grèce, qui main dans la main avec les banques d’affaires américaines ont mené l’UE dans les sables mouvants de la crise, est ce qu’il reste à la France - restes dont elle devra lentement mais surement se contenter - d’“envergure” - à savoir, des calculs bas de gamme, mesquins : suivre, être un pays satellitaire de tel ou tel autre pays etc
Le score du FN vient, en grande partie, de la médiocrité, la petitessse de la classe politique, si la grandeur, non feinte, donne une certaine éthique même aux canailles, la canaillerie désespère même les plus valeureux - car il ne faut pas s y tromper avec la FN la France perdra.
Il ne s’agit pas ici d’avoir une France qui fait la “morale” bête et méchante, selon les critères automatiques du Système, ce à quoi personne ne prête plus l’oreille, “they don’t care” pour reprendre le terme de Junker, davantage de retrouver une hauteur de vue et une sincérité intelligente dans ses rapports avec elle-même et le monde - pour le moment c’est la chute.
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