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Article : La fin de l’hégémonie US

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Un accés de réalisme.

Ni Ando

  11/10/2015

Cela fait longtemps déjà que les Etats-Unis vivent dans un monde virtuel, que ce soit en économie ou en politique étrangère. Le vert est dans le fruit depuis longtemps, au moins depuis la crise de 2008, si ce n’est depuis la fin de la très sanglante équipée irakienne ou la chute de l’Union soviétique en 1991. Ni les guerres d’invasion, ni les massacres de civils par embargos interposés, ni les sanctions humiliantes et les coups d’Etat, coups tordus et autres « révolutions de couleur", ni une propagande honteuse de cynisme et de malhonnêteté n’auront permis de dessiner le monde que le régime de Washington voulait voir apparaître. Les moyens engagés par l’administration russe en Syrie sont légers, modestes, et effectivement strictement limités à des objectifs très précis visant simplement à rendre à l’Etat syrien sa souveraineté sur son propre territoire. La taille réduite de l’engagement russe, Fédération de Russie qui dispose par ailleurs de moyens aériens autrement considérables que ceux qui sont aujourd’hui déployés en Syrie, montre que cet engagement n’a aucune prétention à l’hégémonie dans la région.

Il a suffit que la cohérence du projet russe en Syrie (que l'on soit d'accord ou pas avec ce projet peu importe car au moins est-il intelligible) commence à devenir une réalité physique pour que l’absurdité, l’incohérence absolue de la politique du régime de Washington en Irak puis en Syrie, où l’on arme, entraîne et finance des milices avant de les bombarder, devienne une telle évidence que même les « journalistes » de Libé ou du Monde ont fini par le remarquer. Les Etats-Unis n’ont jamais été doués pour la gestion des affaires du monde où doigté, finesse, diplomatie ont autant d’importance que la capacité de tuer et de corrompre. La Fédération russe n’a effectivement aucun projet hégémonique dans ses tiroirs. Cela fait bien longtemps que le peuple russe et sa classe politique ont renoncé (peut-être dés 1922) à ces billevesées infantiles hors de portée.

Peut-être que cette « fatigue » soudaine de l’establishment washingtonien préfigure le monde multipolaire souhaité par la Russie. Rien n’est moins sûr. Il y a trop de bêtise, d'inculture, de grossiéreté et d’arrogance, trop d’enjeu de puissance et donc de prospérité économique, dans le monde étasunien pour qu’une telle transition se fasse en douceur. L'Union soviétique a su se remettre en question radicalement entre 1989 et 1991. Les Etats-Unis sauront-ils, 24 ans plus tard, prendre le même chemin?

Le Lézard

perceval78

  11/10/2015

... 
Mais, déconcertant mes regards, 
Un lézard dormait sur la ligne 
Où brillait le nom des Césars.

Seul héritier des sept collines, 
Seul habitant de ces débris, 
Il remplaçait sous ces ruines 
Le grand flot des peuples taris.

Sorti des fentes des murailles, 
Il venait, de froid engourdi, 
Réchauffer ses vertes écailles 
Au contact du bronze attiédi…


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La raison et l'hubris

Auguste Vannier

  11/10/2015

Ce qui est impressionnant, c'est l'impeccable positionnement de la Russie:
-toute l'action a été menée dans le strict respect de sa constitution et du  droit  international;
-L'ONU et le ROW informés clairement de ses intentions et de ses modalités d'action;
-la volonté de respecter la souveraineté de tous les pays, et en commençant par celle de la Syrie;
-l'accord et la coordination avec l'IRAN et l'IRAK, ainsi que l'offre d'une coordination avec ses "partenaires" (comme le repète malicieusement Poutine, un pétillement dans les yeux qui pourrait faire passer cela pour de l'humour très British).
-l'exécution rapide d'actions significatives et sa mise en "comm".
Tout cela semble rationnel et raisonnable, en contraste tel avec l'hiystérie et la grossièreté "brouillonne" du bloc occidental, que le sentiment qui envahit beaucoup de personnes informées, c'est "chapeau et respect".
Je pense en effet que sincèrement, la Russie n'aspire pas à une domination quelconque. Elle souhaite que les institutions mondiales fonctionnent mieux et qu'elles assurent ce pourquoi elles ont été créées: stabilité des relations internationales.
En tout point l'opposé de ce que nous à donné à voir  le bloc occidental sous la tutelle des USA. 
Un monde multipolaire sera tout de même plus vivable que l'incroyable hubris hégémonique de la "Nation qui se croit exceptionnelle". 
Mais effectivement, ce qui est à craindre c'est l'inculpabilité et l'aveuglement des USA, qui pourrait les pousser au delà des discours hystériques des va-t-en -guerre néocons: plutôt l'apocalypse que notre défaite!

Les douzes coups de minuits et le rythme de l'horloge .

Christian Feugnet

  12/10/2015

Oui , je souscrit à l'idée de fond , il n'y aura pas d'hégémonie Russe , ni Chinoise ou autre , d'ailleurs ils n'en veulent pas . Je suis persuadé qu'il existe en Histoire un rythme long ( et d'ailleurs un encore plus long ) , né d'ailleurs avec la civilisation occidentale , d'environ 250 ans , sans la précision de celui d'une horloge comme celle d'Armstrong ( qui porte plutot sur une norme ) . Il n'y a pas pour autant accélération , en ce sens que c'est matériellement accéléré ( croissance exponentielle ) mais pas pour l"esprit , les sens , la qualité , l'information , la méramorphose qui elle suit le rythme de la qualité ; le log de cette exponentielle .
Qualitativement il existe , je crois une alternance entre , puissance hégémonique et multipoles . L'avant derniére alternance fit celle des Habsbourgs avec les mémes symptomes , quoique leur faillites fut déclarée , leur hybris continua par des guerres atroces et desespérées , notamment celle de Trente ans , où ils ont finit par jeter le gant avec le traité de Westphalie qui a marqué l'alternance suivante , jusqu'à la recherche d'un nouveau leader France/Napoléon ou Angleterre/Pitts .