Fred
21/02/2006
Je viens de lire d’autres nouvelles… mais d’Amérique du sud. Et là, il y est dit que Rice a attaqué violemment le Vénézuela, en appelant à soutenir la grève des bus, en disant que l’Europe était sur la même longueur d’onde, etc. J’ai trouvé ça là par exemple et ailleurs aussi :
http://www.humanite.presse.fr/journal/2006-02-20/2006-02-20-824534
Il se peut finalement que ça ne soit pas l’Iran qui soit attaqué, mais le Venezuela… enfin… Avant l’isolationnisme complet, l’Amérique pourrait commencer par se reconcentrer sur l’Amérique… du sud.
On a vraiment l’impression d’une course en avant pour la survivance, par l’ouverture à tort et à travers de pleins de fronts.
Axel
22/02/2006
Concernant l’attitude de la France, je pense qu’il est possible de la voir sur un angle légèrement différent. Votre titre “La France face à l’Iran ou face à elle-même” serait plutôt “La France face au monde” et cette politique n’est plus aussi “mysterieuse” que ce qu’elle vous parrait et très loin des archaïsme qui répondent à vos incompréhensions, mais pas à la réalité.
Les souvenirs de notre opposition à l’attaque de l’Irak et de ses conséquences aux USA (liberty fries, le Texas est plus grand que la France, la guerre des banlieues dans la presse anglo saxonne…) ainsi que l’absence de soutient en Europe. Europe qui n’existe pas politiquement mais économiquement. Balancée entre les intérêts régionaux quelques fois soumis directement à l’influence US (comme les Polonais qui se servent de l’argent de la PAC pour acheter des F16). On ne peut attendre aucun soutient dans le camp occidental, qui est pourtant culturellement le notre. Seuls les espagnols pourraient maintenant nous rejoindre, mais trop tard.
Même si comme vous le dite “la victoire conceptuelle de la France est complète” dans le conflit Irakien cela ne nous a strictement rien rapporté, voir affaibli:
- économiquement: pas de nouveaux marchés, perte de l’Irak en temps que partenaire
- politiquement: pas de front unis de la diplomatie pour des solutions concertées et “intelligentes”
- militairement: affaiblissement en Afrique.
Les USA sont un partenaire économique trop important et trop arrogant pour se permettre de dire non à toutes leur lubies énergétiques-militaro-industrielles-bancaires dominatrices sous couvert d’un conflit inter civilisations hyper médiatisé qui rend bien service à certains de nos politiques. Spécialement un candidat à la présidentielle dont on parle trop pour me donner envie de donner son nom et dont les sympathies israéliennes sont connues de tous.
Bref même si nous donnons l’impression de suivre le mouvement US dans nos positions actuelles. Il me semble certain que nous ne mettrons pas des bataillons a disposition US en Iran le risque social serait beaucoup trop fort en France.
Alors où est notre intérêt?
Pour rappel tous les bords politiques US veulent cette guerre.
Ne nous cachons pas la face, le monde est fatigué des USA (qui peut être satisfait?) mais le poid du $ est trop important et donc le mieux est peut être de commencer par l’affaiblir indirectement:
- vous avez raison, faites la guerre, creusez votre déficite abyssal, vivez dans l’instant ne pensez pas à vos petits enfants.
- les chinois alliés de l’Iran assis sur leurs montagnes de bon du trésor US n’ont pas besoin d’armée pour affaiblir durablement les USA.
Ces évènement ont déjà commencé l’indicateur M3 sur la circulation du $ dans le monde ne sera plus diffusé à partir de fin mars, politique de l’Autruche, on voit rien, il ne se passe rien.
Vers qui se tournerera t’on le jour ou les USA n’auront plus les moyens de leurs avidité et qu’il faudra faire des choix politiques?
Dans un monde multi-polaire quels seront les dominants?
