J-Ph Immarigeon
12/01/2007
Allez, j’abuse définitivement de vos colonnes, mais comme je prépare un article pour mon blog (http://americanparano.blog.fr) qui ne doit être mis en ligne que le 22 janvier sur ce sujet, quelques réflexions pour abonder dans votre sens.
Cette crise constitutionnelles va ouvrir les yeux de tous ceux qui s’en tiennent aux formules passe-partout sur la Constitution US de 1787 et son efficience, et rappeler des choses très simples :
- Elle constitue un anomalie dans les régimes démocratiques, qui sont tous sur une base de responsabilité parlementaire, même le texte de notre 5ème République ;
- Nous serions dans ce principe, la question irakienne serait réglée dans son principe par les urnes depuis le 7 novembre, comme cela a été le cas pour l’Espagne, l’Italie, même si le désengamenent américain est autrement plus complexe. Cela s’appelle la souveraineté des citoyens-électeurs ;
- Or c’est précisément cela que les Founding fathers, Jefferson en tête, ont tenté de contourner. Les “checks and balances” dont se gaussent nos libéraux ne sont donc que du bricolage pour compenser le refus de cette responsabilité politique. Or ces mécanismes vont apparaître totalement inopérants pour contrer Bush. Mais c’était voulu dès l’origine.
- Quant à la fameuse procédure d’impeachment qui fait tant rêver certains Européens, les mêmes vont peut-etre finir par comprendre qu’il ne s’agit que d’un pis-aller, et surtout une survivance d’ancien régime, lorsque le roi faisait couper la tête de ses généraux et ministres défaillants, avant parfois de la perdre lui-même (Révolution anglaise, notre 21 janvier 1793 étant d’une nature différente).
En un mot : la Constitution US est juste digne du musée, car, question très simple, comment un texte vieux de 220 ans peut-il correspondre au 21ème siècle ? Que voilà encore une parole sacrilège pour beaucoup.
Toujours pas de nouvelle de Monsieur Lellouche ?
Jean-Philippe Immarigeon
J-Ph Immarigeon
12/01/2007
En complément de mon message de ce jour, je vous soumets ces quelques phrases dImmanuel Kant, extraites du “Conflit des facultés” de 1798 :
« Quest-ce quun monarque absolu ? Cest celui sur lordre duquel, quand il dit : La guerre doit être , il y a aussitôt la guerre. Quest-ce en revanche quun monarque à pouvoir limité ? Celui qui doit auparavant demander au peuple si la guerre doit être ou non, et si le peuple dit : La guerre ne doit pas être , il ny a pas de guerre. »
Question : dans quelle catégorie le philosophe de Königsberg mettrait-il aujourdhui le régime politique américain (pour lequel, pourtant contemporain, il na fait montre que du plus complet dédain, lorsquon sait comment il accueillit la Révolution française) ?
Jean-Philippe Immarigeon
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