François
22/02/2006
http://www.solidariteetprogres.org/spip/sp_article.php3?id_article=2111
C’est encore un de ces sparadraps dont on n’arrive pas se débarrasser, la France face à ces vieux démons, il pourrait bien en avoir d’autres.
auguste
22/02/2006
Je voudrais éclairer le thème par un autre côté, le “côté Pascal Boniface” de l’Iris dans son article du 22 février 2006 dans Yahoo actualités.
Quand on lit cette prose on se dit Boniface c’est l’intello de l’établissement français qui ne veut pas être accusé d’être “pro iranien” ou trop compréhensif envers lui. Goûtez son très neutre “Or, la communauté internationale considère que ce serait (la démarche iranienne) un pas de plus vers un programme nucléaire militaire.” Quel paravent excellent la communauté internationale, quelle bonne maman! Goutez ensuite son faussement outré : “Les déclarations de son Président Ahmadinejad de « rayer Israël de la carte », ne plaident pas en faveur dune très grande confiance à accorder à Téhéran”. Oui, en effet l’iranien parle et consterne la communauté tandis que les Juifs israéliens eux agissent et rayent lentement mais surement la Palestine de la carte sans déclancher de cris d’orfraies de la part de nos humanistes démocrates internationaux.
Et enfin, appréciez son final empreint de regrets éternels: “Téhéran apparaît aujourdhui comme le vainqueur dune guerre à laquelle il na pas pris part, la guerre dIrak. Et le vaincu de cette guerre est la non-prolifération des armes nucléaires.” Pauvre non-prolifération qui est tuée par ces gens du sud (Iran, Pakistan, Inde) ou du Nord (Corée)... alors que c’est nous par notre politique de gribouille qui l’avons tuée la dame!
Tout se passe comme si quelqu’un qui se veut un analyste des situations militaires devait à tout prix rester une coquille d’ “humaniste démocrate ocidental” pour dire: 1. les Amerlos ont perdu leur guerre d’Irak, et on est bien content,
2. les pays qui veulent l’énergie nucléaire (et ses avatars militaires) ne font que copier l’occident et lui renvoyer à la figure son hypocrisie. Comme si ces pays “démocratiques” étaient les seuls fiables, les seuls raisonnables parce que “démocratiques” et les autres, tous les autres, fanatiques, irresponsables, fous. Pourtant, qui a jeté la première bombe A sur des populations civiles ? et la deuxième ? qui a réduit la moitié du Vietnam à un no man’s land par la chimie ? détruit le Nicaragua, blessé le Chili, étouffé Cuba, etc
Et on voudrait nous faire avaler que l’Iran est, par définition, dangereux alors que les démocraties sont,par définition, humanistes et anti-guerre !
Parler de politique internationale ça va être bientôt comme aborder le cas Israël, il y a un tabou de la bien pensance. Il faut faire attention aux mots employés, n’accorder de crédit qu’à la parole occidentale. Ahmadinejad veut “rayer Israël de la carte” ? et Bush quand il présente son axe du mal c’est pour le tancer, lui faire de gentils reproches, ou pour préparer l’opinion à une guerre préventive? L’Iran a-t-il déjà mené une guerre préventive ? Les seuls à l’avoir fait ces dernières 40 années c’est Israël et les USA. Concluons. L’Iran ne se moque pas de nous, il veut qu’on le respecte. Que la France par l’incapacité d’un Douste en soit incapable (et en plus avec le contentieux Eurodif), ça se comprend. Elle n’a pas su tirer profit de sa politique irakienne, elle est en train de se préparer une catastrophique politique iranienne. A qui la faute ? A Descartes? Je crois plutôt à la veulerie d’un Chirac haineux qui se venge de l’Iran comme il s’est vengé de la Syrie en soutenant la position américaniste. Dedefensa lui a prêté des propos puissants dans son discours à l’Ile Longue. Je n’y crois guère. On sera fixé dans les semaines qui viennent.
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